C’est une nouvelle descente aux enfers que nous proposent les artistes multi-médias Gast Bouschet & Nadine Hilbert. Vidéo en noir et blanc, musique crissante et entêtante, décor évanescent : une partie du Centre des Arts d’Enghien est ainsi le terrain d’expérience d’une étrange ré-interprétation de l’œuvre de Dante. Gast Bouschet & Nadine Hilbert ont opté pour le froid et le sombre, plutôt que le feu et le rougeoiement des abîmes infernaux : leur pièce maîtresse, Cocytus Defrosted qui offre succession d’images spectrales, est allégorie du neuvième cercle de l’Enfer de Dante; celui où les damnés sont emprisonnés dans la glace…
À l’étage, Laura Mannelli, architecte et artiste, complète cette exposition avec une série d’installations et une déambulation virtuelle. Les différents cercles et paliers de la Divine Comédie étant déjà des métavers… Co-réalisé avec Frederick Thompson (Revv Studio) et Gérard Hourbette (récemment disparu, co-fondateur du combo Art Zoyd), Near Dante Experience est donc un projet immersif qui « mixe » la Divine Comédie et les manifestations de ce qu’il est convenu d’appeler les expériences de mort imminente (en anglais, near death experience). Laissez votre corps derrière vous et laissez vous guider par la lumière au bout du tunnel…
Scène de Musiques actuelles du Havre, le Tetris est porté par une équipe qui a toujours su croiser plusieurs disciplines artistiques, à commencer par la vidéo. L’année dernière, une exposition intitulée Smart Factory qui questionnait le rapport de la création artistique face aux machines et au numérique. En cet été 2018, le Tetris récidive sur un format plus conséquent. Baptisé Exhibit !, cet événement propose une exposition, des conférences, des ateliers au sein d’un fablab et une boutique éphémère.
L’exposition, co-produite avec le festival Accès)s( de Pau, a été confiée à Charles Carcopino qui a choisi pour thématique le paysage; sujet et élément central de l’histoire de l’art. Mais ici, au regard justement des nouvelles technologies, il sera question de Paysage-Fiction. Plastiques, visuelles ou interactives, les œuvres rassemblées forment une série de récits. Comme le souligne Charles Carcopino, les artistes nous offrent des visions tantôt naturalistes et sensibles, tantôt scientifiques et mathématiques où coexistent technologies et natures. La nature devenant « technologique » et la technologie se dissimulant dans des approches « naturelles ».
Parmi les artistes invités, on retrouve notamment le collectif HeHe avec Absynth, conçu en collaboration avec Jean-Marc Chomaz (Ladhyx) ainsi que Jean-Philippe Renoult et Dinah Bird pour le son. C’est un diorama qui nous plonge au cœur d’une forêt recréée, dans une ambiance très « rencontre du 3e type » avec ses halos de lumière verte fluorescente. On redécouvre aussi La couleur des nuages grâce au dispositif de Fabien Léaustic qui s’est, par ailleurs, attaqué au mur de la salle d’expo pour en révéler les entrailles visqueuses… (Exsurgence).
On mentionnera l’étrange vivarium de Claire Isorni qui semble renfermer un ver des sables (Dune). Laurent Pernot joue également sur des illusions mécanique et optique (La Fenêtre et Tenir la mer). À l’opposé, optant pour un mécanisme d’une simplicité enfantine, Bertrand Lamarche nous immerge dans une atmosphère dense et mystérieuse (Map). En extérieur, la nuit, Olivier Ratsi a souligné et épuré les angles et lignes de fuites des conteneurs qui structurent le Tetris, nous renvoyant aux paysages filiformes qui s’affichaient sur les premiers écrans d’ordinateur. D’autres installations monumentales jalonnent la ville du Havre dans le cadre de cette manifestation; dont celles de Michel de Broin (La maîtresse de la Tour Effeil) et Alice & David Bertizzolo (Hydrosphère(s)).
Laurent Diouf
Exhibit ! Explorons les cultures numériques
Jusqu’au 02 septembre, le Tetris, Le Havre.
> http://letetris.fr/
Bientôt 20 ans, 19 pour être précis : le festival Elektra affiche l’insolence de la jeunesse en célébrant cette année le corps. Corps électrifié, mécanisé, augmenté, connecté… Empruntant son intitulé Automata – Chante le corps électrique au poète Walt Whitman, cette édition 2018 se tiendra du 26 juin au 1er juillet à Montréal (Canada / Québec). Chaque soir, le public sera amené à découvrir des performances A/V, en première mondiale et nord-américaine pour la plupart.
