Porté par l’Institut français, Novembre Numérique se déploie sur les cinq continents (Algérie, Allemagne, Bahreïn, Belgique, Bulgarie, Canada (+ Québec), Colombie, Corée du Sud, Équateur, États-Unis, Ghana, Hongrie, Inde, Irlande, Jordanie, Kenya, Lettonie, Madagascar, Mexique, Pakistan, Pologne, Portugal, République démocratique du Congo, Rwanda, Suède, Turquie, Royaume-Uni…).

Cette neuvième édition mettra en lumière la diversité des cultures numériques à travers des projets variés (expériences immersives, jeu vidéo, arts numériques, création web, performances audiovisuelles, spectacle vivant augmenté, etc.). En présentiel comme en ligne, cet événement propose ainsi de découvrir, interroger et partager les cultures numériques contemporaines.

Rassemblant des artistes, des créateurs, des structures et des professionnels du secteur, Novembre Numérique constitue un espace d’expérimentation et de réflexion, propice à l’exploration de nouveaux usages et à l’émergence de formes culturelles inédites.

> du 01 au 30 novembre, sur les cinq continents
> https://www.institutfrancais.com/

Art & Technology Before the Internet

Après Londres, c’est à Turin jusqu’en mai 2026 que l’on peut voir Electric Dreams ; une exposition qui regroupe un large éventail d’artistes internationaux qui se sont intéressés aux sciences, aux technologies et à l’innovation matérielle.

Organisée par la Tate Modern et l’OGR Torino, cette exposition explore la manière dont les artistes de la fin du XXe siècle ont utilisé des outils technologiques, souvent développés dans des contextes militaires ou d’entreprise, avant l’adoption généralisée d’Internet.

Electric Dreams célèbre les pionniers de l’art optique, cinétique, programmé et numérique au travers de nombreuses œuvres construites à partir de principes mathématiques, de composants motorisés et de nouveaux procédés industriels.

On y découvre ou redécouvre les artistes qui ont accueilli l’avènement du numérique dans les années 70 et 80, en expérimentant l’art mécanique et les premiers systèmes informatiques domestiques; pionniers d’une nouvelle ère d’installations sensorielles immersives et d’œuvres générées automatiquement.

> Electric Dreams, exposition avec Carlos Cruz-Diez, Suzanne Treister, Eduardo Kac, Atsuko Tanaka, Takis, Liliane Lijn, Jesús Rafael Soto, Groupe ZERO (Heinz Mack, Otto Piene), Brion Gysin, Katsuhiro Yamaguchi, GRAV (Groupe de Recherche d’Art Visuel : Jean-Pierre Yvaral, François Morellet, Francisco Sobrino, Julio Le Parc), AARON (Harold Cohen), Wen-Ying Tsai, Tatsuo Miyajima, Monika Fleischmann & Wolfgang Strauss…
> du 31 octobre au 10 mai, OGR, Turin (Italie)
> https://ogrtorino.it/

Les illusions retrouvées

L’édition 2025-2026 de Némo, la Biennale internationale des arts numériques de la Région Île-de-France, a pour thème Les illusions retrouvées. Aun programme, des expositions, installations, spectacles, concerts et rencontres dans vingt-quatre lieux franciliens pour « imaginer des alternatives, construire des liens entre arts et sciences, réenchanter le rapport entre vivant et technologie, sensibiliser sur les transformations de la société ou expérimenter des scénarios spéculatifs« …

L’exposition principale, Les illusions retrouvées : nouvelles utopies à l’ère numérique, se tient au CentQuatre, le vaisseau-mère de la biennale. Les œuvres présentées notamment par Anne Bourassé & Mounir Ayache, Christian Delécluse, Inook, NeoConsortium, Phygital Studio, Kaspar Ravel, Éric Vernhes et Cecilie Waagner Falkenstrøm repoussent les limites de la perception et de la réalité, révélant des mondes alternatifs où l’humain cohabite avec la nature et les machines. Pour la trentaine d’artistes réunis sur cette exposition, « les utopies ne sont plus des promesses futuristes, mais des espaces hybrides, oscillant entre nostalgie et spéculation. Ce sont des illusions que l’on croyait perdues, et que le numérique révèle dans un autre monde, le nôtre ! »

Hugo Arcier & Annabelle Playe, Ars Natura. Photo: D.R.

De nombreuses expositions, collectives ou individuelles, viennent s’agréger à la programmation de cette biennale. À la Capsule, au Bourget, Hugo Deverchère présente une série de photos qui fait suite à une résidence dans le désert d’Atacama au Chili (The Afterimage). Au travers de ses photographies, il « interroge la fragilité de la mémoire numérique face au temps géologique et imagine de nouveaux supports d’archivage mêlant matière minérale et particules cosmiques, au-delà de l’échelle humaine« . Au Collège de France à Paris, après avoir été en résidence auprès du Laboratoire Kastler-Brossel, l’artiste Caroline Delétoille expose ses réflexions sur l’infiniment petit et son imaginaire (L’Atelier Quantique).

