juin / août 2014

> Édito

La Disruption De L’art

À l’heure où les marques comme Facebook, Google, Twitter… rassemblent plus de publics que des continents entiers, il est intéressant de questionner les rapports entre les artistes numériques et les nouvelles industries créatives. Ces créateurs qui utilisent les technologies et travaillent avec des ingénieurs, des développeurs, des scientifiques produisent des œuvres, des dispositifs et des inventions, dont les publics ne se limitent plus à la sphère institutionnelle des musées et des lieux dédiés à l’art contemporain.

Leur recherche & création croise la R&D des entreprises et des laboratoires. Les méthodes collaboratives de ces collectifs composés de développeurs, de designers et d’artistes, favorisent l’innovation sans toujours la revendiquer. Certains d’entre eux comme le Graffiti Research Lab et la Free Art Technology Lab (FAT Lab), revendiquent même l’open-source comme constitutive de leurs œuvres. Parfois les entreprises et les marques s’inspirent de ces créations. Parfois elles choisissent d’associer des artistes à leur développement.

Les rapports Art-Industrie sont multiples et leurs croisements se situent à différents degrés de collaboration. Le contenu de ce numéro atteste de cette variété et de la richesse des réalisations et des recherches engagées. L’artiste connecté est peut-être celui qui permet le mieux de se déconnecter.

Anne-Cécile Worms – Directrice de la rédaction

> Rédacteur en chef : Laurent Diouf

> Les contributeurs de ce numéro : Annick Rivoire, Emmanuel Mahé, Janique Laudouar, Julien Taïb, Laurent Catala, Laurent Diouf, Maxence Grugier, Claudia D’Alonzo, Caroline Heron, Marco Garrett, Nikolaus Hafermaas, Donata Marletta, Giulia Baldi, Lynne Morris, Claire Cosgrove, Valérie Vivancos

> Remerciements
: Marco Mancuso de Digicult, invité pour une carte blanche dans ce numéro, tous les auteurs ainsi que les structures, artistes et marques qui ont bien voulu répondre à nos questions, le Ministère de la Culture et de la Communication, nos partenaires et annonceurs pour leur soutien à cette publication.

janvier / avril 2014

> Préambule :

Passionnant, déroutant, inquiétant…

Depuis un quart de siècle environ, c’est-à-dire depuis l’arrivée en masse de l’informatique personnelle et grand-public, notre présent se conjugue au futur. Cette conjugaison a ouvert la voie à « la numérisation du monde ». Plus précisément à un processus généralisé de numérisation (image, son, etc.) qui redessine notre rapport au temps et à l’espace, à l’imaginaire et au monde, et ce quelque soit notre champ d’activité (communication, éducation, économie, santé, etc.). Un phénomène passionnant, déroutant, inquiétant…

Ce numéro de MCD est né de notre volonté de cartographier ce phénomène. Naissance difficile, s’il en est, puisque assujettie à des reports et aléas, que chaque publication rencontre au demeurant, mais qui nous ont laissé le temps d’approfondir le sujet. Et de renforcer notre motivation quant au fait de mettre provisoirement entre parenthèses le discours des artistes du numérique auxquels nous ouvrons habituellement nos pages, au profit d’une parole plus scientifique, plus universitaire.

Le véritable point de départ de cette édition remonte en effet à une conversation informelle que nous avons eue il y a quelques années avec de jeunes chercheurs en sciences-sociales, en marge d’un article-interview. Leurs champs de recherches (les avatars, le gaming, le hacking, les communautés virtuelles…) — inimaginables pour les générations antérieures — nous ont convaincus de renouer avec la fameuse question du passage de l’analogique au digital. Une des problématiques centrales nos propres recherches en philosophie et sociologie, en DEA puis en Doctorat, à Paris 1 / Panthéon-Sorbonne sous la direction de M. Alain Gras, dans les années 80 et début 90.

