double exposition

Rentrée chargée pour Antoine Schmitt avec deux expositions en parallèle, sans compter ses œuvres que l’on peut encore voir au Havre (La Sprite, dans le cadre festival Un Été Au Havre) et à Poitiers (Cascade Series pour L’Atelier des mémoires vives et imaginaires).

La première, Movement Of The Pixel, est une rétrospective qui se tiendra à la Galerie Charlot, du 8 septembre au 31 octobre. Ingénieur-programmateur, Antoine Schmitt se tourne vers l’art numérique, sous influence de la cinétique et de la cybernétique, à la fin des années 90.

Cette exposition regroupe donc 25 ans de créations d’Antoine Schmitt autour des processus du mouvement. Les œuvres génératives présentées, minimales et abstraites, en perpétuel mouvement, toujours similaires, toujours différentes, incarnent chacune une situation, un système, un mode d’être.

Dans ces oeuvres minimales et abstraites, les mouvements infinis des formes élémentaires, pixels, lignes, carrés […] recréent à l’écran des processus inspirés du réel, des particules élémentaires, des masses du cosmos, des foules d’humains, des noeuds psychiques, des mouvements du corps, ou encore de systèmes issus de théories psychanalytiques, philosophiques, scientifiques, ou sociologiques.

Cette exposition est un aperçu scintillant de ses créations et de sa démarche artistique qui s’étend aussi au-delà, s’incarnant également dans des installations monumentales, des performances, des concerts audiovisuels, en solo ou en collaborations.

La deuxième, Être Machine, présente 4 nouvelles créations au Centre d’Art Les Églises de Chelles, du 11 septembre au 07 novembre. Ici, pas de pixels qui virevoltent sur écran, mais d’étranges appareillages.  

Des sculptures physiques : lumineuses, dynamiques, génératives et/ou interactives de grande taille qui tranchent singulièrement avec l’univers artistique d’Antoine Schmitt. Des machines « émancipées » qui semblent avoir réalisé quelques prophéties de la science-fiction, mais sans sombrer dans le transhumanisme…

Comme le souligne Antoine Schmitt, en introduisant des entités artificielles radicalement autres par leur être au monde propre, cette série d’œuvres propose explicitement des manières différentes d’être vivants dans le monde même que nous habitons, des manières différentes de nous voir nous-mêmes à travers leurs sens, leurs interprétations, leur subjectivité, leurs vécus.

Elles portent un regard sur nous, et cette exposition propose de porter un regard différent sur elles, et par là même porter un regard différent sur le monde et sur nous-mêmes. En ces temps à la fois de replis identitaires et de recompositions de nos rapports au vivant, Être Machine ouvre les possibles d’une altérité encore plus radicale.

> exposition Movement Of The Pixel (rétrospective)
> du 08 septembre au 31 octobre, Galerie Charlot, Paris
> https://www.galeriecharlot.com/

> exposition Être Machine (créations)
> du 11 septembre au 07 novembre, Centre d’Art Les Églises, Chelles
> https://www.chelles.fr/

> Antoine Schmitt
> https://www.antoineschmitt.com/

art, informatique et cybernétique

En 1968, une exposition fondatrice était présentée à l’Institut of Contemporary Arts de Londres par Jasia Reichardt. Intitulée Cybernetic serendipity, cette manifestation mêlait art et cybernétique. Depuis, l’informatique et les nouveaux médias ont changé nos vies. Partant de cet événement originel, l’exposition L’atelier des mémoires vives et imaginaires se propose d’explorer un ensemble de démarches très diverses, depuis la fin des années 1960 jusqu’à aujourd’hui. Réinvention ou détournement de l’objet, travail sur le langage, le code, les algorithmes, etc. […] La scénographie de l’exposition s’inspire des cartes mères et des circuits imprimés, occupant ainsi la totalité de la surface au sol de la chapelle Saint-Louis.