Au Centre Culturel Canadien, une exposition collective rassemble vingt-cinq œuvres et « processus exploratoires » d’artistes et de designers (dont Samuel Bianchini, Marie-Pier Boucher, Yiwen Chen, Maria Chekhanovich, Raphaëlle Kerbrat, Lauren Knight, Anne-Marie Laflamme, Asa Perlman, Ana Piñeyro, Olivain Porry, Suarjan Prasai, Félix Vaneste, Lee Wilkins, Aline Zara…). Leurs créations intègrent « des procédés matériels et symboliques, vivants et semi-vivants, qui se métamorphosent dans la durée« . Baptisée Oscillation, cette exposition « se déploie telle une constellation organisée autour d’une œuvre centrale, Fossilation, une large membrane en bioplastique qui illumine la matérialité des technologies numériques souvent imaginées dans leur immatérialité« .

Éric Arnal-Burtschy, Je suis une montagne. Photo: D.R.

Au Cube de Garges, une autre exposition collective interroge la face cachée des technologies : Dopamine réunit Camron Askin, Alkan Avcıoğlu, Emilie Brout & Maxime Marion, Christophe Bruno, Disnovation.org, Ben Elliott, Ben Grosser, Hérétique, Anne Horel, Dasha Ilina, Baron Lanteigne, Ethel Lilenfeld, Jonas Lund, Shoei Matsuda, Lorna Mills, Jérémie Kursner, Miri Segal, Alexei Shulgin… « Entre promesses utopiques et réalités d’addiction, manipulation algorithmique et silos informationnels« , les artistes explorent les moindres recoins des plateformes numériques et tentent de « reconstruire un imaginaire du commun et un autre futur numérique, plus éthique, inclusif et humain« … L’ouverture de l’exposition se fera avec les performances AV de Noémi Büchi (Does It Still Matter?) et le collectif SPIME.IM (Grey Line).

La programmation de Némo compte aussi de nombreuses installations, dont Flock Of de bit.studio avec ses poissons animés qui flotteront comme des ballons lors de la soirée d’ouverture au Cent-Quatre. Durant tout le temps de la biennale, à La Seine Musicale sur l’Île Seguin à Boulogne-Billancourt, Phygital Studio présente Plant Being, une installation audiovisuelle entièrement générée par une plante grâce à son activité électrique naturelle qui est captée en temps réel et transformée en sons et en images. La chorégraphe Sarah Silverblatt-Buser propose Collective Body au Centre des Arts d’Enghien. Un dispositif interactif et immersif qui analyse en temps réel les gestes des personnes qui participent à cette expérience grâce à un casque VR. Leur avatar, qui s’incarne avec des grains de lumière, danse et évolue aux sons des textures électroniques et des harmonies organiques d’Harvey Causon.

D’autres performances mettent également en jeu le corps, la lumière, la matière, le son, la vidéo et les datas : Strates du collectif  Phauna, L’Harmonie de notre absence de Paul Vivien et le projet Ubiquity porté par Arep. Compagnie x In Vivo 5.12 au Château Ephémère à Carrières-sous-Poissy. MODEMA Cycles de François Delamarre à La Seine Musicale. Pour le volet musiques électroniques, le ton est donné dès la soirée d’ouverture au CentQuatre avec les lives et performances audiovisuelles de Max Cooper, Pierre-Luc Lecours & Ida Toninato (Homeostasis), Franck Vigroux & Kurt d’Haeseleer (Thirst). À La Clef, le 6 décembre, TremensS dévoilera le troisième volet de son projet la Génétique de l’Erreur autour de design génératif, de l’architecture paramétrique et du biodesign. La soirée se poursuivra avec les lives AV de 665.99 et Anmon et la drum-n-bass de Metrist.

À la Maison des Arts de Créteil, entre réalité étendue, danse et intelligence artificielle, Aoi Nakamura & Esteban Lecoq (AΦE) proposent une déambulation interactive hybride autour d’un cube LED monumental sur lequel défilent les cycles de vie de Lilith, une âme virtuelle piégée dans les limbes (Lilith.Aeon). Le 8 janvier à la Philharmonie, Le Grand Soir Numérique rassemblera Hugo Arcier & Annabelle Playe (Ars Natura), Riccardo Giovinetto, Yang Song, Clara Olivares et Augustin Braud… Visible dans un premier temps à la Maison de la Musique à Nanterre puis aux Gémeaux, Scène nationale à Sceaux, l’installation Unseen de Guillaume Marmin & Jean-Baptiste Cognet s’inspire de phénomènes hallucinatoires et combine lumière, son et illusion. Aux Gémeaux également et ensuite pour la clôture de la Biennale au CentQuatre, Éric Arnal-Burtschy invite le public à s’installer sur des transats suspendus pour vivre une expérience immersive et sensorielle et ressentir le monde différemment (Je suis une montagne). Cette clôture sera marquée aussi par la présentation de L’Astrologue ou les Faux Présages, pièce en un acte imaginée à partir des données historiques et des procédés d’écriture de Molière par le collectif Obvious et le Théâtre Molière Sorbonne.

