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Les illusions retrouvées

L’édition 2025-2026 de Némo, la Biennale internationale des arts numériques de la Région Île-de-France, a pour thème Les illusions retrouvées. Aun programme, des expositions, installations, spectacles, concerts et rencontres dans vingt-quatre lieux franciliens pour « imaginer des alternatives, construire des liens entre arts et sciences, réenchanter le rapport entre vivant et technologie, sensibiliser sur les transformations de la société ou expérimenter des scénarios spéculatifs« …

L’exposition principale, Les illusions retrouvées : nouvelles utopies à l’ère numérique, se tient au CentQuatre, le vaisseau-mère de la biennale. Les œuvres présentées notamment par Anne Bourassé & Mounir Ayache, Christian Delécluse, Inook, NeoConsortium, Phygital Studio, Kaspar Ravel, Éric Vernhes et Cecilie Waagner Falkenstrøm repoussent les limites de la perception et de la réalité, révélant des mondes alternatifs où l’humain cohabite avec la nature et les machines. Pour la trentaine d’artistes réunis sur cette exposition, « les utopies ne sont plus des promesses futuristes, mais des espaces hybrides, oscillant entre nostalgie et spéculation. Ce sont des illusions que l’on croyait perdues, et que le numérique révèle dans un autre monde, le nôtre ! »

Hugo Arcier & Annabelle Playe, Ars Natura. Photo: D.R.

De nombreuses expositions, collectives ou individuelles, viennent s’agréger à la programmation de cette biennale. À la Capsule, au Bourget, Hugo Deverchère présente une série de photos qui fait suite à une résidence dans le désert d’Atacama au Chili (The Afterimage). Au travers de ses photographies, il « interroge la fragilité de la mémoire numérique face au temps géologique et imagine de nouveaux supports d’archivage mêlant matière minérale et particules cosmiques, au-delà de l’échelle humaine« . Au Collège de France à Paris, après avoir été en résidence auprès du Laboratoire Kastler-Brossel, l’artiste Caroline Delétoille expose ses réflexions sur l’infiniment petit et son imaginaire (L’Atelier Quantique).

Au Centre Culturel Canadien, une exposition collective rassemble vingt-cinq œuvres et « processus exploratoires » d’artistes et de designers (dont Samuel Bianchini, Marie-Pier Boucher, Yiwen Chen, Maria Chekhanovich, Raphaëlle Kerbrat, Lauren Knight, Anne-Marie Laflamme, Asa Perlman, Ana Piñeyro, Olivain Porry, Suarjan Prasai, Félix Vaneste, Lee Wilkins, Aline Zara…). Leurs créations intègrent « des procédés matériels et symboliques, vivants et semi-vivants, qui se métamorphosent dans la durée« . Baptisée Oscillation, cette exposition « se déploie telle une constellation organisée autour d’une œuvre centrale, Fossilation, une large membrane en bioplastique qui illumine la matérialité des technologies numériques souvent imaginées dans leur immatérialité« .

Éric Arnal-Burtschy, Je suis une montagne. Photo: D.R.

Au Cube de Garges, une autre exposition collective interroge la face cachée des technologies : Dopamine réunit Camron Askin, Alkan Avcıoğlu, Emilie Brout & Maxime Marion, Christophe Bruno, Disnovation.org, Ben Elliott, Ben Grosser, Hérétique, Anne Horel, Dasha Ilina, Baron Lanteigne, Ethel Lilenfeld, Jonas Lund, Shoei Matsuda, Lorna Mills, Jérémie Kursner, Miri Segal, Alexei Shulgin… « Entre promesses utopiques et réalités d’addiction, manipulation algorithmique et silos informationnels« , les artistes explorent les moindres recoins des plateformes numériques et tentent de « reconstruire un imaginaire du commun et un autre futur numérique, plus éthique, inclusif et humain« … L’ouverture de l’exposition se fera avec les performances AV de Noémi Büchi (Does It Still Matter?) et le collectif SPIME.IM (Grey Line).

