L’imagination au défi du réel

Parrainé par Joël de Rosnay, ce festival est un projet collaboratif lancé en 2010 par Le Cube, Triple C et JD2 qui s’articule autour d’émissions interactives filmées (au Cube) et diffusées en direct, puis en replay sur le web et les réseaux sociaux.

Cette année, les 5 et 6 mai, ces Rendez-Vous des Futurs accueilleront une quarantaine d’intervenants (scientifiques, artistes, écrivains, philosophes, youtubers, entrepreneurs, etc.) autour de sujets d’innovation sociale, technologique et créative pour penser demain. Parmi les participants : Nathan Stern, Isabelle Collet, Éric Lenoir, Michael Stora, Fabiana Cruz, Jean-Michel Besnier, Dominique Moulon, Yann Minh, Ariel Kyrou

Cinq grandes questions structurent cette édition 2021 : La créativité numérique au cœur de l’innovation pédagogique ; Les médias du futur, nouveau paradigme d’information ; Le nudge et les neurosciences au service du bien commun ; L’Éconologie, pour mettre la nature au cœur de l’économie ; Les nouveaux imaginaires, pour défier l’impossible.

> Les Rendez-Vous des Futurs, les 5 et 6 mai
> À suivre en ligne, sur inscription.
> Et sur la chaîne Twitch du Cube : @lecube_art
> https://lecube.com/notre-ecosysteme/les-rendez-vous-des-futurs/

Le festival qui explore l’immersion

Nouveau festival né de la collaboration avec Fisheye, Les Ailleurs est un territoire d’expérimentation et de prise de parole sur nos modes de vie à travers le prisme des technologies immersives. La programmation, réalisée en partenariat avec Fabbula, propose pendant 3 mois à la Gaîté Lyrique, dans un nouvel espace dédié aux écritures immersives, audio et visuelles, une sélection de 10 œuvres en réalité virtuelle, son spatialisé et écrans interactifs à travers 3 parcours thématiques. 

Le premier parcours, Voyages sauvages, est une invitation aux périples symbiotiques dans les mondes non humains. Le public part à la rencontre des méduses synesthésiques de Mélodie Mousset et Edo Fouilloux (The Jellyfish), qui leur apprendront les champs vibratoires des profondeurs avant de se lier avec les attachantes créatures d’Éric Chahi lors d’une balade contemplative dans un monde terraformé (Paper Beast), puis s’initier au langage de la Polyrythmie des cachalots, et de découvrir le monde tout en décélération et fleurs hybrides de l’artiste Lauren Moffatt (Of Hybrids & Strings).

Le deuxième parcours, Transports intimes, emmène le public dans les multiples territoires de soi-même. On y plongera dans un immense réseau reliant les recoins les plus intimes de nos lieux d’habitations (The Smallest of Worlds), on fera l’expérience de solastalgie dans la projection interactive de Pierre Zandrowicz et Ferdinand Dervieux (What is left of reality), avant de revivre l’odyssée familiale de Randall Okita, dans une des expériences de réalité virtuelle les plus réussies de ces dernières années (The Book of Distance).

Enfin, dans le parcours Dimensions parallèles, on ira carrément se perdre dans le virtuel pour mieux se retrouver au retour. Avec les artistes Laurie Anderson et Hsin-Chien Huang, on voyagera sur la Lune pour y prendre de la hauteur sur notre vision du monde (To The Moon), on y tentera une expérience psychédélique libératrice (Soundself) avant de se laisser sidérer par la performance de transfiguration du performeur Olivier de Sagazan, filmé par Qiu Yang (O). [communiqué de presse]

> jusqu’au 11 juillet à la Gaîté Lyrique (condition d’accès réduite, sur réservation)
> toute la sélection du festival est aussi accessible en ligne sur la plateforme Viveport pour les personnes équipées de casque VR
> https://gaite-lyrique.net/festival/les-ailleurs

Itinérance créative avec Cristina Hoffmann

Synonyme de rêverie ou de folie, de mouvement hydraulique ou d’errance animale, « divagation » est un mot riche de sens.  Appliqué à la démarche artistique actuelle de Cristina Hoffmann, ce terme renvoie à un projet nomade qui sort du cadre, des cadres habituels de la création, de l’interaction et de l’exposition.