Avec un décentrage : depuis, donc, ce n’est plus à proprement parler le passage comme tel qui fait l’objet d’études. Cette translation vers une société numérique est actée, pour le meilleur et pour le pire; bien que cette phase soit encore inachevée comme en témoignent, en particulier, les nombreux soubresauts dans le domaine culturel et social qui obligent à repenser des modèles économiques et hiérarchiques de manière horizontale et transversale…

Mais demeure la question de ses modalités d’inscription, de transcription, de souscription (ou d’adhésion, si vous préférez). De l’arrière-monde que cela implique. Du nouveau monde que cela dessine. Des mondes possibles que chaque « progrès » scientifique et technique laisse entrevoir. Des mondes chimériques que nous promettent aussi les bio et nano-technologies. Sachant que nous ne sommes qu’au début de ce processus…

Aujourd’hui nous assistons, impuissants, au développement presque heure par heure de cette hydride numérique qui colonise la moindre parcelle de notre quotidien. Et au final, avec le verrouillage des logiciels et la réification des données, pour ne pointer que deux travers de cette nomenclature du monde, la numérisation s’avère plus une entreprise de cryptage que de décryptage.

C’est pourquoi nous voulions croiser les propos de philosophes, sociologues, anthropologues, mathématiciens, géographes, médecins et ingénieurs, à propos de ce changement de paradigme qui marque notre entrée dans le XXIème siècle. Comme un jeu de piste multi-directionnel, mais non exhaustif, faut-il le souligner, afin d’éclairer les différentes facettes de cette révolution civilisationnelle; tant au niveau théorique et esthétique, que sur le plan pratique et critique…

Laurent Diouf – Rédacteur en chef

> Sommaire :
Mutations technologiques
Réalité augmentée
Corps numérisé
Interaction homme / machine
Géolocation & urbanisme
Esthétique numérique
Dématérialisation symbolique
Objets communicants
Imaginaire & identité 2.0
Réseaux & culture médiatique
Art & science
Flux & biotechnologie
Ontologie & codage du vivant
Ubiquité & virtualité

> Rédacteurs :
Anne Petiau
Dominique Moulon
Emmanuel Ferrand
Emmanuel Guez
François J. Bonnet
Gérard Dubey
Jean-François Lucas
Jean-Paul Fourmentraux
Jean-Pierre Cometti
Joël Valendoff
Laure Ferrand
Louise Poissant
Michel Tibon-Cornillot
Michel Puech
Norbert Hillaire
Olivier Zattoni
Philippe Boisnard
Sylvain Genevois

> Remerciements :

Ministère de la Culture et de la Communication

octobre / décembre 2013


> Éditorial :

De la tour d’ivoire aux halls d’immeubles

Nombreux sont les artistes dont les pratiques, collaboratives et participatives, associent aujourd’hui les publics à leurs créations. Qu’il s’agisse d’artistes comme Patrice Moullet dont les sculptures sonores (OMNI) permettent à des polyhandicapés de jouer de la
musique et de créer des spectacles, ou encore de Krzysztof Wodiczko qui travaille avec les sans-abris new-yorkais (Homeless Vehicle Project-Critical Vehicles), les femmes de Tijuana (The Tijuana Projection), et les vétérans de la guerre en Irak (…Out of Here: The Veterans Project).

L’art numérique, dans sa diversité et ses dimensions innovantes, touche des publics dits « spécifiques » (personnes défavorisées, en situation de handicap, seniors, jeunes…) dans des lieux non moins « spécifiques » (quartiers sensibles, prisons, hôpitaux, etc.). Ce 72ème numéro de MCD offre un panorama non exhaustif, loin de tout voyeurisme ou « dolorisme », d’initiatives artistiques qui réconcilient l’humain et la technologie.

Cette édition montre, au travers d’articles et d’une série de portraits d’acteurs et de lieux, que la thématique du lien social, du « vivre ensemble », est ancrée dans la culture digitale. A l’ère du numérique et des réseaux, l’artiste connecté bouscule les a priori sur la fracture
numérique, et est souvent le meilleur médiateur pour transmettre et partager les savoirs de manière créative.