Avec les œuvres de Félix Agid, Asymptote (Lise-Anne Couture & Hani Rashid), Art & Language (collectif), Pierre Besson, Hervé Bezet, Samuel Bianchini (avec Sylvie Tissot), Guillaume Boissinot, Émilie Brout & Maxime Marion, Bernard Calet, Arthur Chiron, Alain Declercq, Ana Ebsen, Esad Talm Angers / D2g, Ezct Architecture & Design Research, Didier Fiúza Faustino, Pierre Jean Giloux, Günter Günschel, Ludovic Houplain (H5), Philippe Hurteau, Paul Kessel, Anne-Sarah Le Meur, Mlav-Land (Maud Lévy & Antoine Vercoutère), Manfred Mohr, Julien Prévieux, Sabrina Ratté, Antoine Schmitt, Laurent Signac (avec  Thierry Pasquier), Jeffrey Shaw (avec Dirk Groeneveld), Wilfried Thierry, Marianne Vieulès, Philippe Untersteller, Liam Young…

> du 01 juillet au 31 octobre, La Chapelle Saint-Louis, Poitiers
> https://www.poitiers.fr/

La Chose Mentale : des NFT à l’œuvre…

La 21e édition du festival Accès)s( est placé sous le signe des NFT (Non Fungible Token). Dans le sillage des monnaies dématérialisées comme le Bitcoin ou l’Ethereum, la technologie du blockchain s’est appliquée aux œuvres d’art numérique. Ce code algorithmique assurant l’identité, l’authenticité et la propriété de l’œuvre, celle-ci peut continuer d’être dupliquée sans que le fichier d’origine ne perde de sa valeur. La certification de l’algorithme la rend non-interchangeable. Par définition, cela devient un bien non-fongible (NFT). Cela ouvre désormais la voie à une spéculation comparable à celle de l’art contemporain…

On se souvient avec effarement des ventes astronomiques qui ont agité le microcosme de l’art numérique ces derniers mois. La palme revenant à Beeple qui a refourgué à l’insu de son plein gré, Everydays – The First 5 000 Days, un fichier de net-art à l’esthétisme déjà bien daté, pour 69,3 millions de dollars lors d’une vente chez Christie’s ! Pas en reste, Fred Forest a saisi l’occasion pour faire un « reboot » de son œuvre Parcelle Réseau, rebaptisée pour l’occasion NFT-Archeology. Objet virtuel accessible sous forme d’un code, visible sur écran et mit en vente symboliquement pour un dollar de plus que celui de Beeple, NFT-Archeology est présenté dans le cadre du festival Accès)s(.

Florent Colautti, Les Corps Mécaniques. Photo: D.R.

De même que la Poésie transactionnelle de Maurice Benayoun, déclinaison de Value Of Values, qui joue sur la valeur de l’œuvre indexée sur les ondes cérébrales du spectateur ou « brain worker ». Coiffé d’un casque EEG, le brain worker contribue ainsi à l’évolution d’une forme (…), à travers un champs de données de satisfaction émises par son cerveau. Il en résulte un modèle tri-dimentionel (…), un archipel de formes travaillées et validées collectivement comme une “collection” et une monnaie, échangeable, négociable, collectionnable et imprimable. Chacun devient alors propriétaire de la forme à laquelle il vient de donner vie.

D’autres créations faisant appel à la réalité virtuelle et au cerveau sont aussi proposées. Avec J’ai fait ma maison dans ta boite crânienne, Jeanne Susplugas mêle expérience en VR et approche singulière et intime du fonctionnement de l’esprit humain. Invoquant l’incontournable Philip K. Dick, Stéphane Trois Carrés propose un monde brouillé, en décallé (Décalage) qui emprunte aux jeux vidéo et fait appel à l’homéomorphisme. Toujours dans le monde virtuel, on pourra (re)découvrir une des premières œuvres en VR de Mat Mullican, Five Into One 2 (1989). Une vidéo réalisée en 1992 par Jean-Louis Boissier accompagne ce voyage dans le temps.

