Un voyage dans le monde de l’afrofuturisme — une esthétique et une pratique en constante expansion — où la musique, les arts visuels, la science-fiction et la technologie se croisent pour imaginer des réalités alternatives et un avenir libéré au travers du prisme des cultures noires.
Durant cette édition 2022 du Carnegie Hall’s citywide festival, l’essence sonore de l’afrofuturisme est célébrée avec du jazz, du funk, du R&B, de l’afrobeat, du hip-hop, de la musique électronique, etc. Au-delà, dans toute la ville de New York, des organisations culturelles présentent une programmation multidisciplinaire qui touche les philosophies et disaporas africaines, la fiction spéculative, la mythologie, la bande dessinée, la physique quantique, la cosmologie, la technologie, etc.
La programmation propose également des projections de films, des expositions et des entretiens avec certains des principaux penseurs et créatifs de l’afrofuturisme. Initiation pour les uns et quête continue pour les autres, ce périple à travers l’espace et le temps va enrichir et revitaliser notre rapport aux nouveaux futurs et aux futurs passés.
Concerts, expositions, films, littérature et rencontres avec DJ Spooky, Flying Lotus, Sun Ra Arkestra feat. Kelsey Lu & Moor Mother, Nicole Mitchell & Angel Bat Dawid, Chimurenga Renaissance & Fatoumata Diawara, Carl Craig Synthesizer Ensemble, Theo Croker…
Observatoire, producteur et diffuseur d’arts hybrides et
numériques, le festival VidéoFormes propose une sélection d’œuvres qui témoignent d’un équilibre sensible entre langage artistique audio-visuel poétique et bases d’inspirations scientifiques, en reflet des événements récents liés à la pandémie qui ont interpellé à la fois public et experts.
Notre rapport à la recherche scientifique et aux développements sociétaux sont désormais fortement impactés par une attente, un questionnement fort des citoyens de notre monde devenu village global. Les œuvres choisies sont en résonance avec ces attentes et questionnements. Elles sont aussi des ouvertures sur des possibles, des utopies basées sur la science et la technologie dans une quête d’un monde meilleur, sensible, si possible plus humain.
Une présentation d’œuvres en réalité virtuelle ainsi que des expositions d’installations numériques se tiendront dans les différents lieux de la manifestation. Les performances audiovisuelles de Franck Vigroux et Kurt d’Haeseleer le vendredi 18 mars et de Iury Lech le samedi 19 mars clôtureront les soirées du festival à la Maison de la culture – Salle Boris Vian. Les expositions se prolongent jusqu’au 3 avril.
En ces temps difficiles, saluons la naissance d’un nouveau festival d’arts numériques tourné vers l’avenir et 100 % gratuit. Organisé et piloté par l’Intercom Bernay Terres de Normandie en partenariat avec la Ville de Bernay et avec le concours de la Maison des Jeunes et de la Culture de Bernay, ce festival propose un éventail de croisements entre le numérique et des disciplines artistiques telles que les arts visuels, la musique électronique, les arts plastiques, le graphisme ou le cinéma.
Au programme, des balades et spectacles projetés en hologramme, des ateliers, un parcours d’exposition conçu par Adrien M & Claire Bet, des œuvres mobiles, génératives et interactives créées par le duo PET.CORP, des projections et du vidéo-mapping, du cinéma d’animation (2D et 3D) issu des studios Miyu, des performances vidéo-graphiques (Jacques Perconte) et chip-tunes (Sidabitball alias Pierre Boquet, Ailadi), des live-sets (Arnaud Rebotini, Joris Delacroix, Verlatour…).
La Société des Arts Technologiques (SAT) de Montréal présente la nouvelle édition du SAT Fest. Depuis sa première édition en 2012, le SAT Fest est devenu un rendez-vous incontournable du cinéma immersif, offrant une grande place à l’expérimentation et la créativité artistique. Avec ses sélections éclectiques de courts métrages spécialement conçus pour les dômes, le SAT Fest a nourri l’imagination de milliers de spectateurs et mis en lumière l’univers et la vision créative de plus d’une centaine d’artistes, visuels et sonores, locaux et internationaux.