Anne-Cécile Worms – Directrice de la rédaction

> Sommaire :
Vingt ans que le fait numérique a percuté l’espace social…
Histoire de l’art, réseau(x), lien social
L’institution culturelle comme interface sociale
Corps empêchés et lien social
Les codes sociaux de l’art numérique
Les Nouveaux Commanditaires
Hyper(O)lds, les seniors connectées
Net Art, hacking créatif et esthétique des réseaux sociaux
Veduta : Chez Moi, une certaine utopie de l’art « à la maison »
WebDoc et lien social : être spectateur collaboratif
Terres Arbitraires ou les représentations sociales en question
Artistes, structures et initiatives

> Remerciements :
Nous tenons à remercier les auteurs et contributeurs de cette publication, en particulier les artistes et les directeurs de structures qui ont accepté de répondre à notre questionnaire, ainsi que le Ministère de la Culture et de la Communication pour le soutien apporté à cette
publication.

Arborescences créatives
cahier spécial – septembre 2013

> Éditorial :

L’écosystème numérique du RAN
Il y a six ans, nous étions une quinzaine d’acteurs à partager le constat que la création numérique souffrait d’une forme de cloisonnement dans les pratiques et d’un certain éclatement des initiatives. Convaincus que cet art de/en réseau ne pouvait faire l’économie de la mise en relation, nous avons commencé par interroger de manière transversale nos pratiques de programmateurs, chercheurs, critiques ou formateurs. Comment favoriser les rencontres entre artistes et scientifiques, participer à l’évolution et à l’adaptation des équipements des lieux ; faire en sorte que de jeunes artistes puissent être formés conjointement en arts et sciences ? Ou encore garder une trace du processus de création de ces oeuvres guettées par l’obsolescence ?

Au fil des échanges, un groupe de réflexion s’est constitué et la nécessité de penser un outil efficace de coopération et de veille sur le plan international a rapidement émergé. Le faisceau des questionnements individuels a convergé vers une volonté commune et un engagement collectif. Le Réseau Arts Numériques (RAN) était né. Ont suivi six années d’expertises partagées, de convergences et de divergences sur la manière de mutualiser les ressources et les équipements, la coproduction et la diffusion des oeuvres, la mobilité des artistes ou encore la communication.

Aujourd’hui, le RAN repose toujours sur une dynamique volontaire de personnes, un groupement d’intérêts individuels animés par un état d’esprit collaboratif. Ce réseau a la particularité de réunir des hommes et des femmes qui portent des projets de dimensions, de natures et de cultures très diverses. Privées ou publiques, institutionnelles ou alternatives, expérimentées ou naissantes, tous les types et échelles de structures s’y côtoient sur un pied d’égalité. L’occasion à chaque rencontre de faire/refaire mieux connaissance et de partager nos problématiques de lieux, d’écoles, de festivals, de médias ou d’entreprises. Au rythme des projets et des combinaisons entre ses membres, le RAN se remodèle à l’image d’un maillage élastique et d’une cartographie des arts numériques à géométrie variable.

Après un certain nombre de projets partagés : workshops, coproductions, commissions artistiques, projets éditoriaux ou colloques, nous avons choisi de poser un regard, rétrospectif et prospectif sur ces expériences. Ce cahier spécial revient notamment sur deux oeuvres, labellisées par le RAN et emblématiques de sa diversité. Tropique d’Étienne Rey relève de l’installation immersive s’appuyant sur un dispositif technologique innovant alors que C2M1 de Magali Desbazeille et Siegfried Canto s’apparente à une performance médias low tech. L’une repose sur une expérience sensorielle, s’appuyant sur une recherche en neurosciences et l’autre sur une expérience réflexive basée sur une recherche en sociologie du langage. Avec légèreté, sérieux ou malice, Tropique et C2M1 explorent les nouveaux modes de perception et les nouvelles manières d’écrire et de parler qui s’offrent à nous, des perspectives essentielles pour envisager le développement de nos humanités futures.