À cela s’ajoute, plus récent, un film VR réalisé par Marie-Laure Cazin, Freud, la dernière hypnose Champ / Contre Champ. Un film qui « résonne » en un sens avec l’installation/performance de Virgile Novarina, Rêve quantique, mettant en scène un dormeur muni de capteurs qui semble interagir avec un mystérieux objet, une cuve transparente circulaire contenant un océan miniature, inerte en apparence — de l’eau dormante —, mais dont les mouvements intérieurs sont révélés au sol par un jeu d’ombre et de lumière.

Parmi les œuvres exposées, on note aussi la sculpture robotique de Samuel Bianchini & Didier Bouchon, Hors Cadre. Un hommage à Marcel Duchamp par Mathieu Mercier (Boîte-en-valise). Des œuvres mixtes : photographie et réalité augmentée pour Stéphanie Solinas (L’inexpliqué). Des vanités 2.0 : crâne de sel et dispositif audio pour le duo Scénocosme (Cogito Ergo Sum). Des dessins, photographies et vidéos inspirés de la télépathie : La machine à enregistrer la télépathie homme–animal de Marion Laval-Jeantet & Benoit Mangin, Pof XX / Protocole de Télépathie de Fabrice Hyber. Des « créations web-natives » sur un site dédié, pour une exposition virtuelle, par cinq artistes héritiers du net-art (Haydi Rocket, Marina Vaganova, Marie Molins, Marianne Vieulès, Ben Elliot).

Scénocosme, Cogito Ergo Sum. Photo: D.R.

Toutes ces œuvres nées de « l’esprit de la machine » sont-elles le dernier avatar des « choses mentales », selon l’expression de Leonard de Vinci pour qualifier la peinture il y a 500 ans ? La réponse reste en suspend… Outre des rencontres et conférences autour de ces thématiques, le volet musical du festival Accès)s( nous réserve quelques surprises. Notamment Les Corps Mécaniques de Florent Colautti qui mettent en jeu tout un appareillage (moteurs rotatifs, percuteurs, vibreurs, archets magnétiques). Pilotés via l’informatique, ces corps électro-mécaniques déploient une narration musicale et poétique expressive et sensitive, qui se nuance de matières sonores éclectiques.

Tiny Tramp, Couloir Gang, Undae Tropic, Merry Crisis et Jaquarius se relaieront lors d’une nuit electro le samedi 9 octobre. Mais, le même soir, c’est surtout Esplendor Geometrico qui retiendra toute notre attention. Actif depuis le tout début des années 80, figure majeur de l’industriel aux structures et rythmes métalliques dont il sait aussi se détacher pour retrouver des accents plus primitifs et corporels, le duo espagnol (Arturo Lanz et Saverio Evangelista) est incontestablement la tête d’affiche de cette soirée. Enfin, les amateurs de musiques extrêmes et d’expériences limites devraient être comblés avec la projection du film de Jérôme Florenville, logiquement intitulé À qui veut bien entendre (feat. Joachim Montessuis, Mariachi, Evil Moisture, Nikola H. Mounoud, VOMIR, Arnaud Rivière et plus puisqu’affinités…).

> Festival Accès)s( 21, du 4 octobre au 27 novembre, Pau
> https://acces-s.org/

biennale internationale des arts numériques

La version 2021 de Némo, biennale internationale des arts numériques de la Région Île-de-France est annoncée pour cet automne, jusqu’au tout début de l’année prochaine. Comme les éditions précédentes, cette manifestation affiche une programmation pléthorique (ce n’est pas péjoratif) qui se distribue sur plusieurs lieux — à commencer par le CentQuatre, pivot de cet événement, ainsi que l’ENS Paris-Saclay, l’esplanade de la Défense, le Centre Wallonie-Bruxelles… — et événements associés. C’est Passengers, l’œuvre nomade de Guillaume Marmin qui servira de trait d’union entre les trois principaux pôles de cette édition.