Pour fêter les 10 ans de la Satosphère, son iconique dôme immersif à 360 degrés, la Société des arts technologiques réinvente le SAT Fest afin de vous offrir une nouvelle formule avec une programmation enrichie. Lors de cette édition exceptionnelle, plus de 40 courts métrages immersifs sélectionnés suite à un appel à participation international seront présentés. Plusieurs invité·e·s se joindront à l’événement pour l’occasion. Un jury constitué d’artistes et de spécialistes de l’immersion décernera plusieurs prix pour les meilleurs films. Un prix du public sera également remis, qui vous permettra de voter pour vos films préférés.
Avec son dôme de 13 métres de hauteur, ses 8 projecteurs vidéo et ses 157 haut-parleurs, la Satosphère place le public au cœur de l’expérience audiovisuelle. La SAT a inauguré la Satosphère en 2011. Premier théâtre immersif dédié à la création artistique et aux activités de visualisation, la Satosphère forme un écran de projection sphérique qui invite à l’exploration de nouveaux territoires conceptuels et sensoriels.
La 21e édition du festival Accès)s( est placé sous le signe des NFT (Non Fungible Token). Dans le sillage des monnaies dématérialisées comme le Bitcoin ou l’Ethereum, la technologie du blockchain s’est appliquée aux œuvres d’art numérique. Ce code algorithmique assurant l’identité, l’authenticité et la propriété de l’œuvre, celle-ci peut continuer d’être dupliquée sans que le fichier d’origine ne perde de sa valeur. La certification de l’algorithme la rend non-interchangeable. Par définition, cela devient un bien non-fongible (NFT). Cela ouvre désormais la voie à une spéculation comparable à celle de l’art contemporain…
On se souvient avec effarement des ventes astronomiques qui ont agité le microcosme de l’art numérique ces derniers mois. La palme revenant à Beeple qui a refourgué à l’insu de son plein gré, Everydays – The First 5 000 Days, un fichier de net-art à l’esthétisme déjà bien daté, pour 69,3 millions de dollars lors d’une vente chez Christie’s ! Pas en reste, Fred Forest a saisi l’occasion pour faire un « reboot » de son œuvre Parcelle Réseau, rebaptisée pour l’occasion NFT-Archeology. Objet virtuel accessible sous forme d’un code, visible sur écran et mit en vente symboliquement pour un dollar de plus que celui de Beeple, NFT-Archeology est présenté dans le cadre du festival Accès)s(.
Florent Colautti, Les Corps Mécaniques. Photo: D.R.
De même que la Poésie transactionnelle de Maurice Benayoun, déclinaison de Value Of Values, qui joue sur la valeur de l’œuvre indexée sur les ondes cérébrales du spectateur ou « brain worker ». Coiffé d’un casque EEG, le brain worker contribue ainsi à l’évolution d’une forme (…), à travers un champs de données de satisfaction émises par son cerveau. Il en résulte un modèle tri-dimentionel (…), un archipel de formes travaillées et validées collectivement comme une “collection” et une monnaie, échangeable, négociable, collectionnable et imprimable. Chacun devient alors propriétaire de la forme à laquelle il vient de donner vie.
D’autres créations faisant appel à la réalité virtuelle et au cerveau sont aussi proposées. Avec J’ai fait ma maison dans ta boite crânienne, Jeanne Susplugasmêle expérience en VR et approche singulière et intime du fonctionnement de l’esprit humain. Invoquant l’incontournable Philip K. Dick, Stéphane Trois Carrés propose un monde brouillé, en décallé (Décalage) qui emprunte aux jeux vidéo et fait appel à l’homéomorphisme. Toujours dans le monde virtuel, on pourra (re)découvrir une des premières œuvres en VR de Mat Mullican, Five Into One 2 (1989). Une vidéo réalisée en 1992 par Jean-Louis Boissier accompagne ce voyage dans le temps.
À cela s’ajoute, plus récent, un film VR réalisé par Marie-Laure Cazin, Freud, la dernière hypnose Champ / Contre Champ. Un film qui « résonne » en un sens avec l’installation/performance de Virgile Novarina, Rêve quantique, mettant en scène un dormeur muni de capteurs qui semble interagir avec un mystérieux objet, une cuve transparente circulaire contenant un océan miniature, inerte en apparence — de l’eau dormante —, mais dont les mouvements intérieurs sont révélés au sol par un jeu d’ombre et de lumière.