Anne-Cécile Worms – Directrice de la rédaction de MCD
Dominique Roland – Directeur du Centre des Arts d’Enghien-les-Bains
structure coordinatrice du RAN

> Remerciements :
Nous remercions tous les contributeurs : membres du RAN, artistes associés et l’équipe du Centre des arts qui ont collaboré à cette publication. Enfin, nous adressons un remerciement spécial à l’équipe de Musiques et Cultures Digitales, structure à la fois membre et partenaire du RAN, sans l’engagement de qui ce cahier spécial n’aurait pu voir le jour. Une nouvelle manifestation de l’état d’esprit contributif de ce réseau.

juin / août 2013

> Éditorial :

L’Afrique digitale

En 1984, dans un livre intitulé Un regard noir*, Makossa alias Blaise N’Djehoya, décrivait non sans humour des Français vus par les Africains. Aujourd’hui, nous vous proposons de parcourir les pistes de la création numérique en Afrique avec un point de vue différent sur les nouvelles technologies : les Africains vus par les Africains. Et si l’innovation, dont le monde occidental se gargarise, était à (re)découvrir sur le continent africain ? Détournement, récupération, inventions, nouveaux usages…

L’art contemporain africain lié aux nouvelles technologies reste aujourd’hui méconnu et sous-représenté à l’échelle internationale. Cette publication présente une première cartographie, du Maghreb jusqu’en Afrique du Sud, valorisant les acteurs de la création numérique africaine. Panorama extraordinaire mais non exhaustif, ce numéro reflète la diversité et la richesse de ces expressions artistiques, liées aux contextes spécifiques, culturels, économiques et sociaux du continent africain.

Toutes les tendances sont représentées : installations multimédia, oeuvres-machines, photographie numérique, art vidéo, live audio-visuel, Netart, art sonore, lectures poétiques, projets typographiques, graphisme animé, jeu vidéo, processus participatifs, dispositifs interactifs, art du recyclage, art du code, design, art de la localisation, « culture virale de la rue », expérimentations libres… Les structures qui produisent et/ou diffusent ces oeuvres sont aussi mises à l’honneur : festivals, plateformes de ressources, sites Web, blogs, collectifs investis dans les logiciels libres et l’Open Source, Fablabs, réseaux d’innovation…

Musiques & Cultures Digitales a initié dès 2009 le projet Digitale Afrique, avec Karen Dermineur, rédactrice en chef invitée sur ce numéro, pour proposer une nouvelle perspective sur les nouvelles technologies en partant découvrir les créateurs du continent africain, qui les utilisent et les détournent, qui créent tout simplement avec les outils contemporains.

Anne-Cécile Worms – Directrice de la rédaction

* Blaise N’Djehoya et Massaër Diallo, Un regard noir, Les Français vus par les Africains, 1984, éditions Autrement.

> Sommaire :
Création numérique à Dakar : naissance et évolution
Une culture de la technologie : comprendre l’art numérique en Afrique du Sud et de l’Est
Metatrame : une plateforme immersive 3D libre et expérimentale, implantée par GawLab au Sénégal pour l’Afrique de l’Ouest
Négocier une culture mondiale dans l’art numérique sud-africain
Dala, Interface 2012 : cartographier le trajet entre Cato Manor et Durban Central
L’idéation textuelle et le numérique en Afrique du Sud : vers un usage militant des « écritures du peuple »
Dans la faille : la pratique des médias de Hobbs et Neustetter de 1999 à nos jours
L’innovation en Afrique subsaharienne : la réussite des technologies mises au service du développement local
Le continent africain, creuset de l’innovation : retour aux sources de la créativité sociale
Portraits d’acteurs du numérique :artistes, porteurs de projets innovants, événements, institutions…

> Remerciements :
Nous tenons à remercier particulièrement les auteurs et les artistes ayant contribué à ce numéro, Tegan Bristow d’Afrique du Sud pour son aide précieuse sur l’Afrique anglophone, l’Organisation internationale de la Francophonie, engagée dans la promotion de la diversité culturelle et linguistique notamment sur le continent africain, dont le soutien nous permet de mettre à disposition gratuitement cette publication en français et en anglais aux formats numériques (pdf et e-book), et l’Institut français, dont le cahier spécial rend compte du cycle de conférences Digital Africa (forums des industries numériques), initié en 2012, sur les industries numériques et l’innovation en Afrique.

musique et création sonore
mars / mai 2013

> Préambule :