Guillaume Marmin, Passengers. Photo: D.R.

Le sous-titre de l’exposition principale, Au-delà du réel ?, donne le ton : entre science-fiction et exploration de l’invisible, expériences sensorielles et performances sonores, la programmation réunira des artistes qui font œuvre de phénomènes astrophysiques, magnétiques, chimiques, nucléaires, mais aussi sociétaux, économiques, sociologiques et produisent de nouvelles cartographies du « réel » par la matérialisation de l’imperceptible.

Impossible de lister toutes les installations et performances qui sont proposées. On se contentera de signaler La Ligne rouge de Filipe Vilas-Boas & Guillaume Hutzler. Un projet d’augmentation technologique d’une barrière de sécurité qui fonctionne un peu comme un escape game. Atotal, nouvelle création du spectacle musical de Franck Vigroux et Antoine Schmitt dans le cadre d’un week-end Blade Runner. Franck Vigroux sera aussi présent à la Philharmonie de Paris pour Le Grand Soir Numérique aux côtés de Kurt d’Haeseleer, et à la MAC de Créteil pour la conclusion de son tryptique Forêt.

Schnitt, ScanAudience. Photo: D.R.

On notera aussi la conférence performée de Yvain Julliard (Cerebrum, le faiseur de réalité). La performance « magique » du metteur en scène et vidéaste Clément Debailleul (Cie 14:20), (Æon). Dead Center avec l’intervention de Jack Gleeson autour du transhumanisme (To Be a machine). L’incontournable Ryoichi Kurokawa (subassemblies) et, dans un autre registre, le live-set « total » de Max Cooper (Yearning for the infinite) ainsi que la B.O. électronique de la capture et réutilisation des données audio et biométriques du public par le collectif Schnitt (ScanAudience).

> du 9 octobre 2021 au 9 janvier 2022
> https://www.biennalenemo.fr/

cultures électroniques et arts numériques

Le rendez-vous international des arts numériques et des musiques électroniques organisé par Stereolux à Nantes aura lieu du 9 au 19 septembre. Cette 19e édition est portée par Hyper Nature, soit près d’une vingtaine d’installations qui reflètent les préoccupations et actuelles. En premier lieu, l’urgence climatique et les questions liées à l’environnement.

Les plantes sont au centre de plusieurs dispositifs. Au travers de son installation qui mêle vidéo et réalité augmentée, Elise Morin cherche à percer le secret de la résistance à la radioactivité de certaines plantes (Spring Odyssey). Mené en collaboration avec des biologistes de la NASA, que le sujet intéresse en vue de futures conquêtes spatiales au long cours, ce projet se base sur la végétation de la fameuse forêt rouge qui borde Tchernobyl…

Sabrina Ratté a élaboré un conservatoire virtuel où l’on entre-aperçoit des échantillons d’espèces végétales disparues (Floralia). À l’heure où les occidentaux obèses ou végétariens se gavent de spiruline (initialement élaborée pour combattre la malnutrition au Sahel, faut-il le rappeler), l’installation de Cécile Beau intitulée Soleil Vert se passe de commentaires…

Le phénomène des cryptomonnaies est mis en scène par Anna Ridler avec Mosaic Virus qui met en parallèle les données de 10000 tulipes (qui renvoient au premier crash spéculatif de l’histoire au XVIIe siècle aux Pays-Bas) avec les fluctuations du Bitcoin. Justine Emard fait le lien entre les abeilles et la fragilité de notre écosystème avec une installation basée sur un système de machine learning (Supraorganism). Le duo HeHe illustre simplement, mais efficacement, l’asphyxie qui menace notre planète en projetant de la poussière fluorescente sur un globe terrestre en mouvement (Laboratory Planet II).

Barthélemy Antoine-Lœff a recréé en miniature un glacier artificiel (Tipping point). Une illustration de la disparition de celui d’Okjökull, en Islande en 2014 ; premier glacier évaporé suite au réchauffement climatique dû aux activités humaines. L’eau (Laura Colmenares Guerra), la pollution lumineuse (Pepa Ivanova) ou bien encore les mouvements électro-magnétiques (Claire Williams) sont, entres autres, aussi mis en avant.

