Après Londres, c’est à Turin jusqu’en mai 2026 que l’on peut voir Electric Dreams ; une exposition qui regroupe un large éventail d’artistes internationaux qui se sont intéressés aux sciences, aux technologies et à l’innovation matérielle.
Organisée par la Tate Modern et l’OGR Torino, cette exposition explore la manière dont les artistes de la fin du XXe siècle ont utilisé des outils technologiques, souvent développés dans des contextes militaires ou d’entreprise, avant l’adoption généralisée d’Internet.
Electric Dreams célèbre les pionniers de l’art optique, cinétique, programmé et numérique au travers de nombreuses œuvres construites à partir de principes mathématiques, de composants motorisés et de nouveaux procédés industriels.
On y découvre ou redécouvre les artistes qui ont accueilli l’avènement du numérique dans les années 70 et 80, en expérimentant l’art mécanique et les premiers systèmes informatiques domestiques; pionniers d’une nouvelle ère d’installations sensorielles immersives et d’œuvres générées automatiquement.
> Electric Dreams, exposition avec Carlos Cruz-Diez, Suzanne Treister, Eduardo Kac, Atsuko Tanaka, Takis, Liliane Lijn, Jesús Rafael Soto, Groupe ZERO (Heinz Mack, Otto Piene), Brion Gysin, Katsuhiro Yamaguchi, GRAV (Groupe de Recherche d’Art Visuel : Jean-Pierre Yvaral, François Morellet, Francisco Sobrino, Julio Le Parc), AARON (Harold Cohen), Wen-Ying Tsai, Tatsuo Miyajima, Monika Fleischmann & Wolfgang Strauss…
> du 31 octobre au 10 mai, OGR, Turin (Italie)
> https://ogrtorino.it/
Techniques divinatoires, divination algorithmique et échos du futur
L’exposition Prophéties est au cœur de la programmation de la 23e édition du festival Scopitone qui se déroulera à Nantes du 17 au 21 septembre 2025. Comme son titre le laisse deviner, si l’on ose dire, les œuvres combinent pratiques séculaires et numériques. Si le désir de connaître ce qui peut advenir, ce qui doit venir, taraude l’humanité depuis toujours, qu’en est-il aujourd’hui dans notre monde numérisé ?
Pierre-Christophe Gam, The Sanctuary of Dreams. Photo: D.R.
Cette exposition offre une réponse en trois temps. Le premier intitulé Techniques divinatoires réunit des œuvres qui reprennent et mettent en scène des objets, rituels et protocoles censés laisser entrevoir l’à venir. Les tarots « numériques » de Räf & Clö (Tarötmatön) et ceux de Suzanne Treister (Hexen 2.0 et Hexen 5.0) qui retracent l’histoire d’une contre-culture technologique. L’astrologie appliquée à la prospective immobilière d’Alice Bucknell (Align Properties). Ifá, le système divinatoire des Yorubas aussi complexe que le Yi King chinois, en filigrane dans l’installation vidéo de Pierre-Christophe Gam (The Sanctuary of Dreams) qui combine paysages sonores, dessins, réalité augmentée et animations 3D…
Gwenola Wagon & Pierre Cassou-Noguès, Au bord du temps. Photo: D.R.
Dans un deuxième temps, baptisé Divination algorithmique, les œuvres montrent la « coalition » qu’il peut exister désormais entre l’intelligence artificielle générative et les techniques divinatoires. Entre invocation et simulation avec les dispositifs interactifs de Daniela Nedovescu & Octavian Mot alias mots (The Confessional et AI Ego), inspiration médiumnique pour Albertine Meunier (Qui est là ?), préhistoire réinventée à l’aune du futur grâce à Véronique Béland & Julie Hétu (L’Archeosténographe) et, plus classique, le détournement des codes et logiques économiques d’Internet par Tega Brain & Sam Lavigne (Synthetic Messenger).
Tega Brain & Sam Lavigne, Synthetic Messenger. Photo: D.R.
Le troisième temps, les Échos du futur, questionne autant notre avenir proche que le présent. Pour Thomas Garnier qui ressuscite de manière high-tech les théâtres d’ombres du XVIIIe, le passé annonce de mauvais Augures… Alain Josseau anticipe le traitement médiatique des guerres automatisées de demain (Automatic War et UAV Factory). En revenant sur les incendies qui ont ravagé les Landes en 2022, Gwenola Wagon & Pierre Cassou-Noguès s’interrogent sur la nature des images d’actualité et leur statut d’archive au long cours (Au bord du temps).
Alain Josseau, Automatic War. Photo: D.R.