Cela avait commencé par un mail alléchant du rédac chef…

Cela avait commencé par l’envie, farouche, de recontacter quelques otakus…
Des personnes croisées au cours de nombreuses pérégrinations radiophoniques et journalistiques. Des fondu(e)s pour qui la musique, le son et les bruits sont un art de vivre, presque un réflexe identitaire…

L’idée était non pas de parler des derniers courants musicaux, mais bien de digresser sur des pratiques musicales, des modalités et supports de création et de distribution. Le tout hors actualité, hors de tout impératif promotionnel. Ou presque… Et puis, surtout, avec l’envie de regarder un peu dans le rétroviseur à l’heure où tout s’apparente à une fuite en avant dans un présent sans cesse renouvelé; en particulier dans le domaine musical…

L’idée était aussi d’appuyer sur « pause » pour essayer de mesurer le changement survenu depuis ce qu’il est convenu d’appeler « la révolution numérique ». De mettre en perspec-tive le « gap » entre les anciens vecteurs de diffusion (disquaire, radio, magazine, etc.) et les nouveaux facteurs portés par Internet que sont la virtualité (dématérialisation de la musique, etc.) et la mobilité (smartphones, géolocalisation, etc.). De garder notre capacité d’étonnement par rapport à la remodélisation de nos possibilités d’échange et d’expérimentation de la musique, face à la convergence image / son.

L’idée était enfin, dans une sorte de mouvement en spirale qui va du plus près de l’édition (les labels) aux formes les plus éloignées de la composition musicale (field recording), d’impressions fugitives (bootlegs) à des réflexions plus didactiques (cinémix, sons-fixés, etc.), d’évaluer les nouvelles procédures d’écoutes, de traquer d’anciens instruments et technologies précurseurs des musiques électroniques, de s’interroger également sur « le retour du refoulé » — i.e. du son analogique — tout en faisant un peu de prospective autour des balbutiements du « son 3D » qui résonne comme un futur antérieur digne de la science-fiction…

Bien « entendu », ce panorama ne saurait être complet. Et c’est tant mieux, car cela augure d’autres numéros de ce type pour continuer cette cartographie « audio-visuelle » en forme de cabinet de curiosités, où les thématiques ricochent entre elles; à la manière d’une version dub. Oui, il fallait bien que le mot « dub » figure dans ce préambule qui n’en est pas un…

Bonne écoute lecture ;-)

Laurent Diouf – Rédacteur en chef

> Sommaire :
Optical Sound, un label transversal
Entropy Records, l’art du support
monoKraK, l’exemple d’un net-label
Confusion technique
Graphisme
Du disquaire à la vente en ligne
Partage
Web-radios, de l’utopie au streaming
Du fanzine au webzine
Pirates en ligne
Écoutes singulières
Écoute participative
Ciné-concert et cinémixes
Concerts, raves, festivals
Live A/V, son et image
Cyberperformance et géolocalisation
Mobilité et musicalité
Musique pour smartphones et tablettes
Musiques expérimentales et danse
Field recordings
Sons fixés et musiques de montages
Créations sonores
Le synthé analogique à l’ère du numérique
Les nouveaux paradigmes du son 3D
Musique and science
Synesthésies musicales
Musique et science-fiction

> English Version / Version Anglaise

Démocratie – un art difficile
cahier spécial – décembre 2012

> Éditorial :

L’artiste citoyen
Internet et les réseaux sociaux ont transformé la participation citoyenne aux débats démocratiques. Les activistes du Web (Anonymous, Occupy, Indignés…) participent à l’émergence d’une conscience collective. L’anonymat et le pseudonymat permettent aux gens d’agir en tant qu’individus, avec la possibilité d’avoir plusieurs identités.