Parmi les œuvres exposées, on note aussi la sculpture robotique de Samuel Bianchini & Didier Bouchon, Hors Cadre. Un hommage à Marcel Duchamp par Mathieu Mercier (Boîte-en-valise). Des œuvres mixtes : photographie et réalité augmentée pour Stéphanie Solinas (L’inexpliqué). Des vanités 2.0 : crâne de sel et dispositif audio pour le duo Scénocosme (Cogito Ergo Sum). Des dessins, photographies et vidéos inspirés de la télépathie : La machine à enregistrer la télépathie homme–animal de Marion Laval-Jeantet & Benoit Mangin, Pof XX / Protocole de Télépathie de Fabrice Hyber. Des « créations web-natives » sur un site dédié, pour une exposition virtuelle, par cinq artistes héritiers du net-art (Haydi Rocket, Marina Vaganova, Marie Molins, Marianne Vieulès, Ben Elliot).
Scénocosme, Cogito Ergo Sum. Photo: D.R.
Toutes ces œuvres nées de « l’esprit de la machine » sont-elles le dernier avatar des « choses mentales », selon l’expression de Leonard de Vinci pour qualifier la peinture il y a 500 ans ? La réponse reste en suspend… Outre des rencontres et conférences autour de ces thématiques, le volet musical du festival Accès)s( nous réserve quelques surprises. Notamment Les Corps Mécaniques de Florent Colautti qui mettent en jeu tout un appareillage (moteurs rotatifs, percuteurs, vibreurs, archets magnétiques). Pilotés via l’informatique, ces corps électro-mécaniques déploient une narration musicale et poétique expressive et sensitive, qui se nuance de matières sonores éclectiques.
Tiny Tramp, Couloir Gang, Undae Tropic, Merry Crisis et Jaquarius se relaieront lors d’une nuit electro le samedi 9 octobre. Mais, le même soir, c’est surtout Esplendor Geometrico qui retiendra toute notre attention. Actif depuis le tout début des années 80, figure majeur de l’industriel aux structures et rythmes métalliques dont il sait aussi se détacher pour retrouver des accents plus primitifs et corporels, le duo espagnol (Arturo Lanz et Saverio Evangelista) est incontestablement la tête d’affiche de cette soirée. Enfin, les amateurs de musiques extrêmes et d’expériences limites devraient être comblés avec la projection du film de Jérôme Florenville, logiquement intitulé À qui veut bien entendre (feat. Joachim Montessuis, Mariachi, Evil Moisture, Nikola H. Mounoud, VOMIR, Arnaud Rivière et plus puisqu’affinités…).
Le rendez-vous international des arts numériques et des musiques électroniques organisé par Stereolux à Nantes aura lieu du 9 au 19 septembre. Cette 19e édition est portée par Hyper Nature, soit près d’une vingtaine d’installations qui reflètent les préoccupations et actuelles. En premier lieu, l’urgence climatique et les questions liées à l’environnement.
Les plantes sont au centre de plusieurs dispositifs. Au travers de son installation qui mêle vidéo et réalité augmentée, Elise Morin cherche à percer le secret de la résistance à la radioactivité de certaines plantes (Spring Odyssey). Mené en collaboration avec des biologistes de la NASA, que le sujet intéresse en vue de futures conquêtes spatiales au long cours, ce projet se base sur la végétation de la fameuse forêt rouge qui borde Tchernobyl…
Sabrina Ratté a élaboré un conservatoire virtuel où l’on entre-aperçoit des échantillons d’espèces végétales disparues (Floralia). À l’heure où les occidentaux obèses ou végétariens se gavent de spiruline (initialement élaborée pour combattre la malnutrition au Sahel, faut-il le rappeler), l’installation de Cécile Beau intitulée Soleil Vert se passe de commentaires…
Le phénomène des cryptomonnaies est mis en scène par Anna Ridler avec Mosaic Virus qui met en parallèle les données de 10000 tulipes (qui renvoient au premier crash spéculatif de l’histoire au XVIIe siècle aux Pays-Bas) avec les fluctuations du Bitcoin. Justine Emard fait le lien entre les abeilles et la fragilité de notre écosystème avec une installation basée sur un système de machine learning (Supraorganism). Le duo HeHe illustre simplement, mais efficacement, l’asphyxie qui menace notre planète en projetant de la poussière fluorescente sur un globe terrestre en mouvement (Laboratory Planet II).