Entre fiction et dénonciation, le collectif Disnovation.org, au travers de son Bestiaire de l’Anthropocène, dresse un inventaire des créatures hybrides de notre époque : plastiglomérats, chiens-robots de surveillance, arbres-antennes, aigles anti-drones… Avec Misunderstandings, Rocio Berenguerdéveloppe également un récit prospectif et pétri d’imaginaire pour retracer l’histoire de la divination et des pronostics, alliant cailloux de compagnie, technologies prédictives du Moyen Âge et apprentissage de langage extraterrestre…
Exposition Prophéties
> Scopitone 2025, 23e édition
> du 17 au 21 septembre, Nantes
> https://stereolux.org/
Cette exposition présentée par l’Observatoire de l’Espace du CNES se tiendra au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris du 13 au 27 septembre. Cet événement réuni onze artistes proposant des œuvres qui traduisent leur réflexion sur l’état extra-terrestre. Une thématique qu’ils abordent selon trois angles différents.
Sylvie Bonnot, Benoît Géhanne, Élise Parré et Simon Zagari s’inscrivent dans l’historicité de la condition extra-terrestre, explorant les aspects techniques, politiques et scientifiques qui ont permis d’atteindre cet état.
Amélie Bouvier, Annabelle Guetatra, Olivain Porry et Jeanne Susplugas se focalisent sur l’évolution de nos mentalités, en considérant les échanges entre l’extra-terrestre et notre monde, et la manière dont ils transforment nos pratiques sur Terre, qu’elles soient techniques, scientifiques ou spirituelles.
Les œuvres créées en impesanteur par Smith et Arthur Desmoulin ainsi que le projet OSCAR de Stéphane Thidet illustrent les opportunités de création permises par cette condition extra-terrestre, proposant au visiteur une expérience phénoménologique de l’Espace.
Présentés dans une ambiance brutaliste, ces œuvres révèlent certaines spécificités de la condition extra-terrestre, incitant à repenser nos constructions mentales de l’Espace sans rompre définitivement avec la Terre.
> du 13 au 27 septembre, Centre Wallonie Bruxelles, Paris
> https://cwb.fr/
Il reste encore un mois, jusqu’au 26 juillet, pour découvrir l’exposition Sous le même ciel ? au Cube de Garges. Après Derrière les étoiles, ce second opus invite à questionner la notion de cosmos en tant qu’organisation, via une exploration du jeu vidéo indépendant et artistique.
Visuellement, l’ensemble présente un côté vintage, très pixelisé, et rétrofuturiste… Mais c’est moins l’image, fut-elle animée et téléguidée en un sens, que la capacité du jeu à « faire monde » qui est développée dans cette exposition. Médium artistique et outil de transcription d’imaginaires d’une grande précision, le jeu permet de formuler des hypothèses radicales pour la société et le renouvellement de ses mythes.
Le jeu vidéo permet de construire des mondes fictifs, de poser des bases de systèmes alternatifs, qui remettent en cause ou plutôt inversent certains principes de causalité ouvrant ainsi le champs à ce qui nous semblent encore impossible… Et si la nature n’était plus une ressource à exploiter, mais un partenaire dans une symbiose équilibrée ? Et si les structures sociales favorisaient l’interdépendance plutôt que la domination ?
Avec plus ou moins de force, de pertinence et d’imagination, le jeu vidéo s’affirme comme une brèche dans le réel, ouvrant la porte sur des mondes régis selon d’autres règles physiques, d’autres écosystèmes biologiques, d’autres configurations géographiques, d’autres récits historiques, d’autres constructions culturelles, d’autres interactions sociales, d’autres structures politiques…
Le jeu vidéo est donc un terrain de jeu pour élaborer des contre-fictions. Entre activisme pédagogique, hacktivisme politique et « décolonisation » de l’esprit, selon Isabelle Arvers, artiste et conseillère scientifique de cette exposition, les joueurs peuvent y trouver par exemple des encouragements pour changer de comportement vis-à-vis de l’environnement, en jouant à des jeux qui adoptent des perspectives animistes et autochtones, des jeux qui abordent des récits liés aux défis climatiques actuels. Des jeux développés de manière responsable, avec moins de technologie et plus de diversité dans l’esthétique et les mécanismes de jeu : moins de compétition, plus de collaboration.
Démonstration avec la réinterprétation, le détournement, la création de tableaux ou la mise en exergue de certains éléments, traits et biais de jeux vidéos par Véronique Béland & Julie Hétu, Thibault Brunet, Robbie Cooper, Jérémie Cortial aka Chienpô & Roman Milletitch, Jérôme Cortie, Laurent Dufour, Anne Horel, Keiken (Tanya Cruz, Hana Omori, Isabel Ramos), Laurent Lévesque & Olivier Henley, Le Clair Obscur (Frédéric Deslias, Li-Cam, Patrice Mugnier, Angie Pict), Lucien Murat, David OReilly, Tabita Rezaire, Reem Saleh & Éléonore Sens…
https://dev.digitalmcd.com/wp-content/uploads/2025/06/souslememeciel3.jpg250750Laurent Dioufhttps://dev.digitalmcd.com/wp-content/uploads/2025/11/logo-mcd-noir.svgLaurent Diouf2025-06-22 04:04:272025-06-22 04:04:27Sous le même ciel ?
