Archive d’étiquettes pour : Optical Sound

A transversal label

What is the scope of action for a label in the current context where music, is dematerialised but still reified, constantly losing its commercial and aesthetic value in the “mesh of the web”? Pierre Beloüin, Optical Sound’s label-manager, answers to this question, and some others. The label is a structure that goes beyond the framework of music publishing to claim other artistic territories, as its subtitle indicates: records & fine arts.

My initial motivation for creating Optical Sound was to extend what I had already been doing, just like any other music lover, as a teenager, in the form of compilation cassettes: a way of giving a sonic point of view, but this time in a more professional manner, by producing groups, with a real distribution, visual identity and editorial line.
On the other hand, of course, I had in mind great labels that are still models for me, like Touch, 4AD, Mute, Mille Plateaux, Mego, L’invitation au Suicide, Sordide Sentimental, Giorno Poetry System, V.I.S.A, Bondage, Some Bizarre, Factory…  and I’ve left out some of the best!
Another essential motivation was also to link my work as an artist to my passion for music, starting with the first edition of Optical Sound which was created for individual listening (see: OS.000 Programme Radio), but also with one of my installations which was initially presented for my diploma at the Beaux-Arts de Paris and was called Optical Sound.

As far as I am concerned, music has always been intimately linked to visual arts, and I can continue to quote, in a very basic way, Mike Kelley and Sonic Youth, the Velvet Underground and Warhol; there are so many examples… Transversality wasn’t invented in the 1990’s.
These two areas, and many others, have always informed my research, in both directions. It forms a whole with all the cultural domains that drive me; it seems to me essential to have a certain coherence and a line of conduct.
Optical Sound is not a label for just electronic, experimental, alternative, cold wave, rock, dark dub, exotica, concrete or acousmatic music, but rather all of them at the same time, otherwise, what good would it be…
However, Optical Sound is above all a sprawling structure which, as well as physical releases in the form of sound objects, also organises exhibitions, concerts, books and journals, screen prints, DVD’s, iPad applications, performative listening devices, sound architecture, funerary audits, etc.

At the same time Optical Sound has a conservation function with archives (RGB~Transfer, etc.), trace archives (Légion Cérébrale, live act for 23 headphones)… For the RGB~Transfer or Echo Location, it was about paying tribute to my peers, (forefathers) not in a purely nostalgic form, but with a contemporary pendant of auto-reinterpretations for Echo Location: what happens in artists’ creative processes between their early works and their most recent ones? What view do they hold of their own work twenty years on?
For the more than three hours long DVD of RGB~Transfer archives, it was about showing exactly that, despite the lack of broadcasting and audiovisual facilities at that time (1979-1991) a burgeoning and creative French scene was very much present. Paradoxically, one can see that even with all the current available tools, there is a certain creative poverty now…
Concerning the relics and archives of  live shows ( such as the Légion Cérébrale concert for my own exhibition at the FRAC PACA, for example), they are part of the Optical Sound editorial line. I’m not just producing artists’ works, but I also collaborate with them regularly in the creation of tracks for my own work. These productions are autonomous extensions of my exhibition projects, which still exist in a physical form as catalogues, long after the dates of the exhibitions or residencies (see Special Kit produced following my residency in Canada and then at the Villa Arson).

It is often said that Optical Sound only produces visual things because it’s a reference to  cinema. Perhaps but not only: the choice of the name was above all a way of bringing to light all the mental images that are generated by listening to a sound piece.
I hate labelling and constraints: everything pushes people into clearly identifiable boxes, even in artistic fields, when all it takes is to study a content to understand how it works; but what is cruelly missing today is the time to listen, to look, and a return to desire…
The artists produced by Optical Sound are multifaceted – video artists but also musicians, etc. Yet, for a moving visual form, I would rather opt for a return to one-off screenings as part of concerts performed in unusual places, like I have already done so during the Ososphere festival, for example, or will soon do it again with the Fimé in the PACA region.

interviewed by Laurent Diouf
published in MCD #70, “Echo / System : music and sound art”, march / may 2013

Optical Sound > https://optical-sound.com/wp/

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un label transversal

Quel est le terrain d’action d’un label dans le contexte actuel où la musique, dématérialisée, mais toujours réifiée, perd sans cesse de sa valeur marchande et esthétique dans « les mailles du réseau » ? C’est à cette question et quelques autres que répond Pierre Beloüin, label-manager d’Optical Sound. Une structure qui déborde du simple cadre de l’édition musicale pour annexer d’autres territoires artistiques, comme l’indique son « sous-titre » : records & fine arts.