Némo, Biennale internationale des arts numériques de la Région Île-de-France
> du 11 octobre au 11 janvier, Paris / Île-de-France
> https://www.biennalenemo.fr/

Techniques divinatoires, divination algorithmique et échos du futur

L’exposition Prophéties est au cœur de la programmation de la 23e édition du festival Scopitone qui se déroulera à Nantes du 17 au 21 septembre 2025. Comme son titre le laisse deviner, si l’on ose dire, les œuvres combinent pratiques séculaires et numériques. Si le désir de connaître ce qui peut advenir, ce qui doit venir, taraude l’humanité depuis toujours, qu’en est-il aujourd’hui dans notre monde numérisé ?

Pierre-Christophe Gam, The Sanctuary of Dreams. Photo: D.R.

Cette exposition offre une réponse en trois temps. Le premier intitulé Techniques divinatoires réunit des œuvres qui reprennent et mettent en scène des objets, rituels et protocoles censés laisser entrevoir l’à venir. Les tarots « numériques » de Räf & Clö (Tarötmatön) et ceux de Suzanne Treister (Hexen 2.0 et Hexen 5.0) qui retracent l’histoire d’une contre-culture technologique. L’astrologie appliquée à la prospective immobilière d’Alice Bucknell (Align Properties). Ifá, le système divinatoire des Yorubas aussi complexe que le Yi King chinois, en filigrane dans l’installation vidéo de Pierre-Christophe Gam (The Sanctuary of Dreams) qui combine paysages sonores, dessins, réalité augmentée et animations 3D…

Gwenola Wagon & Pierre Cassou-Noguès, Au bord du temps. Photo: D.R.

Dans un deuxième temps, baptisé Divination algorithmique, les œuvres montrent la « coalition » qu’il peut exister désormais entre l’intelligence artificielle générative et les techniques divinatoires. Entre invocation et simulation avec les dispositifs interactifs de Daniela Nedovescu & Octavian Mot alias mots (The Confessional et AI Ego), inspiration médiumnique pour Albertine Meunier (Qui est là ?), préhistoire réinventée à l’aune du futur grâce à Véronique Béland & Julie Hétu (L’Archeosténographe) et, plus classique, le détournement des codes et logiques économiques d’Internet par Tega Brain & Sam Lavigne (Synthetic Messenger).

Tega Brain & Sam Lavigne, Synthetic Messenger. Photo: D.R.

Le troisième temps, les Échos du futur, questionne autant notre avenir proche que le présent. Pour Thomas Garnier qui ressuscite de manière high-tech les théâtres d’ombres du XVIIIe, le passé annonce de mauvais Augures… Alain Josseau anticipe le traitement médiatique des guerres automatisées de demain (Automatic War et UAV Factory). En revenant sur les incendies qui ont ravagé les Landes en 2022, Gwenola Wagon & Pierre Cassou-Noguès s’interrogent sur la nature des images d’actualité et leur statut d’archive au long cours (Au bord du temps).

Alain Josseau, Automatic War. Photo: D.R.

Entre fiction et dénonciation, le collectif Disnovation.org, au travers de son Bestiaire de l’Anthropocène, dresse un inventaire des créatures hybrides de notre époque : plastiglomérats, chiens-robots de surveillance, arbres-antennes, aigles anti-drones… Avec Misunderstandings, Rocio Berenguer développe également un récit prospectif et pétri d’imaginaire pour retracer l’histoire de la divination et des pronostics, alliant cailloux de compagnie, technologies prédictives du Moyen Âge et apprentissage de langage extraterrestre…

Exposition Prophéties
> Scopitone 2025, 23e édition
> du 17 au 21 septembre, Nantes
> https://stereolux.org/

Cette exposition présentée par l’Observatoire de l’Espace du CNES se tiendra au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris du 13 au 27 septembre. Cet événement réuni onze artistes proposant des œuvres qui traduisent leur réflexion sur l’état extra-terrestre. Une thématique qu’ils abordent selon trois angles différents.

Sylvie Bonnot, Benoît Géhanne, Élise Parré et Simon Zagari s’inscrivent dans l’historicité de la condition extra-terrestre, explorant les aspects techniques, politiques et scientifiques qui ont permis d’atteindre cet état.

Amélie Bouvier, Annabelle Guetatra, Olivain Porry et Jeanne Susplugas se focalisent sur l’évolution de nos mentalités, en considérant les échanges entre l’extra-terrestre et notre monde, et la manière dont ils transforment nos pratiques sur Terre, qu’elles soient techniques, scientifiques ou spirituelles.

Les œuvres créées en impesanteur par Smith et Arthur Desmoulin ainsi que le projet OSCAR de Stéphane Thidet illustrent les opportunités de création permises par cette condition extra-terrestre, proposant au visiteur une expérience phénoménologique de l’Espace.

Présentés dans une ambiance brutaliste, ces œuvres révèlent certaines spécificités de la condition extra-terrestre, incitant à repenser nos constructions mentales de l’Espace sans rompre définitivement avec la Terre.