Détection, analyse, surveillance, reproduction, algorithme, génération… À la lecture de ces mots qui défilent sur la vidéo de présentation de l’exposition Le Monde selon l’IA, qui se tient au Jeu de Paume à Paris, on se surprend à se demander quel aurait pu être le regard sur l’intelligence artificielle de certains de nos maîtres à penser du siècle dernier comme Michel Foucault par exemple.
Au travers d’œuvres « anciennes » par rapport au sujet, c’est-à-dire pour certaines datant d’une dizaine d’années, et d’autres inédites, cette exposition fait le point sur les deux principaux protocoles de l’IA. D’une part l’IA analytique, qui analyse et organise des masses de données complexes, d’autre part, l’IA générative capable de produire de nouvelles images, sons et textes. Mais sur l’ensemble, c’est surtout l’image, parfois horrifique, qui est centrale.
L’émergence de l’informatique puis l’omniprésence d’Internet ont déjà changé radicalement les pratiques artistiques, permettant aussi d’explorer de nouvelles formes créatives. L’IA marque encore une autre étape dans ce bouleversement des processus créatifs entraînant aussi la redéfinition des frontières de l’art. Plus largement, c’est tout notre rapport au monde qui se transforme avec l’IA ; une évidence qui transparaît aussi au travers des œuvres exposées.
Avec Metamorphism, une concrétion où se fondent divers composants électroniques (cartes-mères, disques durs, barrettes de mémoire, etc.), Julian Charrière réinscrit les technologies du numérique dans leur matérialité en jouant ainsi sur leur dimension « géologique ». Autre préambule sous forme de rappel historique : Anatomy of an AI system et Calculating Empires de Kate Crawford & Vladan Joler. Deux diagrammes impressionnants dans lequel notre regard se perd, et qui retracent sur 500 ans la généalogie des multiples avancées scientifiques, inventions techniques et révolutions socio-culturelles qui préludent aux technologies actuelles.
En retrait, comme pour chaque partie de l’espace d’exposition, on peut découvrir un « complément d’objets » : appareils anciens, dessins, reproductions, livres (tiens, un Virilio sous vitrine…), maquette, etc. Des « capsules temporelles » qui accentuent encore le chemin parcouru par progrès technique et de la supplantation de ces anciens artefacts par le numérique…
Kate Crawford & Vladan Joler, Calculating Empires. Photo : D.R.
Avec Trevor Paglen, nous plongeons au cœur du problème que peut poser l’IA analytique notamment avec les procédures de reconnaissance faciale. Son installation vidéo, Behold These Glorious Times!, nous montre la vision des machines. En forme de mosaïque, on voit se succéder à un rythme effréné une avalanche d’images (objets, silhouettes, visages, animaux, etc.) qui servent pour l’apprentissage des IA…
Une autre installation vidéo interactive de Trevor Paglen, Faces Of ImageNet, capture le visage du spectateur qui se retrouve dans une immense base de données. Son « identité » est ensuite classifiée, catégorisée après être passée au crible d’algorithmes qui révèlent de nombreux préjugés (racisme, etc.). Ces biais sont aussi dénoncés d’une autre manière par Nora Al- Badri (Babylonian Vision) et Nouf Aljowaysir (Salaf). Une préoccupation également partagée par Adam Harvey avec son projet de recherche (Exposing.ai) autour des images « biométriques ».
Trevor Paglen, Faces Of ImageNet. Photo : D.R.
Hito Steyerl propose également une installation vidéo, spécialement conçue pour l’exposition, qui rappelle que l’homme n’a pas (encore) complètement disparu dans cet apprentissage des machines. Cette œuvre est intitulée Mechanical Kurds en référence au fameux « Turc mécanique », cet automate joueur d’échec du XVIIIe siècle qui cachait en réalité un vrai joueur humain. La vidéo montre « les travailleurs du clic », en l’occurrence des réfugiés au Kurdistan, qui indexent à la chaîne des images d’objets et de situations, contribuant à l’entraînement de véhicules sans pilotes ou de drones…
Même sujet et objectif pour les membres du studio Meta Office (Lea Scherer, Lauritz Bohne et Edward Zammit) qui dénoncent cet esclavage numérique dans la série Meta Office: Behind the Screens of Amazon Mechanical Turks (le pire étant sans doute que la plateforme de crowdsourcing du célèbre site de vente en ligne s’appelle bien comme ça…). Agnieszka Kurant s’intéresse aussi à ces « fantômes », ces ghost-workers basés dans ce que l’on appelle désormais le Sud Global, en les rendant visibles au travers d’un portrait composite (Aggregated Ghost).
Meta Office, Behind the Screens of Amazon Mechanical Turks. Capture d’écran. Photo: D.R.
Theopisti Stylianou-Lambert et Alexia Achilleos se penchent également sur d’autres travailleurs invisibles : ceux qui ont contribué aux grandes campagnes de fouilles menées par les archéologues occidentaux au XIXe siècle. Le duo d’artistes leur donnent symboliquement un visage à partir d’images générées par des GANs sur la base d’archives photographiques d’expéditions conduites à Chypre (The Archive of Unnamed Workers). Dans une autre optique, Egor Kraft présente une série d’objets archéologiques « fictifs », c’est-à-dire des sculptures et frises antiques (re)constituées en 3D à partir de fragments grâce à une IA générative (Content Aware Studies). Ce procédé, depuis longtemps utilisé par les scientifiques, déborde ici son champ d’application premier.