La programmation de Némo compte aussi de nombreuses installations, dont Flock Of de bit.studio avec ses poissons animés qui flotteront comme des ballons lors de la soirée d’ouverture au Cent-Quatre. Durant tout le temps de la biennale, à La Seine Musicale sur l’Île Seguin à Boulogne-Billancourt, Phygital Studio présente Plant Being, une installation audiovisuelle entièrement générée par une plante grâce à son activité électrique naturelle qui est captée en temps réel et transformée en sons et en images. La chorégraphe Sarah Silverblatt-Buser propose Collective Body au Centre des Arts d’Enghien. Un dispositif interactif et immersif qui analyse en temps réel les gestes des personnes qui participent à cette expérience grâce à un casque VR. Leur avatar, qui s’incarne avec des grains de lumière, danse et évolue aux sons des textures électroniques et des harmonies organiques d’Harvey Causon.

D’autres performances mettent également en jeu le corps, la lumière, la matière, le son, la vidéo et les datas : Strates du collectif  Phauna, L’Harmonie de notre absence de Paul Vivien et le projet Ubiquity porté par Arep. Compagnie x In Vivo 5.12 au Château Ephémère à Carrières-sous-Poissy. MODEMA Cycles de François Delamarre à La Seine Musicale. Pour le volet musiques électroniques, le ton est donné dès la soirée d’ouverture au CentQuatre avec les lives et performances audiovisuelles de Max Cooper, Pierre-Luc Lecours & Ida Toninato (Homeostasis), Franck Vigroux & Kurt d’Haeseleer (Thirst). À La Clef, le 6 décembre, TremensS dévoilera le troisième volet de son projet la Génétique de l’Erreur autour de design génératif, de l’architecture paramétrique et du biodesign. La soirée se poursuivra avec les lives AV de 665.99 et Anmon et la drum-n-bass de Metrist.

À la Maison des Arts de Créteil, entre réalité étendue, danse et intelligence artificielle, Aoi Nakamura & Esteban Lecoq (AΦE) proposent une déambulation interactive hybride autour d’un cube LED monumental sur lequel défilent les cycles de vie de Lilith, une âme virtuelle piégée dans les limbes (Lilith.Aeon). Le 8 janvier à la Philharmonie, Le Grand Soir Numérique rassemblera Hugo Arcier & Annabelle Playe (Ars Natura), Riccardo Giovinetto, Yang Song, Clara Olivares et Augustin Braud… Visible dans un premier temps à la Maison de la Musique à Nanterre puis aux Gémeaux, Scène nationale à Sceaux, l’installation Unseen de Guillaume Marmin & Jean-Baptiste Cognet s’inspire de phénomènes hallucinatoires et combine lumière, son et illusion. Aux Gémeaux également et ensuite pour la clôture de la Biennale au CentQuatre, Éric Arnal-Burtschy invite le public à s’installer sur des transats suspendus pour vivre une expérience immersive et sensorielle et ressentir le monde différemment (Je suis une montagne). Cette clôture sera marquée aussi par la présentation de L’Astrologue ou les Faux Présages, pièce en un acte imaginée à partir des données historiques et des procédés d’écriture de Molière par le collectif Obvious et le Théâtre Molière Sorbonne.

Némo, Biennale internationale des arts numériques de la Région Île-de-France
> du 11 octobre au 11 janvier, Paris / Île-de-France
> https://www.biennalenemo.fr/

40e Festival International d’Arts Hybrides et Numériques

Le festival VidéoFormes a pour ambition de croiser les créations les plus singulières de l’art vidéo, des arts numériques et de leurs hybridations avec les champs de l’art contemporain plus établis comme le spectacle vivant, les arts plastiques. Cette année 2025 marque la 40e édition de cette manifestation qui se déroule du 13 au 30 mars.

L’exposition phare regroupe des installations audiovisuelles, créations immersives, arts hybrides et numériques en réalités mixtes (réalité augmentée, virtuelle…) conçues par Mathilde Reynaud, Vincent Cicilliato, Laure Nilus, Cuneaz Giuliana, Agnès Guillaume, Scott Hessels, Ismaël Joffroy Chandoutis, Aurélien Jeanney, Véronique Rizzo, John Sanborn, Scenocosme, Santiago Torres, Grecu Mihai, Nicolas Tourte, François Vogel

L’ensemble de ces œuvres sont présentées dans des lieux différents. Des projections, performances et rencontres complètent la programmation du festival. Une compétition vidéo internationale est également à l’affiche. Structurée autour de 7 programmes d’environ 50 minutes et couronnée par des prix remis par un jury, cette compétition donne à voir la variété et la richesse de la création vidéo contemporaine.