« Le Département de la divagation », auquel MCD est associé en tant que partenaire, marque le début d’un nouveau cycle dans le cheminement de Cristina Hoffmann, artiste pluridisciplinaire, ingénieure de formation et designer dans une vie antérieure. C’est bien un « cycle » comme on peut en parler à propos de certaines œuvres protéiformes de science-fiction, tant ce projet se présente sous de nombreuses facettes, toujours en mouvement et en cours d’élaboration.

Les points d’entrée dans ce projet labyrinthique, rhizomatique, sont le dessin et l’écriture. Des tracés quasi quotidiens, presque rituels, influencés par le lieu, le moment, les réactions du public, l’état d’esprit de l’artiste. Ce sont aussi les premières pierres d’une base de données qui doit nourrir un dispositif d’Intelligence Artificielle. En enregistrant les traits de ses dessins sous forme vectorielle et non pas simplement les pixels désincarnés, couplés à des phrases poétiques, Cristina Hoffmann met en place un protocole de création future, ou plutôt de co-création future, dans laquelle l’IA est un assistant (et non pas un artiste 2.0).

Le Département de la divagation se déploie en une arborescence sur laquelle se distribuent différentes sections de ce projet où se mêlent constamment recherche et création, expérimentation et participation. Ainsi, la « section des divagations mystérieuses », moins cryptique que ne le laisse supposer son intitulé, permet de rassembler diverses créations (dessins, écriture, etc.), que celles-ci soient réalisées en solitaire ou en interaction avec un public, et d’établir un protocole d’action concerté.

Celle des « divagations partagées » se rapporte aux moments et aux lieux où l’artiste développe sa création sous le regard et au contact du public. Un public qui, en retour, est invité à explorer ce travail de façon collective et participative. Dans la « section des divagations articulées », ce sont les métamorphoses des productions « brutes », issues des autres sections, qui sont mises en avant en vue d’aboutir à des pièces finies (i.e. aptes à être installées, montrées, performées, vendues, etc.).

Les « divagations artificielles » se rapportent à des collaborations avec des ingénieurs et chercheurs pour une approche plus technique, afin de comprendre le mécanisme de certains dispositifs et technologies, d’en tester les limites, de jouer de leurs dysfonctionnements, etc. La « section des divagations elliptiques », plus introspective, renvoie à des lectures et des analyses du travail d’artiste — ici centré sur la synergie image / pensée — en complicité avec la philosophe Manuela de Barros (Université Paris 8). Pas de conférence au sens strict, mais l’essai d’une autre forme de présentation et de dialogue, plus proche de la performance.

Pas d’atelier non plus, mais un « laboratoire d’expérimentation collective ». En clair, il ne s’agit pas pour Cristina Hoffmann de se transformer en animatrice ou médiatrice, mais de donner accès son univers, à son processus de création (étape en général occultée), directement et horizontalement, sans hiérarchie et avec bienveillance. Ces rencontres ouvertes avec le public trouvent donc leur acmé dans le « Laboratoire de divagation » qui permet de faire co-exister plusieurs sections, notamment « partagées » et « articulées », et aussi d’expérimenter sur les possibilités et formes d’exposition. Ici, c’est donc le principe de création qui fait œuvre et qui est exposé.

Le projet de Cristina Hoffmann est enchâssé dans « le grand jeu » d’exploration du territoire placé sous l’égide de la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs du 11ème arrondissement de Paris, qui a lieu jusqu’en septembre prochain. Il s’offre en parallèle à d’autres artistes (Benoît Labourdette, cinéaste ; Louise Emö, autrice et metteuse en scène ; Cyril Leclerc, artiste son et lumière ; Willy Pierre-Joseph, artiste du mouvement) et entre en résonnance avec la thématique de l’édition 2021 de cette initiative : Connexion, ou comment penser cette question de l’influence réciproque entre le numérique et les interactions humaines.