Toujours grâce à l’IA générative et un réseau neuronal, Justine Emard propose des sculptures et des nouvelles images inspirées des dessins immémoriaux de la grotte Chauvet (Hyperphantasia, des origines de l’image). Grégory Chatonsky explore toujours les émotions, les perceptions et les souvenirs au travers d’une installation intriguante et funèbre, véritable cénotaphe qui mélange textes, images et sons transformés en statistiques dans les espaces latents des IA (La Quatrième Mémoire). De son côté, Samuel Bianchini « ré-anime » les pixels d’un cimetière militaire. Il s’agit de la troisième version de Prendre vie(s). Une animation née d’une simulation mathématique appelée « jeu de la vie » qui engendre des « automates cellulaires » qui développant des capacités sensorimotrices non programmées.
Grégory Chatonsky, La Quatrième Mémoire. Photo: D.R.
Julien Prévieux continue de jouer sur et avec les mots. L’IA ou, plus exactement, les failles et les dysfonctionnements cachés des grands modèles de langage (LLM) comme ChatGPT ou LLaMA, lui permettent de composer des textes et diagrammes vectorisés, des poèmes visuels que l’on découvre dans l’escalier reliant les 2 niveaux de l’exposition ; ainsi que des œuvres sonores, des poèmes lus ou chantés à partir de boucles et d’extraits de contenus collectés pour entraîner les chatbots (Poem Poem Poem Poem Poem). Comme le précise Julien Prévieux : dans cette nouvelle forme de poésie concrète, les directions vers le haut s’additionnent pour nous mener vers le bas, et le mot « erreur » contient définitivement un « o » et deux « r »…
Il est aussi question de poésie générative avec David Jhave Johnston. Initié en 2016, son projet ReRites fait figure de pionnier en la matière. À l’aide de réseaux neuronaux personnalisés et réentraînés périodiquement sur 600 000 vers, un programme crée des poèmes que David Jhave Johnston améliore et réinvente lors de rituels matinaux de coécriture. Cette démarche, mêlant IA et créativité humaine, a donné lieu à une publication en douze volumes et à une installation vidéo. Les textes sont aussi disponibles gratuitement en format .txt; .epub et .mobi sous license Creative Commons.
Sasha Stiles préfère parler de « poétique technologique » pour qualifier son poème coécrit avec Technelegy, un modèle de langage conçu à partir de la version davinci de GPT-3, et calligraphié par le robot Artmatr (Ars Autopoetica). Le collectif Estampa joue aussi sur les mots en utilisant des LED pour afficher des textes générés par des modèles d’IA générative et mettre en lumière leur logique récursive ainsi que leur tendance à la répétition délirante (Repetition Penalty).
Laurent Diouf
Samuel Bianchini, Prendre vie(s), 3e version. Photo : D.R.
> Le Monde Selon l’IA
> exposition avec Nora Al-Badri, Nouf Aljowaysir, Jean-Pierre Balpe, Patsy Baudoin et Nick Montfort, Samuel Bianchini, Erik Bullot, Victor Burgin, Julian Charrière, Grégory Chatonsky, Kate Crawford et Vladan Joler, Linda Dounia Rebeiz, Justine Emard, Estampa, Harun Farocki, Joan Fontcuberta, Dora Garcia, Jeff Guess, Adam Harvey, Holly Herndon et Mat Dryhurst, Hervé Huitric et Monique Nahas, David Jhave Johnston, Andrea Khôra, Egor Kraft, Agnieszka Kurant, George Legrady, Christian Marclay, John Menick, Meta Office, Trevor Paglen, Jacques Perconte, Julien Prévieux, Inès Sieulle, Hito Steyerl, Sasha Stiles, Theopisti Stylianou-Lambert et Alexia Achilleos, Aurece Vettier, Clemens von Wedemeyer, Gwenola Wagon…
https://dev.digitalmcd.com/wp-content/uploads/2025/05/MondeIA09_Bianchini.jpg422750Laurent Dioufhttps://dev.digitalmcd.com/wp-content/uploads/2025/11/logo-mcd-noir.svgLaurent Diouf2025-05-03 00:04:392025-05-03 00:04:39Le Monde Selon l’IA
Pour sa deuxième édition, ce festival des nouvelles images focalise sur les représentations de notre environnement. Une nature qui se montre dans sa diversité (jungle, désert, nuage, mer, forêt…), mais qui se métamorphose sous les aléas climatiques, politiques, économiques, chimiques… Des paysages mouvants donc…
Pour illustrer cette thématique, Jeanne Mercier, commissaire de cette exposition, a mobilisé une quinzaine d’artistes. Parmi les œuvres présentées figurent évidemment beaucoup de photos travaillées, modifiées. Comme celle du cactus géant qui se dresse dans la nuit et brille d’une lumière bleutée, comme s’il réagissait au luminol sur une scène de crime. Le crime en question étant, ici comme ailleurs, celui de l’anthropocène… Pris sous ultraviolet (UV 395 nm), ce cliché transfigure un coin du désert mexicain du Sonora où ont lieu des missions d’entraînement de certaines missions Apollo (Julien Lombardi, Planeta).