> VidéoFormes, 40e festival international d’arts hybrides et numeriques
> du 13 au 30 mars, Clermont-Ferrand
> https://festival2025.videoformes.com/

Biennale des imaginaires numériques

Expositions, installations, performances, ateliers et tables rondes… Chroniques, la Biennale des imaginaires numériques a pris son envol début novembre dans le Grand Sud, entre Marseille, Aix-en-Provence, Avignon, Istres et Châteauneuf-le-Rouge, et poursuit sa course jusqu’au 19 janvier 2025.

Line Katcho & France Jobin, De-Construct. Photo: D.R.

Cet événement a débuté à Marseille par de nombreuses performances audiovisuelles — dont celles de Line Katcho & France Jobin (De-Construct), Martin Messier (1 Drop 100 Years) — ainsi que des installations sonores et cinétiques (Primum Mobile de Simon Laroche), une expérience participative décalée et immersive d’Adelin Schweitzer (Le test Sutherland) et une autre expérience qui visait à soumettre, de manière passive et en aveugle, une personne à des ondes sonores générant en retour des mouvements et sensations divers (Transvision de Gaëtan Parseihian & Lucien Gaudion)…

Comme lors de la précédente édition, des installations sonores, lumineuses, interactives ou participatives ont marqué également le lancement de la biennale à Aix-en-Provence, dans l’espace public : Lux domus de Josep Poblet, Écrin de 1024 Architecture, Faces d’Iregular… Certaines de ces œuvres in situ seront visibles plusieurs semaines, comme Épique : l’intriguant triptyque vidéo de Maximilian Oprishka

Maximilian Oprishka, Épique… Photo: D.R.

Au long cours, durant toute la biennale, des expositions collectives sont proposées à la Friche Belle de Mai à Marseille. Regroupant une douzaine de vidéos, d’installations et de dispositifs interactifs, PIB – Plaisir Intérieur Brut explore la marchandisation du désir à l’ère numérique. Les œuvres d’Anne Fehres & Luke Conroy, Ugo Arsac, Donatien Aubert, Teun Vonk, Dries Depoorter, Severi Aaltonen, Telemagic, Nina Gazaniol Vérité, Filip Custic, Marit Westerhuis, Chloé Rutzerveld & Rik Van Veldhuizen & Adriaan Van Veldhuizen et Jeanne Susplugas mettent ainsi en lumière les paradoxes de notre époque…

Donatien Daubert, L’Héritage de Bentham. Photo: D.R.

Un parcours intitulé Derniers Délices, en référence au Jardin des délices de Jérôme Bosch, propose des installations immersives conçues par Smack (Speculum) et Claudie Gagnon (Ainsi passe la gloire du monde). L’exposition collective Nouveaux environnements : approcher l’intouchable regroupe des œuvres de modélisation 3D et réalité virtuelle conçues par des artistes québécois (Baron Lanteigne, Caroline Gagné, François Quévillon, Laurent Lévesque & Olivier Henley, Olivia McGilchrist et Sabrina Ratté). À leurs paysages énigmatiques se rajoute Ito Meikyū de Boris Labbé. Une création qui revisite, à la manière d’une fresque en VR, une partie de l’histoire de l’art et de la littérature japonaise.

Dans les derniers jours et en clôture, c’est-à-dire mi-janvier, le public pourra expérimenter de nouvelles formes de récit grâce à La Tisseuse d’histoires du collectif Hypnoscope. Une œuvre hybride et participative qui fusionne spectacle vivant, musique live, réalité virtuelle et création cinématographique. Autre œuvre hybride : Mire de Jasmine Morand (Cie Prototype Status). C’est à la fois une installation kaléidoscopique et une performance chorégraphique qui transfigurent les corps nus des danseurs évoluant dans cette drôle de « machine de vision ».

Adrien M & Claire B, En Amour. Photo: D.R.