> du 13 au 27 septembre, Centre Wallonie Bruxelles, Paris
> https://cwb.fr/

La lumière telle que vous ne l’avez jamais vue

Douze artistes qui brillent de mille feux… Quinze installations monumentales qui invitent à l’immersion… C’est l’exposition grand public de cet été 2025 en matière d’art numérique et affilié. Mais on aurait tort de bouder notre plaisir sous prétexte que cette « monstration » s’adresse au plus grand nombre. Chapeauté par l’agence et studio de création Tetro, le « casting » est sans appel et la Grande Halle de La Villette à Paris permet de déployer des installations qui ont besoin d’espace sans se chevaucher.

Christophe Bauder & Robert Henke, Grid. Photo: D.R.

L’effet tunnel
La plongée dans cette exposition se fait en passant par un grand corridor qui accueille Beyond, l’installation de Playmodes. Dans la lignée d’une de leur autre création (WaveFrame), le tandem espagnol Eloi Maduell et Santi Vilanova propose une déambulation sonore et lumineuse sur près de 20 mètres avec un fond blanc en ligne de mire. Les traits de lumière en forme de « U » inversé soulignent la forme de cette structure et leurs clignotements démultiplient l’impression de profondeur, de perspective.

Cet « effet tunnel » est renforcé par une bande-son en diffusion multicanal. Les enceintes laissent échapper de l’ambient-dark et des rondeurs synthétiques avant une séquence finale d’obédience drum-n-bass. Musiques et cultures digitales, disions-nous… L’ensemble des pièces et installations est soutenu par des compositions électroniques tour à tour rythmées, hypnotiques ou abstraites.

Children Of The Light, Spiraling Into Infinity. Photo: LD

Des ambiances sonores qui se marient bien dans l’obscurité qui domine, aussi paradoxal que cela puisse paraître vu la thématique. Au fil des installations, c’est une lumière blanche, crue et presque aveuglante qui zèbre les ténèbres dans la première partie de cette exposition qui en compte cinq. On retrouve de la couleur et des formes composées plus loin, dans les autres sections.

La fin du parcours d’expo ressemble à un couloir temporel… Les visiteurs sont invités à traverser un container customisé avant de regagner la sortie. Les lumières miroitant à l’intérieur fonctionnent comme un kaléidoscope. Il s’agit de Passengers, une installation itinérante de Guillaume Marmin qui transfigure les lieux d’expositions et les visiteurs. L’ambiance sonore est signée par l’artiste et compositeur Alex Augier. Avec Negative Space, Olivier Ratsi nous entraîne lui aussi dans un tunnel ou plutôt dans un labyrinthe comme ceux des palais des glaces… Sauf que les panneaux-miroirs de son dédale sont remplacés par des douches de lumière soulignées par de la fumée et une bande-son intrigante…

Nonotak, Narcisse. Photo: LD

Spirales et mouvements
Outre une sensation de profondeur, la lumière peut aussi suggérer le mouvement. C’est le cas avec Spiraling Into Infinity de Children Of The Light (Christopher Gabriel + Arnout Hulskamp). Une sculpture lumineuse toute en courbes, composée de longs « spaghettis » transparents dans lesquels courent des lumières colorées, synchro avec la musique mystérieuse de Jakob Lkk. Les visiteurs sont libres d’évoluer au sein de cette installation et en quelque sorte de se connecter, si ce n’est d’interagir, avec ce flux lumineux.

On reste sur la figure de la spirale — fixe pour ce qui est de l’armature, mais qui s’anime et semble s’élever sous l’effet de la lumière — avec Nautilus du Collectif Scale. En plus de cette installation scénographique, le collectif propose aussi une fresque géométrique qui passe du noir et blanc à des couleurs vives : Carnaval. Soit une multitude de lignes de fuite se combinent et recombinent presque à l’infini provoquant là aussi une sensation de mouvement et de profondeur.

Le mouvement, rien que le mouvement : Narcisse de Nonotak est une installation composée d’une série de petits miroirs pivotants alignés sur trois rangées. Leur rotation provoque des jeux d’ombres et de flux avec la lumière qui se réfracte. On notera aussi la présence de 1024 architecture qui nous place face à un cube 3D (Orbis 2) certes doué d’évolution et de mouvement, mais dont la « pertinence » tant par rapport à la thématique de l’expo qu’au travail de ce collectif nous échappe un peu…

Collectif Scale, Carnaval. Photo: D.R.

Immersion horizontale
Il arrive parfois (souvent ?) que l’on arpente une expo au pas de course. Mais ici, plusieurs œuvres nous invitent à prendre notre temps. Parce que leurs variations se déploient sur de longues séquences. Et parce que certaines se dévoilent pleinement en immersion. Ainsi la pièce emblématique Grid de Christophe Bauder & Robert Henke (alias Monolake : musique électronique et art numérique encore…). Ce mobile suspendu est composé de triangles de néons bleutés (pas moins de 48 triangles pour cette version updatée 2025). Cet ensemble monte, descend ou pivote lentement au-dessus du public qui est allongé en dessous.

Même position pour expérimenter l’Abîme de Visual System. L’espace est un peu plus contraint que celui dont dispose Bauder & Henke, mais la pratique est la même : confortablement allongé, le public se laisse envoûter par les figures géométriques générées par cette installation vidéo. Cette configuration renforce encore plus le côté hypnotique de cette expérience sensorielle, comparé à la version projetée frontalement sur multi-écrans.