Ma motivation initiale pour créer Optical Sound a été de prolonger ce que je faisais déjà, comme tout amateur de musique, en étant adolescent sous la forme de compilation cassettes : une manière de donner un point de vue sonore, mais cette fois sous une forme plus professionnelle en produisant des groupes, avec une réelle diffusion, identité visuelle et ligne éditoriale.
D’autre part, j’avais bien sûr en tête les labels majeurs qui sont toujours des modèles pour moi, tels que : Touch, 4AD, Mute, Mille Plateaux, Mego, L’invitation au Suicide, Sordide Sentimental, Giorno Poetry System, V.I.S.A, Bondage, Some Bizarre, Factory… j’en passe et des meilleurs !
Une de mes principales motivation était aussi de lier mon travail de plasticien à ma passion pour la musique, dès la première édition d’Optical Sound qui était destinée à une écoute individuelle (cf : OS.000 Programme Radio), mais aussi à une de mes installations présentée initialement pour mon diplôme aux Beaux-arts de Paris et portait le nom Optical Sound.

Pour moi la musique a toujours été intimement liée aux Arts Plastiques, et je continue à citer de manière très basique Mike Kelley et Sonic Youth, le Velvet et Warhol; les exemples sont tellement nombreux… La transversalité ne date pas des années 90…
Ces deux domaines (et bien d’autres) ont toujours nourri mes recherches, à double sens. Cela forme un tout avec tous les domaines culturels qui m’animent, il me parait essentiel d’avoir une certaine cohérence et ligne de conduite.
Optical Sound n’est pas un label de musiques électroniques, expérimentales, décalées, cold wave, rock, dark dub, exotica, concrète, acousmatique, mais bien tout cela à la fois, sinon à quoi bon…
Mais Optical Sound est surtout une structure tentaculaire qui, en dehors de sorties physiques sous forme d’objets sonores, organise aussi des expositions, des concerts, de livres et revues, des sérigraphies, des DVD, des applications pour iPad, des dispositifs d’écoutes performatifs, de l’architecture sonore, des audits funéraires, etc.

Par ailleurs, Optical Sound a aussi fonction conservatoire, d’archives (RVB~Transfert, etc.), de trace (Légion Cérébrale, live act for 23 headphones)… Pour RVB~Transfert ou Echo Location, il s’agissait de rendre hommage à mes pairs (pères) non pas sous une forme purement nostalgique, mais aussi avec un pendant contemporain d’auto-réinterprétations pour Echo Location : que se passe-t-il dans le processus créatif d’artistes entre leurs premiers travaux et leurs plus récents ? Quelle vision ont-ils sur leurs propres travaux à vingt ans d’écarts ?
Pour le DVD de plus de trois heures d’archives, RVB~Transfert, il s’agissait de montrer que, malgré le manque de moyens de diffusion et d’outils audiovisuels à l’époque (1979/1991), une scène française bouillonnante et créative était très présente. Paradoxalement on se rend donc compte que tous les outils sont aujourd’hui disponibles et accessibles, mais qu’une pauvreté certaine est au rendez-vous…
Concernant les reliques et archives de lives (comme le concert de Légion Cérébrale pour mon exposition personnelle au FRAC PACA, par exemple), elles font partie de la ligne éditoriale d’Optical Sound. Je ne me contente pas d’éditer les travaux d’artistes, mais je collabore aussi régulièrement avec eux pour la création de bandes sonores liées à mes travaux.
Ces éditions sont des extensions autonomes, des prolongements de mes projets d’expositions, qui existent encore de manière physique comme des catalogues, bien après les dates des dites expositions ou résidences (cf. Special Kit édité suite à ma résidence au Canada puis à la Villa Arson).

On dit souvent Optical Sound édite uniquement des choses visuelles, car c’est une référence au cinéma… Oui, mais pas seulement : le choix du nom était avant tout une manière de mettre en lumière toutes les images mentales générées par une écoute sonore.
Je déteste les étiquettes et les carcans : tout pousse à faire rentrer les gens dans des cases bien lisibles et identifiables, même dans les domaines artistiques, alors qu’il suffit de se pencher un peu sur un contenu pour en comprendre les rouages, mais ce qui manque cruellement aujourd’hui c’est un temps d’écoute, de regard et un retour au désir…
Les artistes édités sur DVD par Optical Sound sont des artistes multiples, vidéastes, mais aussi musiciens, etc. Mais pour une forme visuelle en mouvement, j’envisagerai plutôt un retour à des séances uniques de projections dans le cadre de concerts donnés dans des lieux atypiques, comme je le fais déjà dans le cadre du festival Ososphère par exemple, ou encore dans peu de temps avec le festival Fimé en région PACA.

propos recueillis par Laurent Diouf
publié dans MCD #70, “Echo / System : musique et création sonore”, mars / mai 2013

Optical Sound > https://optical-sound.com/

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