Les spectateurs pourront aussi interagir au sein de l’installation immersive d’Adrien M & Claire B (En Amour). Un live A/V de Sébastien Robert & Mark IJzerman sur la thématique des fonds marins, des cétacés qui y vivent et de l’exploitation des ressources minières qui menace cet éco-système (Another Deep) doit également ponctuer cette biennale. La fin, la vraie, celle de la vie comme de la fête, sera « palpable » pendant 15 minutes : l’installation / performance de Studio Martyr propose de s’immerger dans une fête en 3D peuplée de spectres et de vivre, en accéléré et en VR, toutes les étapes du deuil (Disco Funeral VR)…

> Chroniques, biennale des imaginaires numériques
> du 07 novembre au 19 janvier, Marseille, Aix-en-Provence, Avignon, Istres, Châteauneuf-le-Rouge
> https://chroniques-biennale.org/

rencontre des inclassables

Dédié aux arts visuels, sonores et numériques, le festival ]interstice[ propose, sur 12 sites, pas moins de 24 artistes de 8 nationalités, 17 exposants, 7 concerts et performances, une programmation OFF imaginée par le collectif Manœuvre et un colloque international dans le cadre du Millénaire de Caen 2025. Cette 18e édition s’articule autour du thème des paysages contre nature.

Le concept de « paysage » ne cesse de se redéfinir. Le festival souhaite ré-interroger les rapports complexes qu’entretiennent nature, paysage et technique. Il s’agit de questionner les « nouveaux » paysages ou les paysages hybrides que les œuvres numériques proposent.
Comment les artistes figurent ou défigurent-ils/elles le paysage ? Comment le font-ils/elles éprouver ? Avec quels dispositifs et selon quels procédés techniques ? Et surtout quelle est la nature des paysages qu’ils/elles travaillent ?

Paysages virtuels, fabriqués, inconscients, rêvés ; paysages du jeu, de la fiction, de la catastrophe ; paysages microscopiques, contemplatifs, synthétiques, machiniques, fantomatiques… Autant d’approches et d’interprétations proposées pour tenter de se forger un autre regard paysager, ou expérimenter une autre sensation paysagère.

avec Manœuvre, Thomas Andrea Barbey, Vincent Leroy, Paul Duncombe, Thibault Brunet, Diane Morin & Ana Rewakowicz, Joanie Lemercier, Ulrich Vogl, Thomas Garnier, Justine Emard, Thomas Pausz, Rajat Mondal, Linda Sanchez, Pierce Warnecke & Clément Édouard, Claire Chatelet, Heleen Blanken, KL&D, Céleste Gatier, VAKRM, Alex Smoke, Moritz Simon Geist, Exiit & Shaamu, Datum Cut, Thomas Laigle, Rekick, Outrenoir, Joanna OJ…

> du 07 au 20 mai, Caen
> http://festival-interstice.net/

Le Hublot présente Artifice Numérique #06, en lien avec OVNi. Après « Végétalisons » puis « Animal », le festival d’arts numériques du 109 à Nice passe aux processus énergétiques… comme les énergies de combustion, photoniques, électriques, calorifiques et vivantes.

Énergies des corps en mouvement avec Nicolas Clauss, One Step Ahead de Cédric Teisseire, énergies du collectif avec Scenocosme, mais aussi du flux de la vague avec Étienne Rey, chaleur du soleil avec l’Œil-Océan de Anne-Sarah Le Meur et d’intelligence artificielle avec Conversation au Soleil de Florian Schönersted et encore l’Attraction de Florent Colautti.

Performance audiovisuelle de chdh avec Nicolas Montgermont & Cyrille Henry (Deciban), d’Antoine Schmitt & Franck Vigroux (ATOTAL)… Mapping-vidéo de Frédéric Alemany (Wasaremix). Conférences avec Eloïse Rolland (Simuler l’empreinte environnementale de votre spectacle), Gilles Bogoaert (Énergie : imaginaire versus réalité)… Ateliers (animation 3D et modélisation)

> du 17 novembre au 02 décembre, L’Entre-Pont au 109, Nice
> https://www.lehublot.net/artifice2023/

installations numériques et exposition en déambulation nocturne

L’association Fées d’Hiver que l’on connaît pour son Parcours des Fées — un circuit d’art in situ sur un sentier de randonnées — est également à la manœuvre de la Folie Numérique. Un espace de création artistique participatif et collaboratif dédié aux arts numériques qui organise Les Folies Numériques. Une biennale d’arts numériques dans les Hautes-Alpes, à Champ Rond, sur son lieu historique de résidence pour présenter ses récentes productions. Après quelques années de pause pour cause de Covid, l’édition 2023 accueille 12 installations lumineuses, sonores ou visuelles à découvrir lors de déambulations nocturnes sur trois soirées, les 11, 12 et 13 août.