On retrouvera notamment avec plaisir la nouvelle performance des frères Décosterd alias Cod.Act, πTon. Dans la lignée de leurs précédentes créations, il s’agit d’une structure mécanique et ondulante ressemblant cette fois à un énorme lombric qui semble échappé d’un monde extraterrestre et avec qui un personnage équipé d’un attirail que ne renierait pas le capitaine Nemo entame un dialogue ponctué de borborygmes et d’étranges incantations.
Autres retrouvailles : Alex Augier, pour l’occasion en compagnie de l’artiste visuelle Alba G. Corral. Musicien électronique adepte des performances AV, Alex Augier proposera end(O). Une œuvre poétique et immersive spécialement conçue pour le dôme de la SAT (Société des Arts Technologiques). Jouant inlassablement avec les mots, l’écriture et la lecture qu’il déconstruit et reconstruit, Anne-James Chaton sera aussi du rendez-vous avec Some Songs.
Dans l’esprit de ses pairs japonais (Ryoji Ikeda, Ryoichi Kurokawa, etc.), muni de data gloves couplés à huit synthétiseurs audiovisuels, Chikashi Miyama tracera des lignes et des courbes atomisées qui ressemblent aux visualisations en noir et blanc des accélérateurs de particules (Trajectories). À découvrir, dans un autre registre, NSDOS, qui allie tatouage et musique électronique (Tattoo Hacking)
Outre quelques événements et expositions satellites, les 28 et 29 juin aura lieu en parallèle à Elektra la 12e édition du MIAN. Ce Marché International d’Art Numérique plutôt à destination des professionnels (producteurs, curateurs, galeristes, journalistes, directeurs de festivals, etc.), mais ouvert au public, sera l’occasion d’interventions et de conférences entre les artistes et les différentes acteurs du secteur, de présentations de nouveaux projets et de réflexions autour des arts visuels et des nouvelles technologies, de tables rondes sur le devenir de l’art numérique.
Enfin, également dans le prolongement du festival et de sa thématique corporelle, à partir du 29 juin jusqu’au 5 août, aura lieu la 4e édition de la BIAN (Biennale Internationale d’Art Numérique). C’est dans ce cadre que sera proposée Automata, l’exposition phare d’Elektra 2018 qui sera pilotée par Peter Weibel, directeur du ZKM (le célèbre centre d’art et de technologie des médias de Karlsruhe), en tant que commissaire invité.
Au programme de cette exposition, on découvrira des œuvres qui combinent projection vidéo et dispositif robotique, expérience immersive et réalité virtuelle, sculpture numérique et installation multimédia. Les fameux bras robotiques de l’industrie automobile étant emblématiques de ce détournement artistique.
C’est le cas de l’installation Over the Air de TeamVOID & Cho Young Kak qui propose un « tracé » indexé selon les données des indices de la qualité de l’air. Version futuriste, mais un futur pas forcément radieux malgré des intentions louables (soulager les contraintes chronophages de la garde d’un enfant), Addie Wagenknecht propose d’utiliser ce genre d’infatigable prothèse mécanique pour bercer un landau (Optimization of Parenting, Part 2).
L’autre axe de cette exposition tourne autour de l’art du portrait. Une antienne artistique qui voit sa pratique renouvelée et surtout transfigurée grâce aux possibilités qu’offrent, par exemple, les capteurs pour brosser un portrait pixellisé en temps réel. Une expérience que pourront tester les spectateurs au travers de trois installations interactives : Portrait on the fly de Christa Sommerrer & Laurent Mignonneau, Darwinian rotating lines mirror ainsi que Wooden mirror de Daniel Rozin.
Laurent Diouf
Elektra, Festival international d’art numérique, du 26 juin au 1er juillet, Montréal BIAN, Biennale Internationale d’Art Numérique, du 29 juin au 5 août, Montréal MIAN, Marché International d’Art Numérique, du 28 au 29 juin, Montréal
> https://www.elektrafestival.ca/
La 10ème édition des Bains Numériques, la biennale internationale des arts numériques d’Enghien-les-Bains, se déroulera du 14 au 17 juin sous la bannière Human Future. Une thématique qui amène à réfléchir sur l’homme dans l’urbanité de demain.
Au programme des parcours, installations, expositions, performances, laboratoires, ateliers et concerts qui mêleront art, sciences et société. Avec comme point d’ancrage le Centre des Arts d’Enghein, les Bains Numériques investiront plusieurs lieux et espaces publics. Le ton sera donné dès l’ouverture avec IA, une chanteuse virtuelle matérialisée sous forme holographique qui donnera un live (Aria) où se conjuguent mapping et interaction en temps réel.
