Cinéma & effets spéciaux

Maquettes, objets et costumes échappés de films cultes de science-fiction… On imagine l’émerveillement qui saisit les geeks et les enfants lorsqu’ils découvrent l’exposition Interstellaire au Centre des Arts d’Enghien-les-Bains. 2001 L’Odyssée de l’espace, Starship Troopers, Alien La Resurrection, Rencontres du troisième type, Independance Day, Mars Attack!… Au travers de tous ces artefacts, l’univers du space opera est enfin à portée de main du commun des mortels. Des vaisseaux, casques, combinaisons, armes et quelques compagnons de route des voyageurs intergalactiques sont là, devant nous, en « vrai »…

Mais on aurait tort de restreindre cette exposition à un public ciblé. Ces « reliques » sont de vraies pièces de musée : planifiée jusqu’au début avril, Interstellaire est présentée en collaboration avec le Musée du Cinéma de Lyon. Expert en la matière, le journaliste et documentariste, Alexandre Poncet, en est le co-commissaire avec le CDA. Au-delà de l’événement que constitue une telle « monstration », cette manifestation a aussi pour but de sensibiliser aux métiers de l’ombre du 7e art, dont le rôle est essentiel, en particulier dans les films de science-fiction du pré-numérique, pour que les mondes imaginaires des scénaristes passent dans le réel, soient crédibles (costumiers, prothésistes, concepteurs d’animatroniques, etc.).

Les combinaisons des cosmonautes de ces futurs antérieurs sont plus vraies que nature. On pourrait penser qu’elles ont vraiment été utilisées à l’âge d’or de la conquête spatiale, dans les années 60-70. Ces pièces rescapées de tournages sont de véritables œuvres d’art travaillées jusqu’en dans les moindres détails, pour des apparitions parfois très fugitives. Certaines peuvent même n’être que des objets d’études, pour préparer des plans ou des décors. Ce sont aussi les témoins de techniques aujourd’hui délaissées au profit du numérique. Patinés par le temps, ces objets sont le fruit de personnes comme Rob Legato ; superviseur d’effets spéciaux multi-primé qui a travaillé sur Apollo 13 et Avatar.

Interstellaire : cinéma & effets spéciaux. Exposition jusqu’au 8 avril, entrée libre, Centre des Arts, Enghien-les-Bains
Infos > https://www.cda95.fr/

Une expérience immersive et multisensorielle proposée par Molécule, musicien transdubalistique et chasseur de son, combinée avec les créations visuelles de Dirty Monitor. Un voyage à vivre sous le dôme de la SAT (Société des Arts Technologiques à Montréal) ou « résonnent » les craquements des glaciers, le souffle de la banquise et le silence de la nuit polaire captés par Molécule lors d’une expédition au Groenland, dans un village inuit. Immergé à 360°, pour le son, comme pour les visuels, cette odyssée sensorielle téléporte les auditeurs dans le Grand Nord une quarantaine de minutes.

> du 8 au 26 février, séances à 17h00, 18h30 et 20h00, Société des Arts Technologiques (SAT), Montréal (Québec / Canada)
> https://sat.qc.ca/

Rencontres & Workshops

NØ est un collectif à géométrie variable emmené par Benjamin Gaulon, artiste, chercheur et éducateur, épaulé pour cette série de rencontres et workshops à la Gaîté Lyrique par Dasha Ilina, artiste numérique, et Pauline Briand, journaliste et autrice.

Avec le NØ LAB, leur objectif est de créer une programmation accessible au grand public qui aborde certaines des grandes questions actuelles liées au numérique, comme la surveillance, le monopole des GAFAM, son empreinte écologique, sa matérialité, l’impact des algorithmes sur nos représentations, mais aussi son pouvoir créateur et libérateur. L’approche choisie est à la fois ludique et subversive. L’idée est ici de démystifier la technique et les technologies pour les rendre plus faciles à appréhender et, par là même, à discuter.

Les rencontres du cycle réunissent des universitaires, des artistes, des activistes, et des spécialistes qui s’appuient sur leur expérience, leur recherche, leur activité professionnelle, et leur créativité pour se saisir de ces sujets avec pour objectifs de montrer leur actualité, leurs ramifications politiques, écologiques et culturelles, et la capacité que chacun et chacune peut avoir à s’en emparer.

Certaines de ces thématiques sont déclinées dans le cadre de six ateliers ouverts à une quinzaine de personnes. Ils permettent d’expérimenter autour de ces sujets avec des artistes posant un regard critique sur la place du numérique dans nos vies pour proposer des moyens de se le réapproprier. Les personnes intervenantes sont invitées à faire un pas de côté pour développer une certaine réflexivité sur leurs pratiques du numérique grâce à l’humour, l’émotion et l’expérimentation, pour faire respirer les imaginaires, cultiver l’autonomie et le sens du collectif, et se réapproprier ces relations.

> du 20 janvier au 23 juin 2022, Gaîté Lyrique, Paris.
> https://gaite-lyrique.net/cycle/no-lab