Bien évidemment la contemplation de la voûte céleste requiert le même genre de dispositif. C’est ce que propose Quiet Ensemble avec Solardust : une nuée de petites lumières qui scintillent, changent de couleurs et de textures. Ces particules lumineuses qui semblent parcourues d’arcs électriques ont une « épaisseur », une « réalité » holographique qui donne l’impression de se baigner dans la capture d’écran d’un télescope spatial.

Quiet Ensemble, Solardust. Photo: LD

Le cercle rouge
Si la lumière est aussi une onde, pour l’homme le symbole premier de ce « plus beau spectacle du monde » reste le soleil. C’est ce que nous rappelle Guillaume Marmin avec Oh Lord. Cette installation vidéo qui laisse voir en contrepoint les éruptions solaires et des entrecroisements de pixels à la Ryoji Ikeda a été réalisée en collaboration avec l’Observatoire de Paris Meudon et l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble.

Jacqueline Hen attire les visiteurs au plus près de son immense soleil : One’s Sunset Is Another One’s Sunrise. Pour s’approcher au plus près de ce cercle d’acier suspendu, qui emprisonne de petits miroirs carrés réfléchissant une lumière rouge-orangé, il faut fouler un sol bleu nuit semblable à une plage de sable…

Jacqueline Hen, One’s Sunset Is Another One’s Sunrise. Photo: LD

A contrario, pour leur deuxième œuvre présentée dans le cadre de cette exposition, Children Of The Light ont choisi l’absence de lumière, à savoir l’allégorie d’une éclipse solaire. Diapositive est constituée d’un cercle en métal noir accroché en hauteur qui diffuse alternativement ou partiellement de la lumière, en son centre et à l’extérieur, en suivant un long et lent mouvement de rotation.

Karolina Halatek met en scène aussi un cercle, un disque disposé à l’horizontale et qui semble léviter dans un Halo de fumée blanchâtre. Cette installation est inspirée par des phénomènes lumineux observés autour du soleil et de la lune. On peut se faufiler à l’intérieur pour mieux s’immerger, s’imprégner de la dimension contemplative de ce dispositif, mais peu de gens osent franchir le cap…

Laurent Diouf

> Into The Light : l’expo, jusqu’au 31 août, La Villette, Paris
> https://www.lavillette.com/
> https://www.intothelight.paris/

Guillaume Marmin, Passengers. Photo: LD

Il reste encore un mois, jusqu’au 26 juillet, pour découvrir l’exposition Sous le même ciel ? au Cube de Garges. Après Derrière les étoiles, ce second opus invite à questionner la notion de cosmos en tant qu’organisation, via une exploration du jeu vidéo indépendant et artistique.

Visuellement, l’ensemble présente un côté vintage, très pixelisé, et rétrofuturiste… Mais c’est moins l’image, fut-elle animée et téléguidée en un sens, que la capacité du jeu à « faire monde » qui est développée dans cette exposition. Médium artistique et outil de transcription d’imaginaires d’une grande précision, le jeu permet de formuler des hypothèses radicales pour la société et le renouvellement de ses mythes.

Le jeu vidéo permet de construire des mondes fictifs, de poser des bases de systèmes alternatifs, qui remettent en cause ou plutôt inversent certains principes de causalité ouvrant ainsi le champs à ce qui nous semblent encore impossible… Et si la nature n’était plus une ressource à exploiter, mais un partenaire dans une symbiose équilibrée ? Et si les structures sociales favorisaient l’interdépendance plutôt que la domination ?

Avec plus ou moins de force, de pertinence et d’imagination, le jeu vidéo s’affirme comme une brèche dans le réel, ouvrant la porte sur des mondes régis selon d’autres règles physiques, d’autres écosystèmes biologiques, d’autres configurations géographiques, d’autres récits historiques, d’autres constructions culturelles, d’autres interactions sociales, d’autres structures politiques…

Le jeu vidéo est donc un terrain de jeu pour élaborer des contre-fictions. Entre activisme pédagogique, hacktivisme politique et « décolonisation » de l’esprit, selon Isabelle Arvers, artiste et conseillère scientifique de cette exposition, les joueurs peuvent y trouver par exemple des encouragements pour changer de comportement vis-à-vis de l’environnement, en jouant à des jeux qui adoptent des perspectives animistes et autochtones, des jeux qui abordent des récits liés aux défis climatiques actuels. Des jeux développés de manière responsable, avec moins de technologie et plus de diversité dans l’esthétique et les mécanismes de jeu : moins de compétition, plus de collaboration.