Yoichiro Kawaguchi y présentera son univers des formes, fluctuant et chatoyant, comme une plongée subaquatique. On retrouvera à ses côtés des artistes comme Miguel Chevalier (Extra Natural, un jardin virtuel multicolore et luminescent), Eduardo Kac (Télescope intérieur, un œuvre kaléidoscopique conçut en collaboration avec l’astronaute Thomas Pasquet pour son séjour à bord de l’ISS).
Bill Vorn sera également présent avec ses Hysterical Machines, de même que Stelarc, autre pionnier de l’art robotique qui se met en scène avec des prothèses et exosquelettes. On y verra également un dialogue chorégraphique entre une danseuse et un petit robot (Cie Shoenen / Eric Minh Cuong Castaing, Lesson of moon).
Dans un autre genre, impossible d’aborder cette problématique du corps à l’aune futuriste dans croiser ORLAN qui lance une pétition contre la mort (que les transhumanistes rêvent de repousser, si ce n’est d’abolir…). En prime, le 3e volet des aventures de son avatar Bump-Load dans une scénographie très jeu vidéo.
Parmi les autres artistes présents, mentionnons aussi Vitalic (pour un set sur la scène flottante du lac), Maurice Benayoun (Emotion forecast), Catherine Ikam & Louis Fléri (avec deux portraits composés de nuages de points qui s’assemblent et se désassemblent), Philippe Boisnard (une expérience poétique, graphique et philosophique), N+N Corsino (deux navigations chorégraphiques interactives).
Enfin, au cœur de la biennale, une compétition internationale. Un concours avec remise de prix (format bien dans l’air du temps…) dont l’objectif affiché est de révéler, soutenir et accompagner des projets artistiques situés à la marge des disciplines traditionnelles avec une sélection d’installations et de performances autour de trois catégories : arts visuels, human future et arts vivants.
Laurent Diouf
> Bains Numériques, entièrement gratuit
> du 14 au 17 juin, Enghien-les-Bains
> www.bainsnumeriques.fr
Opération Phoenix pour le festival Electron… Après quelque temps d’incertitude, ce rendez-vous des cultures électroniques de Genève se métamorphose pour sa 15ème édition. Auparavant concentré sur le week-end de Pâques, le festival se dédouble (19-21 et 26-28 avril) et en profite pour investir d’autres quartiers et lieux de Genève. Et la programmation s’affiche volontairement clubbing, en prenant comme modèle revendiqué la scène berlinoise.
Pour autant, l’affiche reste éclectique, mêlant figures totémiques et artistes à découvrir, ainsi que des représentants de la scène locale. Et s’il y a bien de nombreux tenants d’une techno/house très festive, d’autres formations œuvrent de manière plus anguleuse, tissent des rythmiques hypnotiques, développent des ambiances plus sombres. Ce qui nous réjouit.
Pour s’en convaincre définitivement, cédons aux joies du name-dropping : Argonaute, Blacknox (aka Gérôme Nox + Black Sifichi), Cocoon, DBridge, Detroit Swindle, Digitalis, DJ Lilocox, Exos, Floating Points, ItaloJohnson, James Ruskin, Joris Voorn, Joy Orbison, Kevin Saunderson, Laurel Halo, Mark Broom, Mike Huckaby, Mimetic, Monoloc, Pangaea, Prosumer, Rødhåd, Terence Fixmer, Tin Man…
Du passé, le festival Electron a gardé l’idée d’une exposition transversale. Cette année, c’est l’équipe d’Optical Sound, emmenée par Pierre Beloüin qui met en exergue la comédie et les dérives du monde de l’art, tout en montrant en contrepoint d’autres alternatives, d’autres hybridations, au travers de conférences, workshops, danse et performances…
Electron, festival des cultures électroniques de Genève
> du 19-21 + 26-28 avril, Genève (Suisse)
> exposition The Sun Ain’t Gonna Shine Any More, du 5 au 19 avril
> https://www.electronfestival.ch/
L’appel à candidatures pour une résidence au Japon à la Villa Kujoyama en 2019 est ouvert.
L’Institut français, partenaire historique de MCD, conduit son programme de résidence ouvert aux artistes numériques à Kyoto au sein de la prestigieuse Villa Kujoyama. Tous les champs de la création numérique sont concernés et invités à concourir.
Construite en 1992 par l’architecte Kunio Kato sur la montagne d’Higashiyama à Kyoto, la Villa Kujoyama est un lieu d’échanges interdisciplinaires et a pour vocation de renforcer le dialogue interculturel entre la France et le Japon.