Parmi les œuvres qui émaillent ce parcours : le Vortex Incandescent de Scenocosme (Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt). Une œuvre interactive qui prend la forme d’un polyèdre dont chaque face réagit à la présence et à la distance des visiteurs par une vibration lumineuse et sonore. Les « flammes lumineuses » de ce polyèdre se prolongent également au niveau des montants extérieurs. La présence évolutive des publics autour génère un ensemble de vibrations dynamiques. Fidèle à ses techniques de détournement et de dynamitage des codes et du langage administratif et entrepreneurial, et des techniques de marketing électoral, Le Büro Des Renseignements (Yragaël Gervais & Sarah Grandjean) invite le public à poser des questions météorologiques, animalières, métaphysiques, médicales ou divinatoires au travers d’une étrange machine, La Station Magnétique.

Pour son installation Ka-Ra-Son, Florian Carro met en résonnance des carafes qui changent de couleurs selon la hauteur du son généré par un dispositif fixé sur leur goulot. Deux programmes musicaux se succèdent et pilotent les résonateurs régis selon le principe de Helmhotz… Pour cette édition, Florian Carro a réalisé une autre installation sonore baptisée Cadavre Exquis. Cette pièce reprend le principe du jeu d’écriture initié par les surréalistes en 1925. Plusieurs pavillons et cornets, disséminés dans une pièce, invitent le spectateur à venir tendre l’oreille afin de s’y faire susurrer quelques cadavres exquis réalisés par un algorithme. Ils pourront aussi venir enregistrer leurs propres mots auprès d’une borne prévue à cet effet, afin d’étoffer le dictionnaire de l’algorithme.

Qui dit déambulation, dit silhouettes… Claudine Meyer, Florent Colautti et Erik Lorré ont installé une trentaine de mannequins filiformes dont la texture en treillis laisse passer la lumière (Procession Silencieuse). Ces structures lumineuses interagissent avec leur environnement et les passants. En solo, Florent Colautti s’amuse avec des diapasons au travers d’un dispositif qui fait appel au champ magnétique pour impulser des oscillations (Le Spectre Des Attractions). De son côté, Erik Lorré a mis en scène un étrange ballet sonore qui fait évoluer 50 parapluies ! Inspiré du Jeu de vie inventé par le mathématicien John Conway, cette installation s’intitule Singin’ In The Rain, mais on peut y voir aussi un clin d’œil aux manifestants Hong Kongais de la « révolution des parapluies » en 2014. Cet alignement est programmé pour simuler une sorte de comportement collectif, voire compulsif

Pour son Manège mimétique, David Coignard du collectif Insuto utilise lui aussi un parapluie. Posé sur une platine vinyl et couplé avec un projecteur vidéo, il agit comme une sorte de lanterne magique ayant pris au piège des hommes et des femmes qui essaient vainement d’atteindre le centre de cette installation. Quant à Frédéric Alemany, il nous donne à entendre la vie qui grouille dans un vivarium (Biotopie). Les insectes, vers et autres bestioles produisent des sons qui déclenchent des animations 3D projetées sur les racines filaires de l’installation…

Les Folies Numériques
> du 11 au 13 août, Champ Rond
> http://folie-numerique.fr/festival.htm

La 38e édition de Vidéoformes, le festival international d’arts hybrides et numériques de Clermont-Ferrand, aura lieu du 16 mars au 02 avril et affiche un programme très riche.

Dédié à des créations hybrides, c’est-à-dire mêlant art et science, cet événement invite à parcourir les multiples détournements de jeux vidéo, à aborder les questions environnementales, la perception et la représentation du corps, du paysage, la couleur et des esthétiques culturelles différentes au travers d’expositions, performances, projections et rencontres.