Barthélemy Antoine-Lœff a recréé en miniature un glacier artificiel (Tipping point). Une illustration de la disparition de celui d’Okjökull, en Islande en 2014 ; premier glacier évaporé suite au réchauffement climatique dû aux activités humaines. L’eau (Laura Colmenares Guerra), la pollution lumineuse (Pepa Ivanova) ou bien encore les mouvements électro-magnétiques (Claire Williams) sont, entres autres, aussi mis en avant.
Pour les performances et le volet musical, on note en particulier la présence de Tim Hecker, Bird Signals For Earthly Survival, Para One, Alex Augier & Heather Lander, High Tone… Ateliers, ciné-mixes, workshops et rencontres complètent cette programmation.
Friche culturelle investit depuis 2019 par le collectif Circulaire dans le 15e arrondissement de Marseille, les Ateliers Jeanne Barret proposent fin juin leurs premier grand événement : Métaboles.
Au programme : des installations, des vidéos, des rencontres et des performances… Certaines créations originales seront diffusées pour la première fois. Parmi les artistes, on citera Alexandre Chanoine, Antoine Boute, Félix Blume, Jonathas de Andrade, Julie Rousse, Léna Hiriartborde, Maxime Berthou, Robertina Šebjanič, Špela Petrič …
Leurs projets présentés dans le cadre de Métaboles sont porteurs de réflexions dans les domaines des relations entre l’humain et son environnement naturel, autour des notions de soutenabilité, de résilience et des effets du capitalocène sur les autres êtres vivants.
Métaboles est soutenu par quatre associations — 1979, Diffusing Digital Art, M2F et Otto-Prod. La programmation est conçue par Luce Moreau (artiste résidente et membre active de Circulaire, co-directrice avec Paul Destieu de l’association M2F Créations Lab Gamerz à Aix-en-Provence et d’Otto-Prod à Marseille) et Constance Juliette Meffre (également membre active de Circulaire, productrice et commissaire d’exposition à D.D.A Contemporary Art).
Open Source Body est un festival transdisciplinaire organisé tous les deux ans par le medialab Makery.info afin de favoriser les rencontres et les collaborations entre artistes et professionnels de la santé et de la recherche biomédicale.
De cette confrontation entre l’univers médical et artistique naît un questionnement multiple : Comment l’art peut-il soulever des questions d’équité dans l’accès aux soins ? Comment répondre à l’exclusion des groupes marginalisés des soins de santé ? Comment favoriser des soins radicaux en ces temps de pandémie ?
En mai 2021, du 20 au 23, Open Source Body s’associe à la Cité Internationale des Arts et au tiers-lieu Volumes Paris pour 3 jours de conférences, discussions, ateliers et performances. Le festival s’organise également dans le contexte d’ART4MED.EU —programme Europe Créative de l’Union Européenne coordonné par le medialab Makery.
ART4MED mène des résidences d’artistes dans des institutions biomédicales. Open Source Body permettra aux structures partenaires du medialab Makery — Waag, Labae, Kersnikova, Bioart Society — de présenter l’état de développement de leurs résidences.
Au programme, parmi les participants et intervenants, l’artiste suisse Maya Minder qui développe le projet Green Open Food Evolution — narration spéculative autour de l’idée de « devenir Homo Photosyntheticus » — ainsi qu’une recherche artistique sur les algues alimentaires, le microbiote humain et les symbioses animal-plante dans le cadre d’une résidence ArtExplora à la Cité Internationale des Arts. Maya Minder proposera une série d’interventions et d’invitations avec le collectif Suisse Badlab Project.