Démonstration avec la réinterprétation, le détournement, la création de tableaux ou la mise en exergue de certains éléments, traits et biais de jeux vidéos par Véronique Béland & Julie Hétu, Thibault Brunet, Robbie Cooper, Jérémie Cortial aka Chienpô & Roman Milletitch, Jérôme Cortie, Laurent Dufour, Anne Horel, Keiken (Tanya Cruz, Hana Omori, Isabel Ramos), Laurent Lévesque & Olivier Henley, Le Clair Obscur (Frédéric Deslias, Li-Cam, Patrice Mugnier, Angie Pict), Lucien Murat, David OReilly, Tabita Rezaire, Reem Saleh & Éléonore Sens…

Laurent Diouf

> exposition Sous le même ciel ?
> du 13 février au 26 juillet, Le Cube, Garges
> https://www.lecubegarges.fr/

EXO, au-delà des frontières

Le festival d’art numérique Elektra revient avec une nouvelle thématique : EXO – Au-delà des frontières. Cette édition 2025 qui se déroulera du 18 au 22 juin proposera une série de performances audiovisuelles, d’expériences participatives et d’œuvres interactives. L’idée est bien d’essayer d’aller voir « au-delà », de se tenir à la lisière de l’inconnu, dans des territoires inexplorés entre intelligence artificielle, exobiologie et réalités parallèles […] et d’interroger notre relation à l’altérité, à la technologie et aux mondes qui échappent à notre perception.

Alain Thibault, The 11th Dream. Photo: D.R.

Pour tenter cette aventure, le public dispose de trois portes d’entrées. D’une part via une expérience théâtrale urbaine immersive où, après avoir revêtu une combinaison spatiale, nous sommes parés pour une mission d’exploration à travers la ville. Baptisée #Exoterritoires, cette expérience peut se vivre aussi bien comme acteur que comme spectateur. Imaginée par Le Clair Obscur, ce spectacle de rue scientifico-poétique, est le fruit de la collaboration entre un metteur en scène et artiste numérique, un auteur de science fiction, une comédienne et des chercheur·euses du CNES / Observatoire de l’Espace

Le Clair Obscur, #Exoterritoires. Photo: D.R.

La deuxième porte permet de vivre une expérience collective de VR dans un musée virtuel : Elektra Virtual Museum (EVM). Ce nouveau projet présente une sélection d’œuvres 3D d’artistes du Québec : Baron Lanteigne, Bill Vorn, Chun Hua Catherine Dong, Eyez Li, Philippe Internoscia, Skawennati, Kevin Dubeau, Tanya St-Pierre & Philippe-Aubert Gauthier et Yan Breuleux. Ces œuvres sont à découvrir gratuitement, muni d’un casque VR, le long d’un parcours sur 5 étages à l’UQAM (Université du Québec à Montréal).

Augurs Wand (Mike Cassidy & Kristian North), Smoke Screen. Photo: D.R.

Troisième porte : les performances en soirée. Pour celle d’ouverture, le mercredi 18 juin, ce sera Smoke Screen par Augurs Wand (Mike Cassidy & Kristian North). Ce duo utilise un synthétiseur laser fait sur mesure pour générer simultanément des formes, des couleurs et des sons diffusés par trois lasers et un ensemble de haut-parleurs. Et aller au-delà des « portes de la perception », à la limite des hallucinations, en jouant explicitement sur les phénomènes entoptiques et les illusions perceptuelles créés par l’intégration du son à la lumière laser…

Ianna Book, Eros Circuitry. Photo: D.R.

Les autres soirées verront se succèder les performances AV, installations interactives et lives sets parfois très « electronic-noise » de Kevin Dubeau (Hyper-Crash), Ianna Book (Eros Circuitry), MSHR (Network Entity), Baron Lanteigne (Matter Under Maintenance), Alain Thibault (The 11th Dream), Tacit Group (tacit.perform[best]), mHz (Cruise Missile Intersectionnality), Motoko (Model 3), WYXX (STD10), Gazaebal (UN/Readable Sound).

Laurent Diouf

> Festival Elektra, EXO – au-delà des frontières
> du 18 au 22 juin, Montréal (Québec / Canada)
> https://www.elektramontreal.ca/festival-2025?lang=fr

Détection, analyse, surveillance, reproduction, algorithme, génération… À la lecture de ces mots qui défilent sur la vidéo de présentation de l’exposition Le Monde selon l’IA, qui se tient au Jeu de Paume à Paris, on se surprend à se demander quel aurait pu être le regard sur l’intelligence artificielle de certains de nos maîtres à penser du siècle dernier comme Michel Foucault par exemple.

Taller Estampa, What do you see, YOLO9000? Photo: © Taller Estampa,.

Au travers d’œuvres « anciennes » par rapport au sujet, c’est-à-dire pour certaines datant d’une dizaine d’années, et d’autres inédites, cette exposition fait le point sur les deux principaux protocoles de l’IA. D’une part l’IA analytique, qui analyse et organise des masses de données complexes, d’autre part, l’IA générative capable de produire de nouvelles images, sons et textes. Mais sur l’ensemble, c’est surtout l’image, parfois horrifique, qui est centrale.

L’émergence de l’informatique puis l’omniprésence d’Internet ont déjà changé radicalement les pratiques artistiques, permettant aussi d’explorer de nouvelles formes créatives. L’IA marque encore une autre étape dans ce bouleversement des processus créatifs entraînant aussi la redéfinition des frontières de l’art. Plus largement, c’est tout notre rapport au monde qui se transforme avec l’IA ; une évidence qui transparaît aussi au travers des œuvres exposées.

Taller Estampa, What do you see, YOLO9000? Photo: © Taller Estampa,.