Pour les performances et le volet musical, on note en particulier la présence de Tim Hecker, Bird Signals For Earthly Survival, Para One, Alex Augier & Heather Lander, High Tone… Ateliers, ciné-mixes, workshops et rencontres complètent cette programmation.

> du 09 au 19 septembre, Stereolux, Nantes
> https://www.stereolux.org/scopitone-2021

quitter la gravité

Si vous n’avez ni le budget, ni l’envie, de vous envoyer en l’air avec Richard Branson, Elon Musk, Jeff Bezos et consorts, vous pouvez néanmoins Quitter la gravité avec l’équipe du Tetris au Havre jusqu’au début du mois de septembre.

Associée à l’Espace multimédia Gantner pour sa 5e édition, cette manifestation est structurée autour d’une exposition collective et 100 % féminine qui regroupe des œuvres de Jingfang Hao, Marie Lienhard, Silvi Simon, Tabita Rezaire, Cécile Babiole, Christina Kubisch, Vivian Caccuri, Linda Sanchez, Félicie d’Estienne d’Orves, Joyce Hinterding…

Comme le titre l’indique, leurs créations interrogent la notion de gravité, d’invisibilité au sens propre comme au figuré, avec des propositions poétiques, politiques et ludiques. Entre art sonore et expérience VR, dispositif symbolique et histoire parallèle, les pièces et installations proposées se jouent des sens et des éléments.

Contexte oblige, les visites sont gratuites, mais nécessite une inscription préalable. Plusieurs formules sont possibles (visite sensorielle, visite contée, visite créative, visite gadget, visite conférence). Des rencontres, des performances (Robert La Rousse), un fablab et des tables rondes sont également au programme.

> jusqu’au 5 septembre, Le Tetris, Le Havre
> https://festivalexhibit.fr/

 
Il fut un temps où l’on parlait d’afro-futurisme. C’était au siècle dernier, au creuset de musiques électriques, de science-fiction et de peinture valorisant l’Afrique moderne ; si ce n’est post-moderne… Cette thématique est toujours d’actualité et s’est enrichie depuis des questions civilisationnelles nées avec le nouveau millénaire (écologie, numérique, etc.). Et l’Afrique offre toujours un point de vue décentré (pour les Occidentaux…) pour questionner l’avenir et les récits du futur. L’écrivaine afro-américaine Octavia Estelle Butler, morte en 2006 en ayant laissé derrière elle des écrits de SF, proposait le terme d’histo-futuriste pour définir quelqu’un qui regarde vers l’avant sans tourner le dos au passé, combinant un intérêt pour l’humain et pour la technologie.

C’est dans cet esprit que la commissaire d’exposition Oulimata Gueye a invité des artistes du continent qui, à partir d’une approche critique de la notion de futur, se demandent de quels savoirs et de quelles histoires nous avons besoin pour imaginer les mondes de demain. Nous avons un aperçu de ces « histoires parallèles » au travers de l’exposition intitulée l’Université des Futurs Africains qui se tient jusqu’au 29 août au Lieu Unique à Nantes, avec DK Osseo-Asare & Yasmine Abbas, Larry Achiampong, Lo-Def Film Factory (Francois Knoetze & Amy-Louise Wilson), Hamedine Kane & Stéphane Verlet-Bottéro, Nolan Oswald Dennis, Tegan Bristow, Nhlanhla Mahlangu, Philisiwe Dube, Russel Hlongwane, Ångelo Lopes & Rita Raínho, Kapwani Kiwanga, Tabita Rezaire, Jean Katambayi Mukendi, Jean-Pierre Bekolo, Afrotopiques (Marie-Yemta Moussanang)…

Pour abolir symboliquement la distance entre le lieu de l’exposition et le continent africain, un espace conçu par les architectes DK Osseo-Asare & Yasmine Abbas est installé au sein de l’exposition. Consacré à la construction d’un savoir commun, il fonctionne comme un lieu utile, un laboratoire, un espace de rencontres, de travail, de performances, une université d’éducation populaire. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la Saison Africa2020 pilotée par N’Goné Fall, dont la tenue a été reportée en 2021 à cause de la pandémie de Covid19.