La cinéaste suisse Sandra Bühler autour des paroles de scientifiques collectées lors de la phase de recherche du projet Green Open Food Evolution, en partenariat avec l’initiative Roscosmoe menée par Ewen Chardronnet et le laboratoire M3 de la Station Biologique de Roscoff (CNRS – Sorbonne Universités) ; la chercheuse Myra Chavez de l’Institut d’Anatomie de Berne et le réseau Hackteria d’art biologique open source.
Le chercheur et commissaire d’exposition Jens Hauser viendra proposer une lecture des axes de recherche à partir de ses travaux sur la symbolique de la couleur verte dans nos sociétés contemporaines et sur la microperformativité non humaine. Benoit Piéron et Nathalie Harb investiront la Petite Galerie de la Cité Internationale des Arts et proposeront aux participants de rentrer avec eux dans un décor de textile saponifié.
Annabel Guérédrat proposera une communication sur son travail de bruja dans le contexte de la prolifération des algues sargasses aux Antilles. Une conférence, suivie d’une discussion, abordera la controverse des perturbateurs endocriniens et environnements toxiques à travers une rencontre entre le collectif d’artistes Aliens in Green et l’anthropologue Mariana Rios Sandoval (CNRS).
La notion de « radical care », selon une perspective latino-américaine, féministe et post-coloniale, sera développée suivant une conférence et discussion avec la curatrice Natasa Petresin, l’anthropologue Elimia Sanabria (CNRS) et les artistes Paloma Ayala (Badlab project), Luiza Prado et Aniara Rodado. Le collectif espagnol Quimera Rosa viendra clore les deux jours de symposium à la Cité Internationale des Arts par une communication autour de leur projet Trans*Plant : ma maladie est une création artistique.
Le samedi 22 mai, le festival investira dès l’après-midi le tiers-lieu Volumes Lab / Oasis21 et son Foodlab avec deux ateliers (sur inscription) menés par Maya Minder et le collectif BadLab de Zurich. La journée se terminera par un buffet proposé par le Foodlab et une intervention du musicien slovène Janus A. Luznar qui proposera une performance audio-visuelle à partir de son rythme cardiaque.
Nouveau festival né de la collaboration avec Fisheye, Les Ailleurs est un territoire d’expérimentation et de prise de parole sur nos modes de vie à travers le prisme des technologies immersives. La programmation, réalisée en partenariat avec Fabbula, propose pendant 3 mois à la Gaîté Lyrique, dans un nouvel espace dédié aux écritures immersives, audio et visuelles, une sélection de 10 œuvres en réalité virtuelle, son spatialisé et écrans interactifs à travers 3 parcours thématiques.
Le premier parcours, Voyages sauvages, est une invitation aux périples symbiotiques dans les mondes non humains. Le public part à la rencontre des méduses synesthésiques de Mélodie Mousset et Edo Fouilloux (The Jellyfish), qui leur apprendront les champs vibratoires des profondeurs avant de se lier avec les attachantes créatures d’Éric Chahi lors d’une balade contemplative dans un monde terraformé (Paper Beast), puis s’initier au langage de la Polyrythmie des cachalots, et de découvrir le monde tout en décélération et fleurs hybrides de l’artiste Lauren Moffatt (Of Hybrids & Strings).
Le deuxième parcours, Transports intimes, emmène le public dans les multiples territoires de soi-même. On y plongera dans un immense réseau reliant les recoins les plus intimes de nos lieux d’habitations (The Smallest of Worlds), on fera l’expérience de solastalgie dans la projection interactive de Pierre Zandrowicz et Ferdinand Dervieux (What is left of reality), avant de revivre l’odyssée familiale de Randall Okita, dans une des expériences de réalité virtuelle les plus réussies de ces dernières années (The Book of Distance).