Les résidents sont appelés à nouer des relations de travail avec les milieux professionnels, universitaires, artistiques et culturels de Kyoto, de la région du Kansai et de l’ensemble de l’archipel. Pour ce faire, ils peuvent s’appuyer sur l’équipe de la Villa et sur le réseau culturel français au Japon constitué avec la Villa des 6 antennes de l’institut français du Japon (Fukuoka, Kyoto, Osaka, Tokyo, Yokohama), des 4 Alliances françaises (Nagoya, Sapporo, Sendai, Tokushima), et d’un Institut de recherche (Tokyo).
La Villa Kujoyama est un établissement de l’Institut français du Japon. Elle bénéficie du soutien de la Fondation Bettencourt Schueller qui en est le mécène principal, et de l’Institut français.
La Villa Kujoyama : un accueil en résidence de créateurs français et japonais, dans toutes les disciplines à travers trois dispositifs :
· En Solo : un candidat français ou étranger résidant en France depuis au moins 5 ans présente un projet de recherche et de création.
· En Binôme : deux candidats français ou étrangers résidant en France depuis au moins 5 ans présentent un projet commun.
· En Duo : un candidat français ou étranger résidant en France depuis au moins 5 ans en collaboration avec un candidat japonais résidant au Japon présentent un projet commun.
Une quinzaine de projets seront sélectionnés pour des périodes de 2 à 6 mois entre janvier et décembre 2019, selon les dispositifs suivants :
https://dev.digitalmcd.com/wp-content/uploads/2025/11/logo-mcd-noir.svg00Laurent Dioufhttps://dev.digitalmcd.com/wp-content/uploads/2025/11/logo-mcd-noir.svgLaurent Diouf2017-12-21 02:55:452017-12-21 02:55:45Appel à candidatures « art numérique » à la Villa Kujoyama
En cette rentrée, Nemo revient pour sa saison 2017-2018. Portée par Arcadi Île-de-France, cette Biennale Internationale des Arts Numériques est cette fois placée sous le signe du Hasard, de l’Accident et de la Sérendipité. Faisant suite à Prosopopée en 2015, cette thématique augure un regard, des émotions et des découvertes artistiques en résonnances avec notre monde fracturé et digitalisé; en attendant de poursuivre cette exploration, dans deux ans, sur un thème aux accents transhumanistes déjà annoncé : Feu le genre humain ?
Pour l’heure, la soirée d’ouverture aura lieu le 4 octobre au Trianon à Paris. À l’affiche : Ben Frost + MFO, Parquet, Walter Dean, Julien Desprez, Pascal Lièvre… Musiques électroniques et performances audiovisuelles donc, de même pour la soirée de clôture qui verra, le 24 mars 2018, Alva Noto — alias Carsten Nicolai, incontournable chef de file d’une certaine electronica radicale qu’il promeut sur son label Raster-Noton — et Anne-James Chaton (poète 2.0) réuni pour une création intitulée Alphabet, entre glitch music et intervention verbale; ainsi que les duos PurForm (Enigm(a)) et TRDLX (Orphism) à la Grande halle de La Villette.
Entre ces deux dates, durant 6 mois (!) sur Paris et sa périphérie, Nemo proposera de nombreux autres concerts et performances AV; en particulier ceux de Radian, David Rothenberg + Scanner, Forest Swords, Vatican Shadow, Aufgang, Max Cooper, Alex Augier (_nybble_), NSDOS (Chat’ing), Simon Fisher Turner (The Picture From Darkness, en hommage au cinéaste Derek Jarman), SNAP (Julien Desprez avec scénographie, mapping vidéo et lumières de Grégory Edelein & Jean-Pascal Retel), Martin Messier (Field), Uriel Barthélémi (Les Yeux du grand manteau de nuit), Antoine Schmitt (La Chance), CM von Hausswolff (Squared), Julien Ottavi, eRikM, Ensemble IRE aka Kasper Toeplitz + Franck Vigroux (Bestia), Dopplereffekt & AntiVJ (Entropy)…
Mais Nemo c’est aussi et surtout un Parcours Numérique dans différents lieux accueillant des propositions et installations qui représentent un panel impressionnant des différentes créations de la culture digitale actuelle — Werktank (Reality Check), Barthélémy Antoine-Loeff (Inlandsis), Jacques Perconte (La Source / Fonte), Manfred Mohr & Eric Vernhes (Beyond the lines), Pierre Jodlowski (Soleil Blanc), Albertine Meunier (Le Livre infini), Sybil Montet de Doria & Simon Kounovsky (Arcane Drift – CORE.PAN), David Guez & Bastien Didier (Lévitation), Thomas Bigot & Frédéric Villeneuve-Séguier (Audioneural network), Flavien Théry (Ici commencent les cieux), Ryoichi Kurokawa (Unfold), HeHe (Absynth), Caty Olive & Laurent Friquet (Light Show)…
Outre le fait de présenter des pièces et évènements singuliers, la Biennale agrège également sous sa bannière d’autres festivals — Rou(-x)teur à Mains d’Œuvres (lieu emblématique pour l’imagination artistique et citoyenne, actuellement menacé d’expulsion), A Night Of Real Recognition consacré au label Optical Sound, Bruits Blancs du Lieu Autre à Arcueil, La Science de l’Art du Collectif pour la culture en Essonne sur La Culture du risque, —, et gravite aussi autour d’autres manifestations comme la Nuit Blanche ou Variation (MCD inside…) : le marché de l’art numérique doublé de l’expo L’Origine du monde (numérique).