De fait, Cristina Hoffmann est « inter-connectée » à plusieurs lieux et publics (dont les seniors grâce au partenariat avec MCD). Outre la MPAA Breguet, Cristina Hoffmann, artiste en résidence de création depuis 2019 au Centre des arts d’Enghien-les-Bains achève actuellement un temps de travail après 1 mois de résidence, lequel sera renouvelé pour une nouvelle période de 3 semaines en mai/juin. Elle investira alors les espaces d’exposition pour y présenter l’avancement de ses recherches actuelles, mais aussi un ensemble d’installations issues de précédentes réflexions, mêlant la question de la perception et de la lumière. Un « Séminaire de la divagation », organisé sur 3 jours avec des étudiants de Paris-Nanterre / École Universitaire de Recherche ArTeC étant au programme. Une série de « Laboratoires de la divagation » aura lieu au Palais de la Femme, puis à la Gaîté Lyrique et à la Maison des Métallos. D’autres rendez-vous, certains en ligne, se succèderont jusqu’à la rentrée.

Infos
> http://cristinahoffmann.com/
> https://www.instagram.com/cristina.hoffmann/
> https://www.mpaa.fr/faire-jouer-territoire
> https://www.cda95.fr/fr/cristina-hoffmann

Le Département de la Divagation, en partenariat avec le Centre des arts d’Enghien-les-Bains, l’Eur ArTeC, l’Université Paris 8, l’Université Paris Nanterre, La Maison des Pratiques Artistiques Amateurs, Le Palais de la Femme, La Maison des Métallos, le festival MIX UP, l’association MCD, le SAMUSOCIAL, le Centre social le Picoulet, le Centre Social Autremonde, le Centre Social Solidarité Roquette, la Mairie de Paris, la Mairie du 10ème et du 11ème, et la Mairie d’Enghien-les-Bains.

Un consortium pour favoriser l’interdisciplinarité entre art et science médicale

Open-source et pratiques artistiques expérimentales… La conjonction de ces deux tendances touche aussi le domaine médical ; en particulier sous l’influence des hackers et autres makers… Dans le sillage de cette nouvelle alliance, un cortège de questions sur l’appartenance du corps face à la toute-puissance des laboratoires pharmaceutiques et à la collecte administrative des données. Une problématique qui résonne étrangement dans le contexte de la pandémie actuelle.

Le projet ART4MED a pour objectif de rapprocher la recherche biomédicale et les artistes qui explorent ces questions d’accès aux soins, de droit corporel et individuel, de désacralisation de la science et, comme toujours, de détournement des technologies. Co-financé par le programme Creative Europe de l’Union européenne, cordonné par Art2M / Makery, ce consortium regroupe cinq structures partenaires : Bioart Society, Kersnikova, Laboratory for Aesthetics and Ecology, Waag Society.

L’objectif se décline également en cinq points : construire une coopération transnationale interdisciplinaire ; ouvrir de nouveaux champs d’expérimentation et de création ; permettre la fertilisation croisée et le partage des connaissances, des technologies, des compétences et des expériences ; produire des ressources ouvertes et transférables pour mieux comprendre les processus de co-création entre l’art, la science et la technologie ; susciter l’intérêt du public et le sensibiliser au rôle des artistes dans l’ouverture de réflexions disruptives

Au programme des résidences accueillant 5 projets d’artistes : Xeno-Optimizations for Arctic Survival (Emilia Tikka), The Art of Repair (Edna Bonhomme & Luiza Prado), Quorum Sensing: Skin Flora Signal System (Helena Nikonole & Lucy Ojomoko), Xenological Preterrelations (Adriana Knouf), UNBORN0X9 (Shu Lea Cheang). Ainsi que des symposiums, ateliers, expositions, interventions en ligne… Cette initiative sera couronnée par une publication et un festival à Paris en 2022.

> https://art4med.eu/