Le festival proposera notamment une sélection de films et d’expériences en réalité virtuelle. Dont I-Real, un projet de réalité mixte qui mélange jeu de plateau et VR conçu par Marc Veyrat en collaboration avec des laboratoires universitaires. Et Inside A Circle Of Dreams, une vidéo 360° des Residents qui utilise des images stéréoscopiques tournées lors du festival Litquake en 2018 à San Francisco.

Des prix seront décernés par des jurys (professionnel, étudiant, SCAM) pour distinguer des vidéos internationales et expérimentales. Des journées de rencontres professionnelles — Actes numériques #4 — confronteront les points de vues des artistes, commissaires, producteurs, diffuseurs, formateurs, enseignants, étudiants…

Soit trois tables rondes qui ponctuent des présentations d’œuvres et d’artistes autour de thématiques choisies : Entre peau et pixels, le corps s’hybride (avec l’artiste Úrsula San Cristóbal et Davide Mastrangelo, directeur artistique du festival IBRIDA), Méta-vidéo, métaverse : l’arrière-boutique du monde… (avec le collectif d’artistes Total Refusal et Hokyung Moon, commissaire d’exposition du Seoul International NewMedia Festival), L’œuvre en soi-même : l’art au cœur d’un monde sans lumière ? (avec l’artiste Agnès Guillaume et Abir Boukhari, directrice artistique du projet AllArtNow).

En parallèle aura lieu Vaudou guéris (sage), une rencontre sous l’égide de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédia) réunissant Clémentine Raineau, anthropologue, et Henri Tauliaut, artiste techno-performer et enseignant-chercheur.

Des performances AV viendront rythmer le week-end d’ouverture, le 17 et 18 mars, avec DATUM CUT (alias Maxime Corbeil-Perron) qui viendra présenter en première mondiale inex.materia. Une célébration onirique de l’impermanence et de l’obsolescence nourrie par les coupes anarchitecturales, l’archéologie des médias, le cinéma expérimental et l’art vidéo.

Avec Untitled, Rafaël livrera une performance live-cinéma, qui manipule du son et de l’image en direct, basée sur le récent triptyque audiovisuel éponyme. Dans un autre registre, le live-mix vidéo de DZRDR devrait être plus percutant…

Une exposition, éclatée dans près d’une dizaine de lieux (9 pour être précis), nous permettra d’apprécier les installations audio-visuelles d’Anne-Sarah Le Meur (DixVerts), Ursula San Cristobal (Tejer un cuerpo), Total Refusal (Hardly Working), Shunsuke François Nanjo (The Infinite Landscape), Henri Tauliaut (Water Divinity Game), Gary Hill (Afterwards), Mariana Carranza (Ephemeral Angels), Agnès Guillaume (You said Love is Eternity)…

Une exposition collection, Vidéo Art Academy, proposera une sélection de vidéos issues des travaux d’établissements d’enseignement supérieur qui relèvent du champ de l’art vidéo et des arts numériques. Des ateliers d’initiation à la réalité augmentée seront ouverts au public.

Les visiteurs seront également mis à contribution pour l’installation interactive de Mariana Carranza, Forest Stillness. Ce dispositif offre la possibilité de faire pousser des arbres de manière contemplative, d’observer leur croissance avec une économie de gestes… Cette contribution sera validée par des NFT.

Vidéoformes 2023
> du 16 mars au 02 avril, Clermont-Ferrand
> https://festival2023.videoformes.com/

Faire Monde

Le festival Octobre Numérique est porté par l’association Faire Monde qui regroupe Actes Sud, la biennale Chroniques, Extramentale et Fabbula.

Au carrefour du jeu vidéo, des arts, du Web3 et du métavers, Octobre Numérique explore les mondes virtuels inclusifs, ouverts et durables et propose tout au long du mois d’octobre 2022, des expositions, performances, ateliers et rencontres dans des lieux emblématiques d’Arles et sa région avec Isabelle Arvers, Marie Leblanc Flanagan, Stella Jacob, Velvet Aubry & Morgan Labar, Anika Meier & Manuel Rossner, u2p050, Fabien Fabre, Marylou Petot, Fractal Fantasy, MHSR, NAXS Corp. & Meuko! Meuko!, Robert Lippok & Lucas Gutierrez, Sabrina Ratté…

L’exposition Jouer Collectif met en lumière des pratiques qui fabriquent du lien. Huit curateur·rice·s invité·e·s ont choisi de présenter un jeu vidéo ou un monde virtuel né d’un collectif et d’une volonté de partage. Le jeu devient le lieu d’affirmation d’un « soi communautaire », de fabrique de nouveaux imaginaires collectifs, d’expériences envoûtantes, ou encore le lieu d’une reconnection avec la nature.