> jusqu’au 29 août, Le Lieu Unique, Nantes
> https://www.lelieuunique.com

Par les rêves…
Le rendez-vous annuel de la création au Fresnoy – Studio national

Nous n’avons pas fini de rêver. Pour le plus grand bonheur des psy et des artistes. Pour le malheur du temps… Le rêve, ou plutôt les rêves structurent la thématique du 23e rendez-vous annuel de la création du Fresnoy – Studio national qui se tiendra cet automne jusqu’à la fin de l’année. Ce qui vous laisse le temps, justement, de re-lire Le temps et le rêve de JW Dunne…

Gregor Božič, Monuments aux arbres tombés. Installation, 2021. © Gregor Božič

Comme le souligne Olivier Kaeppelin, commissaire de l’exposition, les films ou les installations de Panorama 23, utilisant le dessin comme l’art électronique, la sculpture, comme la réalité virtuelle, la théorie comme la poésie, ne cèdent jamais aux complaisances de l’idéologie, pour mettre en crise le monde avec lequel ils « débattent ». Ils se démarquent des discours rhétoriques et des slogans. Ils se détournent de cette économie du sens pour nous proposer de penser « par le rêve ». Ils côtoient, avec une grande liberté, les utopies littéraires ou scientifiques.

Les propositions artistiques se structurent sur quatre modalités. En premier lieu dans des face-à-face avec la présence humaine [où] le regard suit une ligne horizontale. […] Ils sont présents dans les photos, les dessins, les vidéos, les peintures, les performances ou ils nous échappent déclinés dans de multiples dimensions de l’espace grâce aux créations numériques.

Certaines invitent le regard à se lever sur le lointain. Dans d’autres travaux, la vision s’élève, se perd… C’est l’univers des fosses océaniques, des sonars, des réseaux ou encore de la fascinante matière noire. D’autres encore supposent un présent non-observale, théorique, présupposé par la mémoire des archives, les « datas », les modélisations, le calcul. Il est le fruit d’hypothèses conceptuelles, grâce à des jeux entre des cellules imperceptibles, entre les ondes et les particules. L’intrigue se manifeste par des cartographies, des encodages, des saisies systémiques ou des suppositions mathématiques.

Isabella Hin, Fight or Flight. Film, 2021. © Isabella Hin

Exposition avec Amélie Agbo, Judith Auffray, Guillaume Barth, Moufouli Bello, Olivier Bémer, Younes Ben Slimane, Santiago Bonilla, Ghyzlène Boukaïla, Gregor Božič, Alice Brygo, Emanuele Coccia, Anaïs-Tohé Commaret, Guillaume Delsert, Juliette Dominati, Vincent Duault, Rony Efrat, Elliot Eugénie, Joan Fontcuberta, Faye Formisano, Charles Fosseprez, Dora García, Julián García Long, Vera Hector, Isabella Hin, Che-Yu Hsu, Dorian Jespers, Olivier Jonvaux, Yongkwan Joo, Lina Laraki, Samuel Lecocq, Lefebvre Zisswiller, Lou Le Forban, Gohar Martirosyan, Kendra McLaughlin, Joachim Michaux, Magalie Mobetie, Lou Morlier, Toshihiro Nobori, Daniel Peñaranda Restrepo, Laure Prouvost, Chuxun Ran, Céleste Rogosin, Stéphanie Roland, Anhar Salem, Inès Sieulle, Marie Sommer, Ana Elena Tejera, Guillaume Thomas, Louise Tilleke, Minh Quý Truong,  Janaïna Wagner, Agata Wieczorek, Malte Zander, Yunyi Zhu