L’exposition-titre, Les Faits du hasard, prendra place le 7 décembre au Cent Quatre autour des performances de Cod.Act (πTon), PLUG, Pascal Lièvre (Aérobics philosophiques), GK Collective (FRAVI/Agence de rencontres sans risque), Elizabeth Saint Jalmes & Cyril Leclerc (Pixel lent, ballet pour 176 escargots et 2 humains…), So Kanno & yang02 (Semi-senseless Drawing Machine)… Autre proposition importante de cette édition 2017-2018 de Nemo, des visites de l’Atelier de Nicolas Schöffer, pionnier de l’art cinétique et cybernétique. Sis dans la fameuse villa des Arts, l’endroit a échappé de peu à un désastre immobilier et offre un aperçu saisissant de l’univers et des œuvres interactives et multimédia avant l’heure de cet artiste qui reste méconnu du grand public.
En complément de cette grande fresque des arts numériques, quelques pistes de réflexion seront esquissées au travers de rencontres et débats, notamment sur la notion de Culture expérientielle, sur les apports du numérique à la création musicale, sur L’art au-delà du digital (conférence aimée par Dominique Moulon) ou bien encore L’Humain au défi du numérique… Cette liste est bien sûr non-exhaustive, ne reste plus qu’a faire des choix au sein de ce programme pléthorique.
Nemo, Biennale Internationale des Arts Numériques
> octobre 2017 / mars 2018, Paris – Île-de-France
> www.biennalenemo.fr
Festival international d’art numérique, Sight + Sound revient pour une 9ème édition sous la bannière Non-Compliant Futures, titre de l’exposition principale de cet évènement à la fois défricheur et provocateur, qui initie les changements sociaux à travers l’art, la musique et l’esprit festif…
Installations, performances AV, ateliers, interventions et conférences : confiée au groupe de travail Disnovation.org (Nicolas Maigret & Maria Roszkowska), la programmation rassemble des artistes comme Aliens In Green, Moreshin Allahyari & Daniel Rourke, RYBN, Liam Young, Demolecurisation, Yann Leguay…
L’objectif de Non-Compliant Futures est de déconstruire les grands récits de l’innovation qui nous promettent un futur radieux reposant sur l’hyperconsommation, le techno-positivisme, le colonialisme numérique et le mythe d’une croissance infinie.
Parmi les œuvres proposées qui nous invite à porter un tel regard critique, on mentionnera l’inquiétant caddie de supermarché muni d’un bras robotisé (Robotic Trolley), la machine kabbalistique du collectif RYBN (Data Ghost 2), le service funéraire pour données numériques et gadgets obsolètes proposé par Audrey Samson (Chéri ne me quitte pas), les outils préhistoriques réalisés par Dardex à partir d’éléments de matériels électroniques recyclés (Refonte)…
À cela s’ajoute une série de conférences sur les notions de colonialisme numérique et d’appropriation émancipatrice (Digitalism Colonialism), sur les impacts globaux du capitalisme sur l’homme et l’animal (Post-Animal / Post-Machine), sur les stratégies, actions symboliques, et autres rituels du soin qui émergent à l’ère de l’anthropocène (Earthly Survival)…
Et deux ateliers. D’une part Rencontre 2030 : restes alimentaires et visions spéculatives, animée par Pamela Tudge. D’autre part, Morehshin Allahyari qui nous donnera un aperçu de l’Additivism; conjonction de « additive » et « activism », un mouvement qui critique le côté « radical » des nouvelles technologies en vogue dans les écoles, les fablabs ou lors d’ateliers au niveau social, écologique et planétaire.