L’édition 2022 d’Octobre Numérique sert également de cadre pour le lancement de Realities in Transition, avec l’accueil d’une délégation de professionnel·les européen·nes des industries créatives. Les objectifs de ce projet d’exploration et de soutien à la création XR sont notamment de constituer une communauté professionnelle européenne de créatifs et d’activistes XR, d’initier des réseaux de réflexion et de partage de pratiques, de s’interroger sur les défis politiques, économiques et créatifs que révèle le développement des environnements combinés réels et virtuels et les interactions homme-machine générés par la technologie.

Ce projet est conduit avec sept partenaires européens : L.E.V. Festival (Gijón, Espagne), Kontejner (Zagreb, Croatie), Black Euphoria (Marseille, France), Ars Electronica (Linz, Autriche), iMAL(Bruxelles, Belgique), V2_Lab (Rotterdam, Pays-Bas) et porté par l’association Seconde Nature (Aix en Provence, France).

> du 05 au 30 octobre, Pays d’Arles
> https://octobre-numerique.fr

plus que vivant

Troisième édition pour le festival Open Source Body. Au programme, des rencontres et une exposition sous-titrée cette année Plus que vivant. À l’initiative du medialab Makery, cette manifestation réunit des artistes qui puisent leur inspiration dans le domaine de la santé, des biotechnologies et de la recherche médicale, questionnant ainsi les limites du corps humain et ses rapports, tourmentés, avec son environnement.

Une trentaine d’installations, artefacts et vidéos sont présentés. Dont Tiny Mining de Martin Howse ; première coopérative d’exploitation minière open source engagée dans l’exploitation potentielle de l’intérieur du corps humain vivant, pour en extraire les terres rares et autres ressources minérales

The Blue Flower in the Land of Technology d’Albert García-Alzórriz ; une étude audiovisuelle sur les conséquences esthétiques et politiques de la relation entre le corps humain et les dernières technologies médicales hospitalières

UNBORN0x9 de Shu Lea Cheang & Ewen Chardronnet ; une installation artistique qui s’interroge sur le développement des fœtus dans des utérus artificiels hors du corps (ectogenèse) et sur l’avenir cyborg de la parentalité…

Quorum Sensing : Skin Flora Signal System de Helena Nikonole & Lucy Ojomoko ; un projet qui consiste à développer des modifications génétiques du microbiome de la peau humaine afin de détecter les maladies par l’odorat…

Le festival sera marqué aussi par la performance de Maya Minder & Claudia Stöckli, la présentation du Bestiaire de l’Anthropocène par Disnovation (Nicolas Maigret, Maria Roskowska) et Nicolas Nova, des ateliers, une rencontre avec ORLAN et Marion Laval-Jeantet sur le thème « Quand l’art détourne la normativité médicale », une conférence animée par Ariel Kyrou (« Quand les artistes rencontrent la santé et la recherche biomédicale »)

En partenariat avec Bioart Society (Finlande), Laboratory for Aesthetics and Ecology (Danemark), Waag Future Lab (Pays-Bas), Kersnikova Institute (Slovénie), Open Source Body est co-produit par Art2M/Makery/MCD et la Cité internationale des arts, organisé dans le cadre du programme ART4MED – art meets health and biomedical research et co-financé par le programme Europe Créative de l’Union Européenne.

> du 28 septembre au 22 octobre, Cité internationale des arts, Paris
> https://www.opensourcebody.eu

cultures électroniques et arts numériques

Après les turbulences des années Covid et malgré les séquelles encore en cours, 2022 semble marquer un retour à la normale pour les grands événements publics. Timing idéal pour Scopitone qui célèbre ses 20 ans d’existence en cette rentrée, du 14 au 17 septembre.