Il est précisé que le premier étage de la grande Nef du Fresnoy sera, durant l’exposition un lieu d’ateliers, de lectures, de discussions de convivialité et de partage…

> Panorama 23, le rendez-vous annuel de la création au Fresnoy – Studio national
> du 24 septembre au 31 décembre, Le Fresnoy, Tourcoing
> https://www.lefresnoy.net/

Daniel Peñaranda Restrepo, Ciuda sin sueño (titre provisoire). Film, 2021. © Daniel Peñaranda Restrepo

Friche culturelle investit depuis 2019 par le collectif Circulaire dans le 15e arrondissement de Marseille, les Ateliers Jeanne Barret proposent fin juin leurs premier grand événement : Métaboles.

Au programme : des installations, des vidéos, des rencontres et des performances… Certaines créations originales seront diffusées pour la première fois. Parmi les artistes, on citera Alexandre Chanoine, Antoine Boute, Félix Blume, Jonathas de Andrade, Julie Rousse, Léna Hiriartborde, Maxime Berthou, Robertina Šebjanič, Špela Petrič

Leurs projets présentés dans le cadre de Métaboles sont porteurs de réflexions dans les domaines des relations entre l’humain et son environnement naturel, autour des notions de soutenabilité, de résilience et des effets du capitalocène sur les autres êtres vivants.

Métaboles est soutenu par quatre associations — 1979, Diffusing Digital Art, M2F et Otto-Prod. La programmation est conçue par Luce Moreau (artiste résidente et membre active de Circulaire, co-directrice avec Paul Destieu de l’association M2F Créations Lab Gamerz à Aix-en-Provence et d’Otto-Prod à Marseille) et Constance Juliette Meffre (également membre active de Circulaire, productrice et commissaire d’exposition à D.D.A Contemporary Art).

> du 22 au 26 juin, Ateliers Jeanne Barret, 5 bd de Sévigné, Marseille 15
> https://www.jeannebarret.com/event-mtaboles
> http://metaboles.art/

Appel à candidatures 2022

Ouvert à l’automne 2020, le Lavoir Numérique est un équipement culturel de l’Établissement Public Territorial (EPT) Grand-Orly Seine Bièvre qui est l’un des douze territoires de la Métropole du Grand Paris.

C’est un lieu de diffusion et d’éducation dédié à l’audiovisuel numérique : ses champs d’exploration sont l’image fixe, l’image en mouvement et le son numériques. Sa programmation s’articule autour d’expositions, de projections cinématographiques et vidéos, de conférences, de spectacles, de concerts. Un important programme d’actions permettant la découverte et l’apprentissage par la pratique y est également développé. Le Lavoir Numérique est ouvert à tous les publics, amateurs et professionnels, débutants comme confirmés.

Le Lavoir Numérique inaugure son programme de résidences de création avec un appel à candidatures national pour la saison 2022. Ce programme de résidence de création propose l’accueil de trois créateur·rice·s durant un temps de résidence commun de deux mois (période fixe du 7 mars au 6 mai 2022), chacun·e intervenant dans un domaine d’expression différent issu du champ de l’audiovisuel numérique : l’image fixe, l’image animée ou le son.

Il offre aux candidat·e·s sélectionné·e·s la possibilité de créer une ou plusieurs œuvres de leur choix en explorant ce que les outils numériques apportent à la création dans le champ de l’audiovisuel numérique actuel, et en mettant au cœur de leur démarche un ou des publics du territoire.

L’appel à candidatures s’adresse à tout créateur·rice français·e ou étranger·ère résident·e sur le territoire national et ultra-marin français ayant une pratique significative de l’une de ces activités : photographie, musique, composition ou design sonore, réalisation, animation, etc. La sélection se fera sur dossier. La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 4 juillet 2021 à minuit.

Infos et modalités de candidature > https://lavoirnumerique.grandorlyseinebievre.fr