Les photos de Julian Charrière offrent un mélange de couleurs vives et sombres. Elles sont extraites du film qu’il a co-réalisé avec la curatrice et philosophe de la nature Dehlia Hannah (An Invitation to Disappear). Les images d’une palmeraie gigantesque, symbole presque absolu des ravages de la monoculture, se succèdent dans une sorte de célébration techno déshumanisée, sans ravers… La glace et le feu sont aussi les indices de changements climatiques qui peuvent survenir suite à l’éruption d’un volcan. Comme celle du Tambora en Indonésie au début du 19e siècle dont les répercussions se sont fait ressentir jusqu’en Europe (An Invitation to Disappear – Sorong).
Richard Pak propose un cliché que l’on a du mal à saisir au premier regard. On y voit la mer avec une étendue de terre au loin, mais un halo noir cerclé de vert écrase la composition, comme si la photo avait été brûlée en son centre. Le photographe rend en fait hommage à l’île de Nauru perdue dans le Pacifique. Ce petit paradis luxuriant dont le sous-sol riche en phosphate a été sur-exploité au siècle dernier n’offre plus désormais qu’un paysage stérile (Soleil Vert).
Un désert orné de quelques palmiers métallisés qui se découpe en suivant la rotation lente d’un écran géant mis en mouvement par un bras robotisé… Inspiré par la mythologie grecque, cette installation conçue par Mounir Ayache se déploie sur un parterre de moniteurs qui renvoie des ambiances très colorées (The Scylla/Charybdis Temporal Rift Paradox).
La plupart des clichés sont présentés en grand, très grand, format ce qui permet à la fois se perdre et s’immerger dans ces représentations. Une immersion d’autant plus dense que les photos et vidéos qui se distribuent sur deux niveaux. L’idéal pour prendre conscience des enjeux contemporains et des questions environnementales auxquelles ces œuvres renvoient. Au fil des jours, cet événement sera également rythmé par des performances, des projections, des soirées, des ateliers, des expériences culinaires et olfactives…
> Paysages Mouvants, 2e édition du Festival du Jeu de Paume
> du 07 février au 23 mars 2025, Musée du Jeu de Paume, Paris
> https://jeudepaume.org/
Évidemment avec un titre pareil, on pense à Léo Ferré. Sauf qu’ici, dans cette exposition éphémère, il n’y a pas de fille qui tangue, ni de Moody Blues qui chante la nuit… Mais des artistes qui n’ont pas renoncé au futur en vertu du « réalisme extraterrestre », a contrario du réalisme capitalisme. Le temps d’un week-end prolongé, du 20 au 23 février, la Villa Belleville dans le 20e à Paris a accueilli sur proposition curatorialle de Christophe Bruno, Chrystelle Desbordes et Pierre Tectin des œuvres hybrides, dont « la forme suit la science-fiction ».
Thomas Lanfranchi, Forme n° 8, 2019. Photo: D.R.
Celle que Thomas Lanfranchi met en mouvement à la manière de cerfs-volants au cours de performances filmées (Forme n° 8, 2019). Celle de Lionel Vivier et Guillaume Pascale qui mêlent des images-vidéos de conquête spatiale, d’une lune de Jupiter et d’une petite île tropicale perdue dans l’océan Indien (Europa (to) Europa, 2024). Celle de Pauline Tralongo qui pratique « l’archéologie de l’intangible » et érige des échelles recouvertes de peinture phosphorescente pour accueillir des ovnis (Welcome Aliens! (piste d’atterrissage…), 2025). Celle de Stephen Wolfram pour qui l’Intelligence Artificielle est justement une forme d’esprit extraterrestre (Generative Al Space and the Mental Imagery of Alien Minds, 2023).
Guillaume Pascale, Europa (to) Europa, 2024. Photo: D.R.
Pour marquer son ouverture, le centre Diriyah Art Futures de Riyadh, en Arabie Saoudite, propose une exposition qui offre un vaste panorama sur l’art numérique : Art Must Be Artificial, perspectives of AI in the Visual arts.
Edmond Couchot & Michel Bret, Les Pissenlits, 1990. Courtesy of Diriyah Art Futures.
Une nouvelle ère
Cet événement a été organisé par Jérôme Neutres ; commissaire d’expositions, auteur, ex-directeur chargé de la stratégie et du développement pour la Réunion des musées Nationaux-Grand Palais et ancien directeur exécutif du Musée du Luxembourg à Paris. Réunissant une trentaine d’œuvres de pionniers, d’artistes reconnus et de créateurs émergents, cette exposition se distribue sur quatre axes qui mettent en valeur des approches et techniques spécifiques.