Enfin, dans le parcours Dimensions parallèles, on ira carrément se perdre dans le virtuel pour mieux se retrouver au retour. Avec les artistes Laurie Anderson et Hsin-Chien Huang, on voyagera sur la Lune pour y prendre de la hauteur sur notre vision du monde (To The Moon), on y tentera une expérience psychédélique libératrice (Soundself) avant de se laisser sidérer par la performance de transfiguration du performeur Olivier de Sagazan, filmé par Qiu Yang (O). [communiqué de presse]
Pandémie oblige, la huitième édition d’Afropixel se déroulera en ligne. IRL, ce festival est basé à Dakar au Sénégal et porté par Ker Thiossane ; lieu de recherche, de résidence, de création et de formation autour du multimédia dans les pratiques artistiques. Cette manifestation est axée cette année sur la notion de Commun. Traduction littérale de l’anglais common, ce terme désigne les biens communs. Cette notion de propriété collective pour le bien — et non pas au profit — de tous a été réactivée dans le sillage de l’open-source, mais ne se limite pas au domaine du numérique. La crise sanitaire, économique et climatique que nous traversons actuellement rend cette nécessité de réappropriation, de retour aux communautés, et de solidarité encore plus impérieuse ; en particulier sur le continent africain.
Cette situation se complique encore sous le poids des techniques qui nous laissent entrevoir un futur de plus en plus rationalisé, globalisé, cadenassé… L’heure est donc à la riposte : la défense et la préservation des biens communs deviennent une lutte collective dans laquelle les artistes et les intellectuels ont un rôle essentiel à jouer. L’intention d’Afropixel est de croiser les regards entre artistes, penseurs et publics sur l’usage des technologies (…), à réfléchir à la nécessité de s’approprier les technologies pour agir localement en ouvrant la fenêtre à des futurs communs. Ces regards sont d’autant plus importants qu’ils apportent une vision décentrée, celle des Suds, en contrepoint à celle de l’Occident. Mais en invitant aussi des artistes et intervenants européens, Afropixel instaure un dialogue et un échange sur la manière d’expérimenter, de s’approprier et de détourner ces technologies émergentes.
Concrètement cela se traduit par une exposition virtuelle, intégralement disponible en ligne, qui présente des œuvres et installations incitant à une certaine prise de conscience des possibles dérives sociétales induites par ces technologies de contrôle qui transforment déjà notre vie quotidienne. Avec en exergue l’Intelligence Artificielle désormais capable de générer des créations originales, qu’elles soient musicales, picturales ou encore écrites. À cette exposition réunissant une dizaine d’artistes se rajoutent trois tables rondes (Agora) où il sera question du défi posé par l’IA, ainsi que du bien commun appréhendé sous le prisme de quelques concepts propre à l’hémisphère sud (buen vivir / sumak kawsay, pour l’Amérique Latine, l’Ubuntu ou la notion d’humanisme issu d’Afrique du Sud).
Ker Thiossane étant aussi un lieu de résidences, Afropixel est l’occasion de nous offrir un aperçu de ce qu’il s’y trame et fusionne. Comme pour les autres évènements du festival, ces restitutions seront accessibles en direct via des expériences virtuelles et des performances participatives. Ainsi, réunis autour de l’artiste et hôte Marcus Neustetter, une douzaine de participants s’attacheront à imaginer, explorer et montrer à quoi pourrait ressembler un futur commun. Une deuxième résidence plus ludique et acidulée devrait voir le collectif d’artistes japonais Nani$ôka entraîner le public dans une sorte de happening, entre concert, performance et rituel politique.
Deux ateliers sont également au programme. Le premier est réservé aux ados qui seront invités par le chorégraphe belge Ugo Dehaes — en collaboration avec l’artiste Doulsy et le Fablab maison Defko ak Niep (Fais-le avec les autres) — à fabriquer leur propre petit robot, sur le modèle de ceux qu’il a construits pour son spectacle Forced Labor. L’idéal pour s’initier à la programmation sur Arduino et aux techniques d’impression 3D pour l’habillage de ces anthropoïdes. Le deuxième, plus technique, permettra à des artistes et des jeunes d’Afrique de l’Ouest de se familiariser avec le data et deep learning sans lesquels l’Intelligence Artificielle ne serait rien.
Afropixel #8, powers to the commons
agora, performances, ateliers, expos avec Joy Buolamwini, Shalini Kantayya, Marta Revuelta, Filipe Vilas-Boas, Matthieu Cherubini, Ugo Dehaes, Melia Roger, Josefa Ntjam, Pre-Empt Collective, Faye Kabali-Kwaga, Nkhensani Mkhari…