Cet anniversaire sera marqué par du mapping projeté dans la cour du Château des ducs de Bretagne. Aux manettes, Yann Nguema (fondateur d’Ez3kiel). Pour cette création, il va puiser des éléments de la culture indienne (s’inspirant de l’exposition Reflets de mondes sacrés visible au château) et les télescoper avec d’autres esthétiques issues de civilisations et époques différentes. Ce métissage culturel en forme d’uchronie architecturale s’animera régulièrement tous les soirs du festival à partir de 21h00.

Rendez-vous quasi-similaire mais sur les bords de l’Erdre, quai Ceineray, avec Joanie Lemercier (co-fondateur du label AntiVJ) pour son l’installation audiovisuelle Constellations qui brille de multiples reflets aux couleurs blanches et argentées nimbées de noir. Des visuels projetés sur de fines gouttes d’eau en suspension forment ainsi des images tridimensionnelles qui nous donnent l’impression de plonger aux tréfonds du cosmos jusqu’aux limites de l’univers. La bande-son est signée Paul Jebanasam.

Sur le front des lives A/V, on retrouve avec plaisir Alex Augier. Il proposera hex/A\, une performance millimétrée qui combine son, vidéo et laser. Attentif à la « mise en scène », Alex Augier sait surprendre le public par des images et des sonorités qui frappent comme des uppercuts. Sébastien Guérive devrait aussi surprendre avec son projet Omega Point en développant une atmosphère ambient et expérimentale, en contrepoint des images organiques du réalisateur Mikaël Dinic diffusées sur onze cylindres.

Plus coloré, plus festif aussi, le tandem formé par S8JFOU et Simon Lazarus devrait embarquer le public dans un univers à la fois rythmé et introspectif avec leur live AV Op Echo. Autre duo au programme, Atoem se partage également entre deux mondes, organique et synthétique, acoustique et électronique. À noter qu’ils seront aussi présents pour une masterclass sur la synthèse soustractive ; c’est-à-dire autour du synthé modulaire qu’ils ont fabriqué et des différentes phases du processus créatif (composition, mixage, enregistrement, etc.).

Le jeudi 15, la salle Maxi de Stereolux devrait résonner sous les assauts combinés de 4 artistes : Maelstrom, Flore, Fasme et Djedjotronic. Cette performance à 8 mains devrait être un des temps forts des lives et DJs sets de cette édition avec Daniel Avery, tête de pont de la première nuit electro qui s’achèvera tôt le matin. Le reste de la programmation musicale nous échappe quelque peu, question de génération…, mais nul doute qu’entre Gazole Inc., Poté, Decius, Asna & Anyoneid, Zone Rouge, Anetha, Myd, Bambounou ou Nesa Azadikhah, cet anniversaire bénéficie de bonnes vibes.

> du 14 au 17 septembre, Nantes
> https://www.stereolux.org/scopitone-2022/

Archive d’étiquettes pour : festival

avec Cosmic Suzie, Joanna Oj, Cécile Babiole, Alexis Choplain, Stéphane Kozik, Antoine de Schuyter, Virgile Abela, Guillaume Cousin, Nicolas Germain, Collectif Coin / Maxime Houot, Bérangère Maximin, Martin Messier, Zilvinas Kempinas, Herman Kolgen, François Delamarre, Myriam Bleau / Pierce Warnecke, Justine Emard, Thomas Laigle

> https://festival-interstice.net/

installations, expositions, conférences, débats, ateliers
avec El Mehdi Alislami, Ahmed Khilad, Mohamed Adam Charai, Youssef Lyoussfi, Flora Bouteille, Victor Villafagne, Naoyuki Tanaka, Kai Lentit…

> http://dakfestival.net

Porté par l’Institut français, Novembre Numérique se déploie sur les cinq continents. Cette neuvième édition mettra en lumière la diversité des cultures numériques à travers des projets variés (expériences immersives, jeu vidéo, arts numériques, création web, performances audiovisuelles, spectacle vivant augmenté, etc.).

> https://www.institutfrancais.com/

avec Carl Craig, DJ Deep, DJ Koze, Laurent Garnier, Marcel Dettmann, Mirko Loko, Moodymann, Omar S, Sven Väth…

> https://polarisfestival.ch/