Privilégiant un parcours pluriel, plutôt que la linéarité d’un historique, l’exposition nous rappelle que l’art numérique est inséparable de la révolution informatique qui s’est déployée dès les années 60. Au-delà, comme le souligne Jérôme Neutres, c’est aussi l’exploration d’une transformation socio-culturelle profonde, où les artistes ne sont pas seulement des créateurs, mais les architectes d’une nouvelle ère numérique.
Alan Rath, Again, 2017. Courtesy of Diriyah Art Futures.
Lignes de code…
La première étape de cette exposition est placée sous le signe du codage : The invention of a coding palette. La création à l’ère numérique se fait à l’aune de la géométrie et des mathématiques. Mais la programmation informatique et les machines peuvent aussi « dialoguer » ou, du moins, faire écho aux pratiques artistiques plus classiques (peinture, sculpture, etc.). En témoigne, sur le parvis du Diriyah Art Futures, Hercules and Nessus #A_01 de Davide Quayola. Cette sculpture massive et inachevée, exécutée par un bras robotisé dans un bloc de marbre gris, s’inscrit en référence aux sculptures non finito de Michel-Ange. Plus loin, les robots de Leonel Moura sont aussi à l’œuvre… Ils réalisent in situ, de façon presque autonome, des tracés sans fin (011120). On peut aussi admirer sa série de sculptures torsadées qui trônent en extérieur (Arabia Green, Arabia Red, Arabia Blue…).
Dans cette première section, on trouve également quelques-unes des premières œuvres graphiques réalisées par ordinateur dans les années 60-70. Frieder Nake (Walk Through Rathe), Vera Molnar (2 Colonnes, Trapez Series, (Des)Ordres et Hommage à Monet), Manfred Mohr (P-038-II). Avec son installation spécialement créée pour le Diriyah Art Futures, Peter Kogler nous plonge littéralement dans un tourbillon de « formes déformées », au sein d’un grand espace entièrement recouvert de carrés tridimensionnels vert et blanc (Untitled). L’illusion d’optique et l’impression de dérèglement des sens sont saisissantes. Un QR code permet de faire apparaître un insecte virtuel dans cet espace.
Poétique de l’algorithme
Cette deuxième partie de l’exposition insiste sur la, ou plutôt, les dimensions presque infinies des installations et pièces générées par des algorithmes : Algorithmic poetry to question of infinity. Il est d’ailleurs intéressant de noter que l’algèbre (al-jabr) et la notion de suite algorithmique doivent beaucoup au mathématicien perse Al-Khwârizmî… On y retrouve bien évidemment Ryoji Ikeda avec une déclinaison de data.tron [WUXGA version]. Ces entrecroisements de lignes et de chiffres sur fond d’electronic noise contrastent avec le « naturalisme » dont peut faire preuve Miguel Chevalier avec ses fleurs fractalisées (Extra Natural, Fractal Flowers).
En extérieur, Miguel Chevalier propose aussi en projection sur l’une des façades du Diriyah Art Futures des motifs kaléidoscopiques évoquant des arabesques géométriques (Digital Zellig). On peut faire l’expérience de son univers pixelisé au Grand Palais Immersif à Paris jusqu’au 6 avril 2025. Leo Villareal (Floating Bodies), Laila Shereen Sakr alias VJ Um Amel (Rosetta Stones Resurrected), Nasser Alshemimry (Digital Anemone), Daniel Rozin et son miroir mécanique coloré (RGB Peg Mirrror) ainsi que les maelströms de Refik Anadol (Machine Hallucination NYC Fluid Dreams A) complètent cet aperçu. À cela s’ajoutent deux installations, l’une cinétique, l’autre robotique : Piano Flexionante 8 d’Elias Crespin (prototype de L’Onde du Midi installée au Musée du Louvre) et l’étrange ballet des « oiseaux » noirs d’Alan Rath (Again).
Nature et artifice
Le troisième temps de cette exposition revient sur la question de la nature et du paysage : A Digital oasis: organic artworks for an artificial nature. On sait à quel point ce sujet est central dans l’histoire de l’art. Là aussi, il est intéressant de voir comment ce thème est traité et réinterprété dans l’art numérique. On mesure le chemin parcouru avec la pièce iconique d’Edmond Couchot & Michel Bret datant déjà de 1990 : Les Pissenlits. Ce dispositif interactif qui permet aux spectateurs de souffler pour disperser les spores des pissenlits sur écran fonctionne toujours, techniquement bien sûr, mais aussi et surtout artistiquement. Plus réalistes, les tulipes générées par Anna Ridler via un programme d’IA semblent paradoxalement inertes (Mosaic Virus, 2019).
