Archive d’étiquettes pour : musique électronique

musique et création sonore
mars / mai 2013

> Préambule :

Cela avait commencé par un mail alléchant du rédac chef…

Cela avait commencé par l’envie, farouche, de recontacter quelques otakus…
Des personnes croisées au cours de nombreuses pérégrinations radiophoniques et journalistiques. Des fondu(e)s pour qui la musique, le son et les bruits sont un art de vivre, presque un réflexe identitaire…

L’idée était non pas de parler des derniers courants musicaux, mais bien de digresser sur des pratiques musicales, des modalités et supports de création et de distribution. Le tout hors actualité, hors de tout impératif promotionnel. Ou presque… Et puis, surtout, avec l’envie de regarder un peu dans le rétroviseur à l’heure où tout s’apparente à une fuite en avant dans un présent sans cesse renouvelé; en particulier dans le domaine musical…

L’idée était aussi d’appuyer sur « pause » pour essayer de mesurer le changement survenu depuis ce qu’il est convenu d’appeler « la révolution numérique ». De mettre en perspec-tive le « gap » entre les anciens vecteurs de diffusion (disquaire, radio, magazine, etc.) et les nouveaux facteurs portés par Internet que sont la virtualité (dématérialisation de la musique, etc.) et la mobilité (smartphones, géolocalisation, etc.). De garder notre capacité d’étonnement par rapport à la remodélisation de nos possibilités d’échange et d’expérimentation de la musique, face à la convergence image / son.

L’idée était enfin, dans une sorte de mouvement en spirale qui va du plus près de l’édition (les labels) aux formes les plus éloignées de la composition musicale (field recording), d’impressions fugitives (bootlegs) à des réflexions plus didactiques (cinémix, sons-fixés, etc.), d’évaluer les nouvelles procédures d’écoutes, de traquer d’anciens instruments et technologies précurseurs des musiques électroniques, de s’interroger également sur « le retour du refoulé » — i.e. du son analogique — tout en faisant un peu de prospective autour des balbutiements du « son 3D » qui résonne comme un futur antérieur digne de la science-fiction…

Bien « entendu », ce panorama ne saurait être complet. Et c’est tant mieux, car cela augure d’autres numéros de ce type pour continuer cette cartographie « audio-visuelle » en forme de cabinet de curiosités, où les thématiques ricochent entre elles; à la manière d’une version dub. Oui, il fallait bien que le mot « dub » figure dans ce préambule qui n’en est pas un…

Bonne écoute lecture ;-)

Laurent Diouf – Rédacteur en chef

> Sommaire :
Optical Sound, un label transversal
Entropy Records, l’art du support
monoKraK, l’exemple d’un net-label
Confusion technique
Graphisme
Du disquaire à la vente en ligne
Partage
Web-radios, de l’utopie au streaming
Du fanzine au webzine
Pirates en ligne
Écoutes singulières
Écoute participative
Ciné-concert et cinémixes
Concerts, raves, festivals
Live A/V, son et image
Cyberperformance et géolocalisation
Mobilité et musicalité
Musique pour smartphones et tablettes
Musiques expérimentales et danse
Field recordings
Sons fixés et musiques de montages
Créations sonores
Le synthé analogique à l’ère du numérique
Les nouveaux paradigmes du son 3D
Musique and science
Synesthésies musicales
Musique et science-fiction

> English Version / Version Anglaise

performances audiovisuelles
hors-série / avril 2010

> Éditorial :

État des lieux des performances audiovisuelles

Mixer l’image et le son en temps réel… L’art de la performance audiovisuelle a évolué avec les technologies : aujourd’hui on invente des instruments multimédia qui synchronisent images et sons, on crée des visuels en direct en utilisant des caméras et/ou des logiciels, on « re-mixe » aussi des images Internet (Web Jockeys*) et même des images satellite issues de Google Earth (Satellite Jockeys) par exemple. Installation, interaction, immersion… Le spectateur est également un élément indispensable de ce type de création artistique qui sort tout juste de sa chrysalide en ce début de XXIème siècle.

Musiques & Cultures Digitales — qui, depuis 7 ans, contribue à valoriser les acteurs de la scène digitale à travers ses diverses publications — vous propose donc de faire le point sur cet art contemporain à travers ce numéro hors-série. Pour décrypter cette pratique artistique qui traite « l’oeil comme l’oreille » (mais pas seulement…), nous avons mis en exergue les regards croisés et complémentaires de quelques journalistes, artistes, universitaires et acteurs impliqués au plus près de cette scène.

Mia Makela nous explique ainsi le terme Live Cinema, apparu récemment pour définir les performances audiovisuelles; analysant son langage et la composition d’images en regard du cinéma et de la composition musicale… Blanca Regina décrypte ces nouvelles tendances au travers de l’évolution du VJing et des multiples déclinaisons des arts visuels. Laurent Catala propose un éclairage sémantique sur la diversité des termes (performance A/V, live, VJing…) qui recouvre des réalités techniques, artistiques et historiques parfois divergentes. Gilles Alvarez replace cette notion de « performance » audio-vidéo dans son contexte historique et insiste sur l’aspect « spectaculaire » — la mise en scène — de l’image live. Enfin, Alain Thibault interroge l’avenir de la performance AV à l’aune des changements esthétiques, culturels et sociaux que cela implique dans le contexte spécifique de l’art numérique.

On le « voit », nous n’avons pas une image fixe mais animée du live AV, une définition plurielle. De la théorie à la pratique : une cinquantaine de portraits d’artistes de la scène A/V nous permettent de mieux comprendre la diversité et la richesse de ces expressions artistiques. Bien sûr ce panorama international n’est pas exhaustif. Il sera enrichi et actualisé en ligne.

Anne-Cécile Worms – Directrice de la rédaction

> Remerciements :
Nous tenons à remercier particulièrement Jean-Christophe Théobalt du Ministère de la Culture (Secrétariat général / Service de la coordination des politiques culturelles et de l’innovation), ainsi que nos partenaires, Némo et Elektra, et leurs équipes pour leurs précieuses contributions.