L’instant décisif

Cette exposition qui s’inscrit dans le cadre de Némo, la Biennale internationale des arts numériques de la Région Île-de-France, est produite par le CentQuatre en partenariat avec Elektra (Montréal). Comme son titre l’indique, cet évènement questionne le moment clef où nous opérons des prises de décisions. Numérisation et robotisation obligent, cette « expérience cruciale » est aujourd’hui souvent déléguée aux algorithmes qui pilotent nos machines. Nous vivons donc un « instant décisif » dans l’histoire humaine au regard des choix qui s’offrent à nous pour un développement responsable de l’intelligence artificielle.

Alain Thibault, Dominique Moulon et Catherine Bédard ont sélectionné des œuvres issues de processus décisionnels extirpés de l’invisible pour nous projeter dans un futur immédiat qui nous appartient encore pour un moment… Des installations vidéos et dispositifs robotiques conçus par Baron Lanteigne, Aram Bartholl, Adam Basanta, Véronique Béland, France Cadet, Naomi Cook, Pascal Dombis, Jean Dubois, Marie-Ève Levasseur, Rafael Lozano-Hemmer, Sabrina Ratté, David Spriggs, Maija Tammi, Varvara & Mar

> du 10 décembre 2021 au 15 avril 2022, Centre culturel canadien, Paris
> https://canada-culture.org/event/decision-making/

Mille Plateaux


NonPlusUltraBlack
est installation sonore avec les contributions de John-Robin Bold & Andy Cowling, DMSTFCTN, Lain Iwakura, Thomas Köner, Frédéric Neyrat, Realism Working Group, Achim Szepanski, Simona Zamboli
Dans la lignée des productions de Mille Plateaux et de ses labels satellites (Force Inc., Position Chrome, Communism Records) valorisant les « clicks & cuts » et la culture du glitch, avec ce dispositif présenté à l’espace Synnika à Francfort, l’accent est mis sur le concept d’ultranoir : anonyme, sombre, caché, crypté, opaque, secret

Nous utilisons l’obscurité pour désigner l’extérieur. Et l’extérieur a plusieurs noms : Le bouleversement, le contingent, le vide, le silence, l’inattendu, l’aléatoire, l’effondrement, la catastrophe. Très imprégnés de la pensée de Deleuze, sans se départir d’une vision socio-politique sans concession (NON), Achim Szepanski et ses acolytes refusent la consécration comme la muséification et continuent de défricher de nouveaux territoires, continuent de construire de nouvelles « non-musiques » à l’abri, à l’écart, dans le noir donc : les concepts d’invisibilité s’opposent aux guerres des apparences.

> du 21 novembre au 15 janvier, Synnika, Francfort (Allemagne).
> https://synnika.space/events/nonplusultrablack

5e Biennale Internationale d’Art Numérique

Reportée comme de nombreuses manifestations pour cause de crise sanitaire, la Biennale Internationale d’Art Numérique (BIAN) organisée par Elektra se déroule finalement cet hiver à l’Arsenal, centre d’art contemporain à Montréal.

Après une précédente édition dédiée à l’art fait par les machines pour les machines (Automata), cette cinquième version intitulée Metamorphosis est consacrée au changement et aux transformations individuelles et sociétales.

Cette thématique fait référence au Livre des transformations, le Classique des Changements (I Ching) ; en « pariant » sur le fait que le changement constant que nous observons aujourd’hui nous permet d’élargir notre compréhension de la relation entre humanité, nature et technologie.

Initiée par DooEun Choi et Alain Thibault (Elektra), les commissaires de cette exposition, l’illustration de ce pari pascalien s’incarne au travers des oeuvres de Refik Anadol, Michel de Broin, Cadie Desbiens-Desmeules, Justine Emard, Exonemo, Daniel Iregui, Herman Kolgen, Ryoichi Kurokawa, Ahreum Lee, Lu Yang, Louis-Philippe Rondeau, Oli Sorenson, David Spriggs, Samuel St-Aubin, Bill Vorn

> du 19 novembre 2021 au 16 janvier 2022, Arsenal, Montréal (Québec / Canada)
> https://www.elektramontreal.ca/biennale2021

Le titre de cette double exposition consacrant l’artiste Boris Labbé est emprunté à Henri Michaux. Animation, installation vidéo, scénographie, mapping… Les œuvres présentées à l’Espace culturel départemental – 21 bis Mirabeau (jusqu’au 20 février 2022) et au Musée des Tapisseries à Aix-en-Provence (à partir du 3 décembre 2021 jusqu’au 6 mars 2022) constituent une véritable monographie.