Fabrice Epelboin, membre du collectif de journalistes-hackers de reflets.info, dans un entretien donné à Xavier de la Porte (L’Impossible, L’Autre Journal, N°1), explique l’importance des chatrooms sécurisées qui ont permis aux tunisiens et aux syriens de communiquer sans se mettre en danger. Il affirme ainsi : La démocratie telle qu’on la connaît, c’est terminé. La démocratie représentative ne marche pas. Les formes nouvelles de post-démocratie qui sont en train de s’inventer, soit parce qu’elles font participer massivement les citoyens, soit parce qu’elle parient sur le fait de nommer des représentants au hasard, ne sont pas la démocratie où on l’entend d’habitude. (…) Ici en Tunisie, ce ne sera pas la démocratie telle qu’on l’entendait au XXe siècle. Ce sera autre chose. Un truc où les citoyens pourront tous participer à la vie politique de la cité et où les différences se feront par les capacités de chaque citoyen à influencer les autres, à rassembler les gens, à faire du buzz etc. Mais il faudra trouver un autre mot que démocratie.

À l’invitation de l’Ososphère, Musiques & Cultures Digitales a assisté au premier Forum mondial de la Démocratie de Strasbourg, et nos équipes conjointes ont suivi les débats sur la crise de la représentation politique et les défis démocratiques liés aux inégalités sociales. Ce tiré à part met l’accent sur les artistes qui investissent les réseaux et contribuent à la création de zones d’autonomie temporaires et nouveaux espaces d’expression démocratiques. D’autres artistes multimédia se réapproprient l’espace public à l’instar des activistes sociaux et politiques. Mention spéciale à Peter Kennard, figure de l’artiste engagé, et à Krzysztof Wodiczko, qui donne lui aussi la parole à ceux qui ne l’ont pas (vétérans de guerre en Irak, femmes de Tijuana, immigrants, sans domicile fixe…) et transforme l’espace urbain en gigantesque territoire artistique. A suivre…

Anne-Cécile Worms – Directrice de la rédaction

 

Un geste
Strasbourg a accueilli du 5 au 11 octobre 2012 la première édition du Forum Mondial de la Démocratie de Strasbourg, organisée avec le Conseil de l’Europe et réunissant plus de 1 000 responsables gouvernementaux, élus, dirigeants d’organisations internationales, représentants de la société civile, journalistes et experts venus des cinq continents pour confronter les différentes pratiques démocratiques dans le monde.

Sur le thème de La démocratie mise à l’épreuve : entre modèles anciens et réalités nouvelles, ce Forum s’est posé un certain nombre de questions essentielles dont celle de l’impact des nouvelles technologies de la communication pour la mobilisation citoyenne. L’Ososphère a été invitée à participer à ce temps de questionnement en se penchant plus singulièrement sur la thématique Valeurs virtuelles ? Démocratie et nouveaux réseaux sociaux. Notre proposition a été de venir nous immerger dans ce Forum en y emmenant des artistes parmi ceux qui traversent notre programmation et se questionnent, chacun à leur manière, sur les enjeux de la citoyenneté et de la démocratie; nous avons également constitué une équipe rédactionnelle en complicité avec MCD et Radio En Construction avec pour objectif de produire notamment la présente publication à partir de cette expérience du Forum.

Nous sommes régulièrement percutés au fur et à mesure de la trajectoire de l’Ososphère par des oeuvres qui interrogent l’impact d’Internet et des réseaux sociaux sur nos vies et sur les pratiques démocratiques, provoquant chez nous de nombreuses discussions – dont certaines partagées avec l’équipe de MCD. Cette action est ainsi née alors que nous ressentons le besoin qu’un débat complexe autour de ces questions vienne équilibrer les emballements médiatiques et la puissance séductrice des dispositifs afin d’amener les individus que nous sommes, découvrant tout-à-trac qu’ils sont devenus « friends » ou « twittos », à interroger à cet endroit-là également leur citoyenneté. Modeste et forcément parcellaire, cette publication n’est qu’un geste dans ce débat et nous espérons qu’elle contribuera à alimenter les conversations qui le feront exister en tous lieux.