Avec Metamorphism, une concrétion où se fondent divers composants électroniques (cartes-mères, disques durs, barrettes de mémoire, etc.), Julian Charrière réinscrit les technologies du numérique dans leur matérialité en jouant ainsi sur leur dimension « géologique ». Autre préambule sous forme de rappel historique : Anatomy of an AI system et Calculating Empires de Kate Crawford & Vladan Joler. Deux diagrammes impressionnants dans lequel notre regard se perd, et qui retracent sur 500 ans la généalogie des multiples avancées scientifiques, inventions techniques et révolutions socio-culturelles qui préludent aux technologies actuelles.

En retrait, comme pour chaque partie de l’espace d’exposition, on peut découvrir un « complément d’objets » : appareils anciens, dessins, reproductions, livres (tiens, un Virilio sous vitrine…), maquette, etc. Des « capsules temporelles » qui accentuent encore le chemin parcouru par progrès technique et de la supplantation de ces anciens artefacts par le numérique…

Kate Crawford & Vladan Joler, Calculating Empires. Photo : D.R.

Avec Trevor Paglen, nous plongeons au cœur du problème que peut poser l’IA analytique notamment avec les procédures de reconnaissance faciale. Son installation vidéo, Behold These Glorious Times!, nous montre la vision des machines. En forme de mosaïque, on voit se succéder à un rythme effréné une avalanche d’images (objets, silhouettes, visages, animaux, etc.) qui servent pour l’apprentissage des IA…

Une autre installation vidéo interactive de Trevor Paglen, Faces Of ImageNet, capture le visage du spectateur qui se retrouve dans une immense base de données. Son « identité » est ensuite classifiée, catégorisée après être passée au crible d’algorithmes qui révèlent de nombreux préjugés (racisme, etc.). Ces biais sont aussi dénoncés d’une autre manière par Nora Al- Badri (Babylonian Vision) et Nouf Aljowaysir (Salaf). Une préoccupation également partagée par Adam Harvey avec son projet de recherche (Exposing.ai) autour des images « biométriques ».

Trevor Paglen, Faces Of ImageNet. Photo : D.R.

Hito Steyerl propose également une installation vidéo, spécialement conçue pour l’exposition, qui rappelle que l’homme n’a pas (encore) complètement disparu dans cet apprentissage des machines. Cette œuvre est intitulée Mechanical Kurds en référence au fameux « Turc mécanique », cet automate joueur d’échec du XVIIIe siècle qui cachait en réalité un vrai joueur humain. La vidéo montre « les travailleurs du clic », en l’occurrence des réfugiés au Kurdistan, qui indexent à la chaîne des images d’objets et de situations, contribuant à l’entraînement de véhicules sans pilotes ou de drones…

Même sujet et objectif pour les membres du studio Meta Office (Lea Scherer, Lauritz Bohne et Edward Zammit) qui dénoncent cet esclavage numérique dans la série Meta Office: Behind the Screens of Amazon Mechanical Turks (le pire étant sans doute que la plateforme de crowdsourcing du célèbre site de vente en ligne s’appelle bien comme ça…). Agnieszka Kurant s’intéresse aussi à ces « fantômes », ces ghost-workers basés dans ce que l’on appelle désormais le Sud Global, en les rendant visibles au travers d’un portrait composite (Aggregated Ghost).

Meta Office, Behind the Screens of Amazon Mechanical Turks. Capture d’écran. Photo: D.R.

Theopisti Stylianou-Lambert et Alexia Achilleos se penchent également sur d’autres travailleurs invisibles : ceux qui ont contribué aux grandes campagnes de fouilles menées par les archéologues occidentaux au XIXe siècle. Le duo d’artistes leur donnent symboliquement un visage à partir d’images générées par des GANs sur la base d’archives photographiques d’expéditions conduites à Chypre (The Archive of Unnamed Workers). Dans une autre optique, Egor Kraft présente une série d’objets archéologiques « fictifs », c’est-à-dire des sculptures et frises antiques (re)constituées en 3D à partir de fragments grâce à une IA générative (Content Aware Studies). Ce procédé, depuis longtemps utilisé par les scientifiques, déborde ici son champ d’application premier.

Toujours grâce à l’IA générative et un réseau neuronal, Justine Emard propose des sculptures et des nouvelles images inspirées des dessins immémoriaux de la grotte Chauvet (Hyperphantasia, des origines de l’image). Grégory Chatonsky explore toujours les émotions, les perceptions et les souvenirs au travers d’une installation intriguante et funèbre, véritable cénotaphe qui mélange textes, images et sons transformés en statistiques dans les espaces latents des IA (La Quatrième Mémoire). De son côté, Samuel Bianchini « ré-anime » les pixels d’un cimetière militaire. Il s’agit de la troisième version de Prendre vie(s). Une animation née d’une simulation mathématique appelée « jeu de la vie » qui engendre des « automates cellulaires » qui développant des capacités sensorimotrices non programmées.

Grégory Chatonsky, La Quatrième Mémoire. Photo: D.R.

