Archive d’étiquettes pour : Le Clair Obscur

Il reste encore un mois, jusqu’au 26 juillet, pour découvrir l’exposition Sous le même ciel ? au Cube de Garges. Après Derrière les étoiles, ce second opus invite à questionner la notion de cosmos en tant qu’organisation, via une exploration du jeu vidéo indépendant et artistique.

Visuellement, l’ensemble présente un côté vintage, très pixelisé, et rétrofuturiste… Mais c’est moins l’image, fut-elle animée et téléguidée en un sens, que la capacité du jeu à « faire monde » qui est développée dans cette exposition. Médium artistique et outil de transcription d’imaginaires d’une grande précision, le jeu permet de formuler des hypothèses radicales pour la société et le renouvellement de ses mythes.

Le jeu vidéo permet de construire des mondes fictifs, de poser des bases de systèmes alternatifs, qui remettent en cause ou plutôt inversent certains principes de causalité ouvrant ainsi le champs à ce qui nous semblent encore impossible… Et si la nature n’était plus une ressource à exploiter, mais un partenaire dans une symbiose équilibrée ? Et si les structures sociales favorisaient l’interdépendance plutôt que la domination ?

Avec plus ou moins de force, de pertinence et d’imagination, le jeu vidéo s’affirme comme une brèche dans le réel, ouvrant la porte sur des mondes régis selon d’autres règles physiques, d’autres écosystèmes biologiques, d’autres configurations géographiques, d’autres récits historiques, d’autres constructions culturelles, d’autres interactions sociales, d’autres structures politiques…

Le jeu vidéo est donc un terrain de jeu pour élaborer des contre-fictions. Entre activisme pédagogique, hacktivisme politique et « décolonisation » de l’esprit, selon Isabelle Arvers, artiste et conseillère scientifique de cette exposition, les joueurs peuvent y trouver par exemple des encouragements pour changer de comportement vis-à-vis de l’environnement, en jouant à des jeux qui adoptent des perspectives animistes et autochtones, des jeux qui abordent des récits liés aux défis climatiques actuels. Des jeux développés de manière responsable, avec moins de technologie et plus de diversité dans l’esthétique et les mécanismes de jeu : moins de compétition, plus de collaboration.

Démonstration avec la réinterprétation, le détournement, la création de tableaux ou la mise en exergue de certains éléments, traits et biais de jeux vidéos par Véronique Béland & Julie Hétu, Thibault Brunet, Robbie Cooper, Jérémie Cortial aka Chienpô & Roman Milletitch, Jérôme Cortie, Laurent Dufour, Anne Horel, Keiken (Tanya Cruz, Hana Omori, Isabel Ramos), Laurent Lévesque & Olivier Henley, Le Clair Obscur (Frédéric Deslias, Li-Cam, Patrice Mugnier, Angie Pict), Lucien Murat, David OReilly, Tabita Rezaire, Reem Saleh & Éléonore Sens…

Laurent Diouf

> exposition Sous le même ciel ?
> du 13 février au 26 juillet, Le Cube, Garges
> https://www.lecubegarges.fr/

EXO, au-delà des frontières

Le festival d’art numérique Elektra revient avec une nouvelle thématique : EXO – Au-delà des frontières. Cette édition 2025 qui se déroulera du 18 au 22 juin proposera une série de performances audiovisuelles, d’expériences participatives et d’œuvres interactives. L’idée est bien d’essayer d’aller voir « au-delà », de se tenir à la lisière de l’inconnu, dans des territoires inexplorés entre intelligence artificielle, exobiologie et réalités parallèles […] et d’interroger notre relation à l’altérité, à la technologie et aux mondes qui échappent à notre perception.

Alain Thibault, The 11th Dream. Photo: D.R.

Pour tenter cette aventure, le public dispose de trois portes d’entrées. D’une part via une expérience théâtrale urbaine immersive où, après avoir revêtu une combinaison spatiale, nous sommes parés pour une mission d’exploration à travers la ville. Baptisée #Exoterritoires, cette expérience peut se vivre aussi bien comme acteur que comme spectateur. Imaginée par Le Clair Obscur, ce spectacle de rue scientifico-poétique, est le fruit de la collaboration entre un metteur en scène et artiste numérique, un auteur de science fiction, une comédienne et des chercheur·euses du CNES / Observatoire de l’Espace

Le Clair Obscur, #Exoterritoires. Photo: D.R.

La deuxième porte permet de vivre une expérience collective de VR dans un musée virtuel : Elektra Virtual Museum (EVM). Ce nouveau projet présente une sélection d’œuvres 3D d’artistes du Québec : Baron Lanteigne, Bill Vorn, Chun Hua Catherine Dong, Eyez Li, Philippe Internoscia, Skawennati, Kevin Dubeau, Tanya St-Pierre & Philippe-Aubert Gauthier et Yan Breuleux. Ces œuvres sont à découvrir gratuitement, muni d’un casque VR, le long d’un parcours sur 5 étages à l’UQAM (Université du Québec à Montréal).

Augurs Wand (Mike Cassidy & Kristian North), Smoke Screen. Photo: D.R.

Troisième porte : les performances en soirée. Pour celle d’ouverture, le mercredi 18 juin, ce sera Smoke Screen par Augurs Wand (Mike Cassidy & Kristian North). Ce duo utilise un synthétiseur laser fait sur mesure pour générer simultanément des formes, des couleurs et des sons diffusés par trois lasers et un ensemble de haut-parleurs. Et aller au-delà des « portes de la perception », à la limite des hallucinations, en jouant explicitement sur les phénomènes entoptiques et les illusions perceptuelles créés par l’intégration du son à la lumière laser…

Ianna Book, Eros Circuitry. Photo: D.R.

Les autres soirées verront se succèder les performances AV, installations interactives et lives sets parfois très « electronic-noise » de Kevin Dubeau (Hyper-Crash), Ianna Book (Eros Circuitry), MSHR (Network Entity), Baron Lanteigne (Matter Under Maintenance), Alain Thibault (The 11th Dream), Tacit Group (tacit.perform[best]), mHz (Cruise Missile Intersectionnality), Motoko (Model 3), WYXX (STD10), Gazaebal (UN/Readable Sound).

Laurent Diouf

> Festival Elektra, EXO – au-delà des frontières
> du 18 au 22 juin, Montréal (Québec / Canada)
> https://www.elektramontreal.ca/festival-2025?lang=fr