Thierry Danet – L’Ososphère

> Remerciements :
Ville et Communauté Urbaine de Strasbourg, Conseil de l’Europe

WJ-Spot #2 : les artistes s’emparent du réseau
décembre 2012 / février 2013

> Éditorial :

Chercheurs d’art :
les pépites de la toile

S’il vous arrive, au détour d’une rue, d’être fasciné par une oeuvre de street-art, les artistes du Net devraient aussi vous surprendre quand vous surfez sur la toile. Le réseau est devenu un espace de création incontournable où l’on peut découvrir de l’art visuel et sonore, génératif, interactif, des oeuvres collectives, des dispositifs de téléprésence… Les artistes utilisent et détournent les navigateurs, les réseaux sociaux, les moteurs de recherche, la géolocalisation, les logiciels, le code.

58 web-activistes exposent dans ce numéro leurs points de vue sur la création en réseau et vous livrent leur playlist de sites Internet de référence. Cette photographie instantanée du Net Art est la deuxième publication de MCD consacrée à cette mouvance artistique, avec Anne Roquigny comme rédactrice en chef invitée. WJ-Spots#1, avait déjà réuni les témoignages de plus de 40 personnalités : artistes, critiques, chercheurs, commissaires artistiques, hackers…

L’histoire et le futur de l’art sur Internet. Tous ces intervenants vous invitent à la découverte des oeuvres emblématiques de la création en ligne, et partagent leurs réflexions sur les évolutions rapides de l’art en réseau. En couverture, Agatha Appears d’Olia Lialina. Une oeuvre de 1997 qui raconte l’histoire d’Agatha, perdue la nuit dans une grande ville. Elle rencontre un ingénieur réseau qui lui propose de lui apprendre la puissance d’Internet. Agatha voyage alors de serveur web en serveur web : « pour comprendre le net, vous devez être à l’intérieur « …

Anne-Cécile Worms – Directrice de la rédaction

> Sommaire :
Glitch art
Tactical media
Generative art
Memes
Google art
Media hacking
Pop net art
Sofware art
Digital folklore
Machinima
Web art
Hacktivism
Code art
Ascii art
Facebook art
Locative media
Telematic art
Network performance
Seapunk
New Aesthetic

> Remerciements :
Nous tenons à remercier particulièrement tous les participants et partenaires de WJ-Spots, ainsi que le Ministère de la Culture et de la Communication et les annonceurs de MCD pour leur soutien à cette publication.

the open future
- bilingue (english / french)
septembre / novembre 2012

 

> Éditorial :

La liberté libre *

Partage, collaboration, participation, transparence… La révolution numérique a permis l’émergence d’une « culture libre » selon le titre du livre de Lawrence Lessig, Free Culture**. Le point de départ est la création du mouvement du logiciel libre par Richard Stallman qui déclarait : Je puis expliquer la base philosophique du logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Liberté, parce que les utilisateurs sont libres. Égalité, parce qu’ils disposent tous des mêmes libertés. Fraternité, parce que nous encourageons chacun à coopérer dans la communauté.

À partir du développement des logiciels libres, les principes des licences libres ont été appliqués dans les domaines artistiques, scientifiques, pédagogiques, etc. Il existe aujourd’hui des communautés qui partagent un même ensemble de valeurs autour de l’art libre, de la science ouverte, de l’architecture open source, du design collaboratif, de l’Internet libre et ouvert.

Pour faire le point sur ces pratiques culturelles et sociales, MCD a invité Marco Mancuso, critique, chercheur et commissaire, et son équipe de Digicult en Italie, à réaliser ce numéro The Open Future. Ouverture des données, sciences DIY (à faire soi-même), immeubles construits sous licence Creative Commons, musiques libres, BioHacking, innovation ouverte… le panorama que vous allez découvrir ouvre le champ des possibles au-delà du débat sur les droits d’auteur et la propriété intellectuelle. L’ouverture numérique du monde peut être synonyme de partage des savoirs, de conscience collective et de liberté.

Anne-Cécile Worms – Directrice de la publication

* Arthur Rimbaud, « Je m’entête affreusement à adorer la liberté libre », Lettre à Georges Izambard (2 novembre 1870).
** Lawrence Lessig, « Free Culture, how big media uses technology and the law to lock down culture and control creativity », Penguin USA, 2004.