Julien Prévieux continue de jouer sur et avec les mots. L’IA ou, plus exactement, les failles et les dysfonctionnements cachés des grands modèles de langage (LLM) comme ChatGPT ou LLaMA, lui permettent de composer des textes et diagrammes vectorisés, des poèmes visuels que l’on découvre dans l’escalier reliant les 2 niveaux de l’exposition ; ainsi que des œuvres sonores, des poèmes lus ou chantés à partir de boucles et d’extraits de contenus collectés pour entraîner les chatbots (Poem Poem Poem Poem Poem). Comme le précise Julien Prévieux : dans cette nouvelle forme de poésie concrète, les directions vers le haut s’additionnent pour nous mener vers le bas, et le mot « erreur » contient définitivement un « o » et deux « r »

Julien Prévieux, Poem Poem Poem Poem Poem. Photo : D.R.

Il est aussi question de poésie générative avec David Jhave Johnston. Initié en 2016, son projet ReRites fait figure de pionnier en la matière. À l’aide de réseaux neuronaux personnalisés et réentraînés périodiquement sur 600 000 vers, un programme crée des poèmes que David Jhave Johnston améliore et réinvente lors de rituels matinaux de coécriture. Cette démarche, mêlant IA et créativité humaine, a donné lieu à une publication en douze volumes et à une installation vidéo. Les textes sont aussi disponibles gratuitement en format .txt; .epub et .mobi sous license Creative Commons.

Sasha Stiles préfère parler de « poétique technologique » pour qualifier son poème coécrit avec Technelegy, un modèle de langage conçu à partir de la version davinci de GPT-3, et calligraphié par le robot Artmatr (Ars Autopoetica). Le collectif Estampa joue aussi sur les mots en utilisant des LED pour afficher des textes générés par des modèles d’IA générative et mettre en lumière leur logique récursive ainsi que leur tendance à la répétition délirante (Repetition Penalty).

Laurent Diouf

Samuel Bianchini, Prendre vie(s), 3e version. Photo : D.R.

> Le Monde Selon l’IA
> exposition avec Nora Al-Badri, Nouf Aljowaysir, Jean-Pierre Balpe, Patsy Baudoin et Nick Montfort, Samuel Bianchini, Erik Bullot, Victor Burgin, Julian Charrière, Grégory Chatonsky, Kate Crawford et Vladan Joler, Linda Dounia Rebeiz, Justine Emard, Estampa, Harun Farocki, Joan Fontcuberta, Dora Garcia, Jeff Guess, Adam Harvey, Holly Herndon et Mat Dryhurst, Hervé Huitric et Monique Nahas, David Jhave Johnston, Andrea Khôra, Egor Kraft, Agnieszka Kurant, George Legrady, Christian Marclay, John Menick, Meta Office, Trevor Paglen, Jacques Perconte, Julien Prévieux, Inès Sieulle, Hito Steyerl, Sasha Stiles, Theopisti Stylianou-Lambert et Alexia Achilleos, Aurece Vettier, Clemens von Wedemeyer, Gwenola Wagon…

> du 11 avril au 21 septembre, Jeu de Paume, Paris
> https://jeudepaume.org/

Transformation du marché de l’art, approche critique et processus de création avec l’IA

Une demi-journée de réflexion et d’échange entre artistes t chercheurs aura lieu le mercredi 14 mai à LaMSN (La Maison des Sciences Numériques) à La Plaine Saint-Denis avec, notamment, comme intervenants Olivier Bodini, Agoria, Kim Departe, Nathalie Heinich, Sofia Roumentcheva, Béatrice Lartigue, Calin Segal, Antoine Henry, Asli Çaglar, Thomas Souverain, Mohamed Quafafou, Bertrand Planes

Une première discussion aura lieu autour de l’écosystème des NFTs. Il sera question des interactions entre les acteurs du marché de l’art numérique (blockchains, plateformes, créateurs, collectionneurs, investisseurs, curateurs, etc.), de la transformation du marché de l’art qui oscille entre mondialisation et démocratisation, des nouveaux territoires d’expression pour les artistes, des réseaux sociaux et des nouveaux modèles économiques induits par les NFTs et de la redéfinition du rapport des artistes au public et aux institutions artistiques que cela impose.

Dans un second temps, ces rencontres mettront en valeur des approches techno-critiques au travers de certaines pratiques mêlant art et technologie, souvent sur le mode du détournement, ouvrant la porte à une forme de résistance à la quantification et à la standardisation numérique, permettant la réappropriation et la création de nouveaux récits et imaginaires…

Le troisième et dernier moment de ces rencontres sera axé sur la grande préoccupation du moment : l’Intelligence Artificielle. En particulier sur les nouvelles dynamiques qui se mettent en place avec l’IA qui n’est plus un « simple » outil, mais un facteur de création. Une co-création qui est également à l’œuvre, si l’on ose dire, avec les dispositifs technologiques qui permettent l’interactivité et la participation du public, et ainsi transformer radicalement la manière dont une œuvre est conçue et perçue.

> le 14 mai, 09h00 / 13h00, LaMSN (La Maison des Sciences Numériques) / Sorbonne Paris-Nord, La Plaine Saint-Denis
> https://lamsn.fr/