Pour les représentations de paysages, on se perd dans les multiples détails des vidéos 4K de Yang Yongliang qui, de loin, paraissent statiques, immuables (The Wave, The Departure). Haythem Zakaria propose aussi une installation vidéo 4K en noir et blanc (Interstices Opus III), concluant un travail de réflexion sur le paysage qu’il a entamé en 2015. Les captations ont été faites en Tunisie, en Algérie et au Maroc. Elles montrent différents plans de l’Atlas qui traverse ces 3 pays. Sur ces vues viennent se greffer des traits et carrés qui trahissent volontairement une manipulation de l’image pour mieux souligner la profondeur de ce massif mythique. En haut des marches conduisant à la terrasse qui coiffe une partie du Diriyah Art Futures flotte une représentation LED du « drapeau » de fumée noire de John Gerrard qui symbolise l’exploitation sans fin du pétrole (Western Flags).
Refik Anadol, Machine Hallucinations – NYC Fluid Dreams A, 2019. Courtesy of Diriyah Art Futures.
L’œil du cyclone
La quatrième et dernière partie de l’exposition focalise sur l’Intelligence Artificielle : Every AI has its look. On y découvre beaucoup de portraits morcelés, fragmentés, désormais si courants à l’heure des smartphones et des réseaux sociaux, au travers de l’installation d’Eyad Maghazil qui a collecté et mis en forme des centaines d’heures de petites vidéos (Stream). Avec sa série IconGif, Xu Wenkai — alias Aaajiao, artiste, activiste et blogueur — opère un retour vers le futur avec ses images très pixelisées reproduites sur écran, où se dessinent des portraits de personnages qui semblent être échappés d’un manga…
Avec ses portraits recomposés sur trois écrans, mélangeant plusieurs bouches et regards sous le « contrôle » d’un algorithme dédié (machine learning), Daniah Al-Salah nous soumet à une injonction : Smile Please! Les techniques de reconnaissance faciale sont aussi une source d’inspiration pour concevoir des portraits à l’ère numérique. Charles Sandison joue avec ces technologies pour créer des visages fantômes, des regards « imaginés » à partir d’une base de données (The Reader 1). Une installation vidéo qui donne tout son sens au titre de cette exposition — Art Must Be Artificial, Perspectives of AI in the Visual Arts — visible jusqu’en février prochain.
Laurent Diouf
> exposition Art Must Be Artificial : Perspectives of AI in the Visual Arts
> du 26 novembre 2024 au 15 février 2025
> Diriyah Art Futures, Riyadh (Arabie Saoudite)
> https://daf.moc.gov.sa/en
https://dev.digitalmcd.com/wp-content/uploads/2024/12/DAF_Refik-Anadol.jpg307750Laurent Dioufhttps://dev.digitalmcd.com/wp-content/uploads/2025/11/logo-mcd-noir.svgLaurent Diouf2024-12-11 06:15:262024-12-11 06:15:26Art Must Be Artificial
Expositions, installations, performances, ateliers et tables rondes… Chroniques, la Biennale des imaginaires numériques a pris son envol début novembre dans le Grand Sud, entre Marseille, Aix-en-Provence, Avignon, Istres et Châteauneuf-le-Rouge, et poursuit sa course jusqu’au 19 janvier 2025.
Line Katcho & France Jobin, De-Construct. Photo: D.R.
Cet événement a débuté à Marseille par de nombreuses performances audiovisuelles — dont celles de Line Katcho & France Jobin (De-Construct), Martin Messier (1 Drop 100 Years) — ainsi que des installations sonores et cinétiques (Primum Mobile de Simon Laroche), une expérience participative décalée et immersive d’Adelin Schweitzer (Le test Sutherland) et une autre expérience qui visait à soumettre, de manière passive et en aveugle, une personne à des ondes sonores générant en retour des mouvements et sensations divers (Transvision de Gaëtan Parseihian & Lucien Gaudion)…
Comme lors de la précédente édition, des installations sonores, lumineuses, interactives ou participatives ont marqué également le lancement de la biennale à Aix-en-Provence, dans l’espace public : Lux domus de Josep Poblet, Écrin de 1024 Architecture, Faces d’Iregular… Certaines de ces œuvres in situ seront visibles plusieurs semaines, comme Épique : l’intriguant triptyque vidéo de Maximilian Oprishka…
Maximilian Oprishka, Épique… Photo: D.R.
Au long cours, durant toute la biennale, des expositions collectives sont proposées à la Friche Belle de Mai à Marseille. Regroupant une douzaine de vidéos, d’installations et de dispositifs interactifs, PIB – Plaisir Intérieur Brut explore la marchandisation du désir à l’ère numérique. Les œuvres d’Anne Fehres & Luke Conroy, Ugo Arsac, Donatien Aubert, Teun Vonk, Dries Depoorter, Severi Aaltonen, Telemagic, Nina Gazaniol Vérité, Filip Custic, Marit Westerhuis, Chloé Rutzerveld & Rik Van Veldhuizen & Adriaan Van Veldhuizen et Jeanne Susplugas mettent ainsi en lumière les paradoxes de notre époque…
Donatien Daubert, L’Héritage de Bentham. Photo: D.R.