> Sommaire :
Préambule par Bertram Niessen
Présentation Digicult et des auteurs de ce numéro
Internet & société
de la créativité individuelle à l’innovation collective
Vers une masse créative ?
Médias numériques & nouvelles formes d’activisme : interviews de Michel Bauwens et Geert Lovink
Le paradoxe du droit d’auteur : interview de Philippe Aigrain
L’audiovisuel sur le net
Comment visualiser 1 million d’images ?
UbuWeb, archives vidéo à l’ère numérique : interview de Kenneth Goldsmith
Si les choses pouvaient parler : conversation avec Hugues Sweeney
Sons et musique en ouverture
Musique post-apocalyptique. qu’avons-nous appris?
Dissection de l’auteur : Mattin
Déconstruction sonore : Julien Ottavi / Apo33
Design & architecture
rêves et dérives dans l’architecture numérique
Matérialité ajustable
L’architecte et le virage collaboratif : interview de Daniel Dendra
Soupe digitale : dialogue avec Marc Fornes de Theverymanytm
L’art d’une science libre et ouverte
Biotechnologie d’intérêt public
Hackteria : interview de Marc Dusseiller
Art, science, politique et biologie : du bio-hacking chez La Paillasse
Carte blanche à Antoine Moreau

> Remerciements :
Nous remercions particulièrement Jean-Christophe Théobalt pour le soutien que le Ministère de la Culture et de la Communication apporte à cette publication, Marco Mancuso et son équipe de Digicult, ainsi que tous les annonceurs et partenaires de l’association Musiques & Cultures Digitales.

bilingue (english / french) – juin / août 2012

> Éditorial :

Les festivals au coeur de la création numérique
Pour la sixième édition de ce guide, nous avons choisi de vous présenter en couverture un personnage énigmatique que l’on retrouve de festival en festival, sur son scooter fluorescent dans la nuit. Qui est ce Blue Rider ? D’où vient-il ? Où va-t-il ? Nous l’avons rencontré à Elektra à Montréal et au Mapping à Genève. Il imprime un parcours lumineux, poétique, et invite à la découverte.

Et si les arts numériques réinventaient la ville ? Cette question est justement le fil rouge des Bains Numériques qui investit, depuis 7 éditions, la ville d’Enghien-les-Bains. Chaque festival est effectivement l’occasion de ré-enchanter l’espace public, en offrant des déambulations créatives à travers des installations, expositions, performances, concerts…, à l’échelle d’une ville, quelle que soit son importance, mais aussi d’un quartier ou d’un village.

Ce panorama international des festivals numériques 2012 reflète de façon frappante leur dynamisme et leur diversité. Malgré un contexte économique particulièrement difficile, les directeurs de festivals continuent à s’engager aux côtés des artistes. Ce sont souvent les seuls à défendre les cultures numériques et à les rendre accessibles à un large public, alors que, si le marché de l’art numérique commence à émerger et à susciter l’intérêt parfois passionné, les oeuvres sont encore trop peu nombreuses à être présentées dans des musées ou acquises par les institutions.

De nouvelles collaborations se créent, entre différents lieux ou festivals pour coproduire ou co-diffuser, et nous tenons à saluer ces initiatives. Des réseaux se constituent comme le RAN (Réseau Arts Numériques), ou le Labo Européen des Festivals créé dans le cadre des Nuits Sonores à Lyon. Un programme européen permettra également à l’exposition Panorama 14, le rendez-vous annuel de la création au Fresnoy, de tourner en Belgique, en Lituanie et en Espagne.

Nous avons choisi de faire un focus sur les festivals AudioVisuels (A/V) à travers plusieurs reportages, aussi bien sur les nouvelles tendances, le Live Cinéma, les performances A/V, le Mapping, que sur les nouvelles écritures, court-métrages expérimentaux, films d’animation, webdoc… Là encore, les festivals sont des canaux de diffusion essentiels pour ces nouveaux formats. Musiques électroniques, arts numériques, cultures digitales, suivez un guide particulièrement riche en événements (437 festivals recensés !) qui reflètent l’importance de cette création à l’échelle internationale.

Anne-Cécile Worms – Directrice de la rédaction

> Remerciements :
Région Île-de-France, Ministère de la Culture et de la Communication