Cette célébration est proposée à l’initiative de Seconde Nature et Zinc, sous la bannière de Chroniques, la biennale des Imaginaires Numériques dont la troisième édition se tiendra du 10 novembre 2022 au 23 janvier 2023 autour de la thématique de la nuit. Boris Labbé était au programme de l’édition 2020 de Chroniques avec La Chute; un film précédemment sélectionné dans le cadre de la Semaine de la Critique du festival de Cannes 2018.

Né en 1987 à Lannemezan (Hautes-Pyrénées), Boris Labbé est passé par l’École des Beaux-arts de Tarbes (ESACT) puis par l’École d’animation d’Angoulême. On ne sera donc pas surpris de retrouver ces deux fillière (dessin traditionnel et cinéma d’animation) dans son travail. Une hybridation que l’on voit à l’œuvre dans les vidéos et installations présentées dans cet « infini turbulent », qui témoignent d’une bonne décennie de pratique et d’expérimentations alliant techniques numériques, images animées et références plus classique à la peinture et au dessin.

C’est le cas notamment pour Il(s) tourne(nt) en rond (2010) et Kyrielle (2011). Deux œuvres d’animation présentées au 21 bis Mirabeau qui sont imprégnées de la peinture des primitifs flamands et des codes des classiques du cinéma d’animation expérimental : l’envahissement de l’espace par les personnages, la métamorphose, une narration en boucle.

Pour son exposition à l’espace culturel départemental – 21, bis Mirabeau, Boris Labbé propose un parcours qui présente deux de ses premières œuvres d’animation, Il(s) tourne(nt) en rond (2010) et Kyrielle (2011). Ces œuvres de “jeunesse” révèlent les thématiques et obsessions de l’auteur, développées par la suite : le goût pour la peinture des primitifs flamands, mais également une filiation à peine dissimulée avec des classiques du cinéma d’animation expérimental, l’envahissement de l’espace par les personnages, la métamorphose, une narration en boucle.

Dans la galerie gothique du Musée des Tapisseries, Boris Labbé propose une recréation du travail de scénographie réalisé pour le chorégraphe Angelin Preljocaj en 2020 : Le Lac des Cygnes. L’installation vidéo, réagencée, retravaillée, re-sonorisée, ne garde du titre original que la première partie : Le Lac (2020). Les vidéos montrent les éléments primordiaux (l’eau, la fumée, les nuages, les oiseaux, la forêt, l’architecture, une usine…) qui sont en tension permanente les uns par rapport aux autres.

D’autres travaux et vidéos s’inspirent des danses et chants traditionnels des Aïnous, peuple oublié du Nord du Japon (la série Sirki, 2020), des mouvements et glissements de terrain à l’origine de la formation des montagnes (Orogenesis, 2016), d’un organisme qui ne trouve jamais sa forme finale, mais qui cherche toujours à se renouveler, faisant ainsi référence explicitement à Deleuze et Guattari (Rhizome, 2015). À visionner en méditant sur cette citation d’Henri Michaux  : On est entré dans une zone de chocs. Phénomène des foules, mais infimes, infiniment houleuses. Les yeux fermés, on a des visions intérieures.

Boris Labbé, L’Infini turbulent, exposition – monographie à Aix-en-Provence
> 21 bis Mirabeau – Espace culturel départemental, jusqu’au 20 février 2022
> Musée des Tapisseries, jusqu’au 6 mars 2022.
> Église de la Madeleine, mapping projeté sur la façade tous les jours de 18h à 21h, jusqu’au 24 décembre 2021

> https://www.borislabbe.com/
> https://chroniques.org/event/linfini-turbulent-boris-labbe/