Un parcours intitulé Derniers Délices, en référence au Jardin des délices de Jérôme Bosch, propose des installations immersives conçues par Smack (Speculum) et Claudie Gagnon (Ainsi passe la gloire du monde). L’exposition collective Nouveaux environnements : approcher l’intouchable regroupe des œuvres de modélisation 3D et réalité virtuelle conçues par des artistes québécois (Baron Lanteigne, Caroline Gagné, François Quévillon, Laurent Lévesque & Olivier Henley, Olivia McGilchrist et Sabrina Ratté). À leurs paysages énigmatiques se rajoute Ito Meikyū de Boris Labbé. Une création qui revisite, à la manière d’une fresque en VR, une partie de l’histoire de l’art et de la littérature japonaise.
Dans les derniers jours et en clôture, c’est-à-dire mi-janvier, le public pourra expérimenter de nouvelles formes de récit grâce à La Tisseuse d’histoires du collectif Hypnoscope. Une œuvre hybride et participative qui fusionne spectacle vivant, musique live, réalité virtuelle et création cinématographique. Autre œuvre hybride : Mire de Jasmine Morand (Cie Prototype Status). C’est à la fois une installation kaléidoscopique et une performance chorégraphique qui transfigurent les corps nus des danseurs évoluant dans cette drôle de « machine de vision ».
Adrien M & Claire B, En Amour. Photo: D.R.
Les spectateurs pourront aussi interagir au sein de l’installation immersive d’Adrien M & Claire B (En Amour). Un live A/V de Sébastien Robert & Mark IJzerman sur la thématique des fonds marins, des cétacés qui y vivent et de l’exploitation des ressources minières qui menace cet éco-système (Another Deep) doit également ponctuer cette biennale. La fin, la vraie, celle de la vie comme de la fête, sera « palpable » pendant 15 minutes : l’installation / performance de Studio Martyr propose de s’immerger dans une fête en 3D peuplée de spectres et de vivre, en accéléré et en VR, toutes les étapes du deuil (Disco Funeral VR)…
> Chroniques, biennale des imaginaires numériques
> du 07 novembre au 19 janvier, Marseille, Aix-en-Provence, Avignon, Istres, Châteauneuf-le-Rouge
> https://chroniques-biennale.org/
une expérience interactive avec l’univers créatif de l’IA
Cette première grande exposition parisienne consacrée à Miguel Chevalier au Grand Palais Immersif à Paris est présentée jusqu’au 6 avril 2025. Captivant et hypnotique, le parcours sur distribue sur 2 étages et 1 200 m2. Cette exposition regroupe des installations immersives, génératives et interactives qui explorent des thématiques actuelles, telles que la surveillance, l’identité numérique et la relation entre l’humain et la machine.
À ces installations se mêlent aussi des vidéos inédites, des sculptures réalisées par impression 3D, ou encore des œuvres lumineuses pensées comme des totems. Les visiteurs sont ainsi en immersion dans l’univers visionnaire de l’artiste, où le réel et le virtuel se rencontrent pour explorer les nouvelles frontières de l’art numérique et de l’intelligence artificielle.
Cette exposition s’articule autour de deux thèmes principaux : la ligne et le pixel. À travers cette dualité, Miguel Chevalier explore les réseaux invisibles qui façonnent nos vies quotidiennes et structurent notre société, qu’il s’agisse de flux de communication, de données ou même de phénomènes cosmiques et métaphysiques.
Ses œuvres récentes, nourries par les progrès de l’intelligence artificielle, interrogent l’impact croissant des systèmes algorithmiques, la nature des images générées par les algorithmes, et questionnent l’influence de la technologie sur notre manière de percevoir le monde.
https://dev.digitalmcd.com/wp-content/uploads/2025/11/LaVieDeLEspace.jpg750600_superadminhttps://dev.digitalmcd.com/wp-content/uploads/2025/11/logo-mcd-noir.svg_superadmin2025-11-27 17:18:032025-11-27 17:18:03La Vie De L’espace
exposition avec Miguel Abad Manning, Alan Affichard, Nazif Can Akçalı, Majid Al-Remaihi, Zine Andrieu, Nicola Baratto, Hicham Berrada, Jules Bourbon, Charles Cadic, Yue Cheng, Félix Côte, Daniel Duque, Jérémie Danon, Vinciane Despret, Timothée Engasser, Clément Erhardy, Jean-Baptiste Georjon, Pedro Geraldo, Gloria Isabel Gómez Ceballos, Boris Grzeszczak, Rachel Gutgarts, Hantédemos, Emma Huang, In Vitro (Xiyue Hu et Xing Xiao), Jade Jouvin, Julia Gostynski, Danielle Kaganov, Étienne Kawczak-Wirz, Kieu Anh Phuong Nguyen, Wafa Lazhari, Harold Lechien, Li Xiang, Miguel Miceli, Victor Missud, Gabriel Naghmouchi, Paco, Patrícia Neves Gomes, Thomas Pendeliau, Nicolas Pirus, Camille Sauer, Brieuc Schieb, Nanut Thanapornrapee, Achref Toumi, Chloé Wasp, Ysana Watanabe, Ysé Sorel, Yolande Zauberman, Aleksandre Zharaya…